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ne trouve, non plus que fes Docteurs Anglicans, rien dans ce Sacrifice, finon un Sacrifice reprefentatif, & commemoratif leSacrifice que nous offrons, dit-il,n'eft qu'un facrifice reprefentatif & commemoratif.C'eft pour cela qu'il rapporte un paffage d'Eufebe, de Cefarée qui lui paroît bien plus fort que tous les témoignages des autres Peres, qu'il cite, fans doute, à caufe qu'il est en Grec: car autrement Eufebe de Cefarée ne dit rien de plus que les autres Peres, ni tous enfemble, que ce qui eft dans le Canon de la Meffe, & dans l'Epitre de la Meffe du S. Sacrement fans fe mettre tant en frais pour citer des Peres Latins & Grecs, hac quotief cumque feceritis, in mei memoriam facietis,difons-nous tous les jours à toutes ies Meffes, & dans la Meffe du S. Sacrement, dans l'Epître tirée de la 1.aux Corinthiens,hoc facite in meam commemorationem, hoc facite quotiefcumque bibetis in meam commemorationem. Quotiefcumque enim manducabitis panem hunc, vel calicem bibetis, mortem Domini annuntiabitis donec veniat. C'est ce que tous les Peres & tous les Controverfiftes ont repeté toutes les fois que l'occafion s'en eft prefentée. Mais, on défie le Differ

tateur de trouver ni Père, ni Controverfiste, ni autre Auteur Catholique, qui y ait joint la particule exclusive, comme luis ils diront tous, que le Sacrifice que nous offrons eft un Sacrifice reprefentatif & commemoratif de la mort du Sauveur; mais pas un n'a dit,& ne dira jamais, que le Sacrifice que nous offrons n'est qu'un Sacrifice reprefentatif & commemoratif. Ce langage eft refervé aux Docteurs Anglicans & à leur Apologifte. Si quelqu'un d'entr'eux a parlé d'une maniere plus conforme à la doctrine Catholique, il n'a point été avoué de fon Eglife ni des autres Docteurs de fa Religion, comme R. Montagut dans fon Appello Cafarem, &c. inoperaban o Le Docteur Heylin auroit dû ap- ti refor. prendre au Differtateur, que dans la premiere Liturgie d'Edouard VI.c'efta-dire, celle qui fut inventée par ordre du Parlement par fix Prélats, & fix autres, il étoit dit : Que le Sacrement du Corps de notre Seigneur fodonneroit avec atre bénédiction (Le Corps de notre Seigneur Jefus Chrift qui a été donne pour la préservation de fun corps & de fon ame à la vie éternelle. Le fang de notré

Hiftory of

P. 160.

Seigneur Fefus-Chrift, &c.) Ce qui étant jugé par Calvin & fes amis de favorifer la préfence charnelle de Chrift dans le Sacrement; (ce qui paffoit par le nom de tranfubftantiation dans les Ecoles de Rome). Cette bénédiction fut changée pour celleci dans la feconde Liturgie ; c'est-à-dire : Prenez & mangez ceci, en mémoire que Chrift eft mort pour toi, & nourris-toi de lui dans ton cœur avec foi & actions de graces, prens & bois ceci &c. Mais les Revifeurs de ce Livre ont joint enfemble l'une & l'autre forme, de crainte que fous prétexte de rejetter une présence charnelle, on ne crût qu'ils rejettoient une préfence réelle, reconnue par les anciens Peres de l'Eglife. C'eft fur le même fondement, continuë Heylin, qu'ils ont rayé une Rubrique entiere de la fin du Service de la Communion, par laquel le il étoit dit, qu'on n'exigeoit pas de fe mettre à genoux pour aucune autre rai» fon› que

› que de marquer par une humble & reconnoissante posture leurs actions de graces pour les bienfaits de Christ donnez à celui qui reçoit dignement ; & pour éviter la profanation & le défordre qui pourroit s'enfuivre autrement, & non pour donner aucune adoration au pain

& au vin facramentels qui y font reçus. corporellement, ni par rapport à aucune prefence réelle ou effentielle du Corps & du Sang de Chrift. Mais, ajoûte le mê me Heylin, (on a réinferé depuis peu. cette Rubrique) que ces Revifeurs vouloient ôter du Service.

Ces Reviseurs, & Heylin qui fembleapprouver leurs idées, faifoient du moins quelque juftice aux anciens Peres de l'Eglife, en avouant qu'ils reconnoiffoient la préfence réelle du Corps & du Sang de Jesus-Christ dans le faint Sacrement (quoique par une contradiction manifefte ils ne vouloient pas que cette préfence quelque réelle & effentielle qu'ils la fuppofaffent fût une préfence réelle & effentielle de fa chair, quoique Jefus-Chrift l'appelle ainfi: Caro mea verè eft cibus; hoc eft: corpus meum, pendant que dans d'autres endroits de leurs. Ouvrages ils avouent qu'un corps ne peut être réellement préfent fans l'être charnellement, fi ce corps eft vraiment chair, Du moins ces Revifeurs & Heylin tâchoient-ils de parler comme les Peres, en penfant comme Calvin.

Mais l'Auteur de la Differtation

Au Canon

i

crainte de tomber dans cette contradi ction, veut faire parler les anciens Peres comme la nouvelle Eglife, & ne nous laiffer rien à offrir fur nos Autels, qu'une image, une figure, une reprefentation, une mémoire nuë & vuide de ce qui étoit réellement offert für de laMeffe. la Croix ; & au lieu que nous prions le Pere Eternel de vouloir regarder d'un ail propice & favorable ces dons qu'il nous avoit faits, & qu'il avoit mis entre nos mains, & que nous offrons à fon incomparable Majefté une hoftie pure, une hoftie fainte, une hoftie fans défaut & imperfection le faint Pain de la vie éternelle &le Calice du falut qui ne finira point. L'Auteur aime mieux avec Forbefius, Differt. p. que nous prions plutôt Dieu de détourner $2.2. part, fes yeux de ces dons, & de cette hoftie pure, fainte, fans tache & fans défaut, de ce faint Pain de la vie éternelle, & de ce Calice de falut qui ne finira point qu'il nous a mis entre les mains pour lui offrir; & qu'il ne regarde que l'obéiffance même de Jesus-Chrift, & Sa Janglante immolation que nous lui offrons, non en off ant Fefus-Chrift en facrifice, ni en l'immolant de nouveau, mais en faifant feulement mémoire de cette uni

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