droit qui lui appartient, dans fa rèforme, qui prétend faire voir clairement que l'Eglife Anglicane n'a point passéfes pouvoirs dans les changemens qu'elle a crû devoir faire dans fes rits ; que quoique dans cette Eglife, ils ne retrouvent pas tous les biens qu'ils perdent en se Separant de l'Eglife Romaine, de toutes les Egifes, qui ont l'unité, celle d'Angleterre s'eft moins éloignée de l'Eglife, que toutes les autres, ayant confervé même la plupart de fes ufages & de fes cérémonies. Quant à fes paroles fi féduifantes,fortant de la bouche d'un Auteur qui fait profeffion d'être Catholique, netroubleront-elles pas la confcience des innocens affligez fur tout ce qu'il avance sur le Sacrifice, qui fait leur plus grande confolation dans l'Eglife Catholique, & dans la participation duquel ils trouvent leurs plus grandes forces, pour fupporter les épreuves des perfecutions, & pour fe foutenir dans la violence des plus fortes tentations ; fçavoir, que ce divin Sacrifice fe trouve ni plus ni moins dans l'Eglife Anglicane, (qu'ils avoient toujours crû fur la foi de leurs Docteurs, & de leurs Miffion 37. 1 que les naires, en être deftituée,) & Miniftres de cette Eglife ne font pas 2. part. P. difficulté de reconnoître le Sacrifice au même fens que la plûpart des anciens Peres, & des plus habiles Controver ftes de l'Eglife Catholique, qui n'y trou vent qu'un Sacrifice reprefentatif & commemoratif ; qui ne porte le nom du Sacrifice de la Croix, que parce qu'il en eft l'image & la mémoire. Au lieu que les Docteurs & les Miffionnaires leur avocht toujours enfeigné, qu'outre l'image, ou la figure, & la mémoire de ce qui étoit une fois offert fur la Croix d'une maniere fanglante, qui eft l'ouvrage de cette faculté de l'ame, qu'on appelle la mémoire, il falloit encore rappeller la néceffité de la foi pour captiver l'entendement, & pour l'obliger de croire, que par les paroles de la confecration, Jesus-Christ est rendu réellement préfent fur les Autels, & fon corps & fon fang myftiquement féparez l'un de l'autre, ce qui renferme une vive & effective reprefentation de la mort violente qu'il a foufferte, & que Jefus Chrift prefenté dans cet état de mort, & couvert des fignes qui la reprefentent, ne peut pas manquer d'être accepté de Dieu fon Pere, & l'engager à jetter fur nous des regards plus favorables & plus propi ces, puifqu'on replace réellement devant les yeux fon cher Fils, fous les figues de la mort qui l'a appaifé & réconcilié au genre humain. De plus, on avoit toujours enfeigné que cet acte religieux renferme un parfait acte d'adoration, ou une proteftation de la fouveraineté de Dieu; parce que Jefus Chrift préfent fur les Autels dans cet état, renouvelle & perpetuë, pour ainfi dire, la mémoire de fon obéiffance jufqu'à la mort, & la mort de la Croix Ainfi,leur difoient ces Docteurs, rien ne manque à cette action principale de la Religion Catholique, & à ce principal objet du culte des Fideles pour la rendre un parfait & perpetuel Sacrifice, dans lequel, quoique le corps & le fang ne foient féparez que myftiquement, & quoique la mort fur la Croix n'y foit qu'en representation, cependant le Sacrifice eft très-réel & très-vrai, à caufe que Jefus-Chrift y cft veritablement préfent, & réellement préfenté à Dieu » ce qui n'empêche pas qu'il ne foit auffi 2 un Sacrifice commemoratif & repre fentatif du Sacrifice offert d'une maniere fanglante fur la Croix: en forte. que par toutes ces circonftances il nous fixe & détermine au Sacrifice de la Croix plus étroitement, puifque celuide l'Autel y eft non feulement entierement rela tif, mais qu'en effet il en a l'être & la fubfiftance, & qu'il en contient toute la vertu. C'est ce que les fideles Anglois ont toujours crû, & c'est à quoi ils ont fait le facrifice de leur raifon pour la foumettre à l'obéiffance de la foi de ce Myftere. Mais à entendre cet Auteur, ils auroient pû s'épargner ce facrifice de leur entendement, & en même tems fauver leurs biens & leur fortune, dont la perte & le facrifice étoit une fuite du premier. Ne femblet-il pas qu'il ne s'agit ici que de la feule mémoire qui rappelle le fouvenir de ce qui s'eft paffé fur la Croix à Jerufalem en mangeant un morceau de pain, & en bûvant une goutte de vin 2 Point d'adoration, point d'offrande point d'immolation de Jesus-Christ qui n'eft point réellement préfent ; mais fon image, fa figure, sa mémoire, son idée retracée dans l'imagination, par 2 2 le moyen d'un peu de pain & de vin, |