comme les Heretiques, des expreffion's des Peres, mais en détournant quel ques expreffions de nos Theologiens & de nos Controverfiftes dans un autre fens que celui qui leur eft propre, ce que ces Heretiques n'ont ofé faire.

de

Que fi un Bibliothecaire de Sainte Genevieve ne trouvoit pas à propos fuivre les pas dé M. Arnaud dans cette fameufe difpute, on s'attendroit du moins qu'il fe tiendroit à honneur de fuivre l'exemple du faint & fçavant Pere Lallement de fa Maison, qui s'eft fervi fi utilement de fes grands talens pour faire rendre les armes à ce qui reftoit de Calviniftes en France, en détruifant les fophifmes du Miniftre Claude, & en affurant à l'Eglise la vi&oire fignalée que M. Arnaud avoit remportée fur ce Miniftre & fur tout le Calvinisme en fa perfonne, qui voudroit nous enlever la prefence réelle de notre Seigneur Jefus-Chrift de deffus nos Autels.

Mais cette conduite ne donne t-elle pas lieu de craindre que cet Auteur qui met tout l'avantage du côté du Miniftre Masson fur le Docteur Champney,

de mots

ne le donne de meme au Miniftre Claus
de & à fes confors, fur M. Arnaud &
fur le fcavant P. Lallement qui eft ve-
nu au fecours de M. Arnaud dans la
défenfe de la caufe de l'Eglife fur la
prefence réelle. Je fouhaite d'être trom-
pé dans le foupçon que fait naître fa
conduite prefente; mais pour plus gran-
de fureté fans juger de les intentions;
je croi devoir répondre en peu
dans cette Préface, qui n'est déja que
trop longue, aux paffages de quelques
Theologiens dont il abufe, en atten-
dant que les habiles Theologiens qui
travaillent fur cette matiere, le faffent
avec l'étendue que mérite l'importance
du fujet ; & qu'ils lui faffent voir, com
me les Theologiens Catholiques, & fur
tout M. Arnaud & le P. Lallement ont
déja fait, que c'eft imiter la conduite
conftante des Miniftres, que de reve-
nir à la charge avec les mêmes obje-
ctions aufquelles on a cent fois répondu.

Qu'est ce qui pourroit le montrer plus clairement, que ce qu'il avance pour affurer le Sacerdoce aux Anglois, qu'ils ne font pas difficulté de reconnoître le Sacrifice au même fens que la plûpart 17. 2. par des anciens Peres & de nos plus habiles, Controverfifles

Differt. p:

Controverfiftes; c'est-à-dire, un Sacrifice reprefentatif & commemoratif, qui n'eft nullement different de celui de la Croix, & quien porte le nom, parce qu'il eft l'image & la mémoire, & l'on offre

la même victime.

C'est ce que reconnoiffent bien précifement entre les plus fçavans Theologiens Anglois Guillaume & Jean Forbes, MaSon, &c.

REPONSE. Je mets en fait que l'Auteur ne trouvera pas un feul Anglois depuis les 5 & 6. années d'Edouard 5. VI. jufqu'aujourd'hui, qui ait reconnu le Sacrifice au même fens que le faint Concile de Trente l'a reconnu & défini, qui eft celui de tous les anciens Peres & de nos plus habiles Controverfiftes, c'est-à-dire, qui ne foit feulement qu'un Sacrifice de louange & d'action de graces, ou fimplement une commemoration nuë du Sacrifice qui s'eft paffée fur la Croix, & non propitiatoire, comme tous les Anglois le croyent, ce que le Concile de Trente condamne fous peine d'anathême. On ne peut fans étonnement voir que l'Auteur n'a pas pris plus de précaution à fe mettre à couvert de cet anathême

E

:

qui tombe à plomb fur les Anglois, & dans lequel il voudroit enveloper prefque tous les Peres, & nos plus habiles Controverfistes, s'il l'en faut croire.

Il cite ForbefiusEvêque d'Edimbourg; j'ai démontré ci deffus combien les paroles qu'il en cite font éloignées de la Foi de l'Eglife Catholique fur le Sacrifice, & je défie l'Auteur de trouver un feul Docteur Catholique qui y veuille foufcrire. De plus, l'Auteur ne pourroit guere choifir un témoin plus recufable de la foi de l'Eglife Anglicane fur la verité du Sacrifice & de la prefence de Jefus-Chrift dans l'Euchariftie, que cet Evêque d'Ecoffe auquelle Miniftre Claude à fait autrefois le fanglant reproche d'avoir falfifié les paroles du PaPerpet de triarche Feremie en faveur de la prefence la foi. p. réelle, un témoin qui fous le nom de Proteftant, trompe & trahit cruellement les Proteftans.

381.

a

Ce Miniftre Claude n'avoit pas la même opinion des Docteurs de l'Eglife Anglicane. Il cite avec honneur & reconnoiffance M. Benjamin Woodroffe perfonnage illuftre entre les Theologiens d'Angleterre, & Chapelain de M. le DuG d'York, qui lui avoit envoyé une décla

1

ration du fentiment de l'Eglife Grecque faite par un Docteur Grec nommé Feremie contre la préfence réelle, & par confequent contre la verité du Sacrifice de nos Autels.

Le Ministre Claude cite encore le té moignage d'un Archidiacre de Northumberland nommé Bafire,pour prou ver que l'Eglife Grecque n'avoit pas les mêmes fentimens fur l'Euchariftie ni fur la prefence réelle que l'Eglife Romaine's puifqu'elle avoit reçu ce Docteur de l'Eglife Anglicane à prêcher dans toutes les Eglifes de Conftantinople, comme elle avoit fait, quoi qu'il crût conformément aux Calviniftes, comme M. Clau de le fuppofe, fans quoi le témoignage de M. Bafire ne lui ferviroit de rien. En effet il n'y a qu'à ouvrir quelqu'un de nos livres de Controverfes, on trouvera que la difpute principale eft tou. jours fur le Sacrifice, & fur la préfence réelle contre les Anglois, & que fi quelqu'un d'entr'eux a fait feinte d'admettre quelque prefence réelle, par oppofition plutôt aux Prefbyteriens, que pour aucune conviction de la réalité de cette prefence; c'étoit plutôt d'une maniere generale & confufe