Lats Catholiques. Ces raisons, continuë l'Auteur, qui ne pouvoient fe détruire que par des faits qu'on ignoroit à Rome, y ayant pris le deffus, il n'étoit pas poffible qu'on ne jugeat invalides des Ordinations où on croyoit omis tout ce qu'on jugeoit effentiel, & dans lesquelles on ne trouvoit ni miniftre, ni matiere › ni forme qui parut recevable. Voila donc cette Eglife que ces pauvres Catholiques avoient regardée jufqu'à prefent infaillible dans ces déci fions qui regardent l'Eglife univerfelle, ou du moins, comme le centre de l'unité & de la verité Catholique, la plus fidelle à conserver les Traditions Apoftoliques, à laquelle toutes les Eglifes particulieres avoient toujours eu recours pour être éclaircies folidement dans leurs doutes ; voila cependant cette Eglife fi éminente & fi refpectable, trompée, s'il en faut croire cet Auteur, par une poignée de Theologiens impofteurs, qui débitent avec confiance, une fable dont ils fe difent auffi bien informez que s'ils en étoient témoins oculaires voila l'Eglife Romaine fi inconfiderée, ( car il faut tran cher le mot, que d'y ajoûter foi, & de fe déterminer là-deffus à une con duite qu'elle avoit en horreur jufque alors, je veux dire la réordination des Evêques & des autres Miniftres qui avoient reçu leurs Ordinations de ces Evêques confacrez dans l'Auberge, ou de leurs fucceffeurs. Quelle idée cette conduite inspiret-elle aux pauvres Catholiques de cette Eglife, qui continuë toujours dans cette pratique, quelques efforts que les Apologiítes Anglois ayent faits, depuis plus de cent ans pour la détromper ? Quelle idée auront-ils de ces Docteurs impofteurs qui ont trompé cette Eglife, mere de tous les Fideles? Quelle idée auront-ils de leurs Succeffeurs, qui ne veulent pas encore fe rendre, ni ouyeux à la lumiere de tant d'apologies, & fur-tout à celle d'une Differtation où fe trouve ramaffez tous les argumens & tous les raifonnemens de tous les Apologiftes précédens dans un ordre & un jour capable d'ébloüir les moins clairvoyans. vrir les C'eft pour contribuer, autant qu'il est en moi, à garantir de cette féduction la pauvre & fainte Eglife qui m'a régénéré en Jesus Christ, & qui m'a r. Reg. c. 17. fait l'honneur enfuite de m'élever à fon Sacerdoce, que j'entreprens de réfuter cette Differtation: j'avoue que c'eft avec des forces bien inégales, fi l'on ne confidere que mes talens naturels, & même les acquifes, écrivant dans une langue qui m'eft étrangere, & même dont j'ai difcontinué l'ulage du peu que j'en avois appris dans ma jeuneffe, étant retiré depuis plus de vingt-quatre ans dans une Maifon où l'on ne parle pref que point François, où je n'ai que trèspeu de Livres, & encore moins de commerce avec les Sçavans du Païs, qui feroient les plus capables & prefque les feuls en état de m'aider fur un fujet dont les étrangers ne prennent pas foin de s'informer à fond, fur-tout depuis que les Temples font renversez, & les Ecclefiaftiques croyent qu'il eft plus neceffaire d'employer leur zele à inftruire & à édifier les fideles, qu'à étudier ces matieres de Controverses, dont la connoiffance ne leur paroît pas fi utile, ayant fur-tout fi peu fi peu d'occafions d'en traiter. que Je me fuis adreffé à moi-même les paroles que Sail adreffa à David : Vous ne sçauriez résister à cet adversaire, nå combattre contre lui, parce que vous êtes le ca A quoi néanmoins j'ofe repondre avec le même David, que le Seigneur qui m'a délivré dès ma tendre jeuneffe des griffes de ces lions, & de la gueule de ces ours, me délivrera encore de la main de ce nouvel Athlete qui entreprend leur défenfe, & même qui maudit l'armée du Dieu vivant, en donnant tout l'avantage qu'il peut à fes ennemis, & en tâchant de faire paffer fes Combattans, fes Docteurs, & fes faints Confeffeurs pour des impofteurs. Fran- Pref. p. 2. is Mafon, fi l'on en croit ce Differ PP.152.153 2. part. p. 81.2.par. tateur, a ramassé avec beaucoup de choix que |