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ACTEURS.

APPIUS, l'un des Decemvirs de la

Rome.

ICILE, Chevalier Romain, accordé avec Virginic.

CLODIUS, Chevalier Romain."

PLAUTIE, Mere de Virginie, & fémme de Virginius.

VIRGINIE, fille de Virginius, & de

Plautie.

CAMILLE, Confidente de Virginie.

FULVIE, Confident de Plautie.

SEVERE, affranchy d'Icile.

FABIAN, affranchy d'Appius.

PISON, Capitaines des Gardes d' Appius. GARDES.

La Scene eft à Rome, dans le Palais d' Appius,

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VIRGINIE,

TRAGEDIE.

ACTE PREMIER.

SCENE I.

APPIUS, CLODIUS, PISON

CLODIUS.

E ma temerité Rome encore surprise: Demande les raisons d'une telle entreprife:

Le Peuple compatit à la jufte douleur D'un Amant éperdu, d'une Mere en fureur: Il est temps d'informer Rome, Icile, & Plautie Des droits qui m'ont permis d'enlever Virginie: Qu'ils apprennent, Seigneur, & fans plus differer....

Helas!

APPIUS.

CLODIUS.

Qui peut encor vous faire Coupirer?

Quel injufte chagrin & vous trouble & vous gêne §

Que craignez-vous ?

APPIUS.

Je crains l'aspect d'une inhumaines Je crains de nos projets le fuccés dangereux : Que puis-je attendre enfin d'un amour malheureux, D'un amour dans mon cœur formé fans efperance, Et dont le defefpoir accroît la violence?

Je me laiffai furprendre aux yeux qui m'ont char

Seachant depuis long-temps qu'Icile étoit aimé, Quand le don de leur foi,quand leur amour fixendre Défendoit à mes vœux de pouvoir rien prétendre. Dieux! que n'entreprend point un cœur au defef poir ?

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Je ne me fouvins plus des loix de mon devoir
Et pour femer entre eux un éternel divorce,
Mon amour employa l'artifice & la force.
Je t'appris mes malheurs: ton amitié pour moy
Déja par cent efforts m'afluroit de ta foy,
Et contre Icile enfin ta haine inexorable
Te rendoit à mes vœux encor plus favorable,
Ainfi je t'engageai dans mes deffeins fecrets;
Ton zele aveuglément a pris mes interets:
Cependant quand je voy l'entreprise avancée,
Mille perils divers s'offrent à ma pensée;
Mais je tremble fur-tout qu'un odieux Rival
Au repos de mes jours ne foit encor fatal.
CLODIU S.

De mon zele pour vous affuré dés l'enfance,
Vous m'avez honoré de votre confiance,
Seigneur, & votre main par de nouveaux bienfaits
A femblé chaque jour prévenir mes fouhaits:
Mais le plus grand de tous, Seigneur, je le confeffe,
C'eft d'avoir employé mes foins & mon adreffe
Pour rompre le bonheur qu'Icile s'eft promis;
e le hais plus luy feul que tous mes ennemis.

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