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vées fur des espèces de voiles foutenus par des génies.

On voit à Saint-Gervais, fur la porte du chœur, un crucifix de bois de fept pieds de haut; le Sauveur y eft représenté vivant, comme s'il parloit à la fainte Vierge & à S. Jean qui l'accompagnent. Buirette a fculpté ces figures d'après

le modèle de Sarazin.

Dans la chapelle de Saint-Germain en Laye il a fait deux anges de ftuc, fupports des armes du roi, & deux crucifix d'or & d'argent : dans l'un, le Sauveur eft représenté agonifant, & dans l'autre déjà mort.

La falle du billard à Versailles offre un petit bas-relief, dont la fuite en Egypte fait le sujet. Au château de Chilly on voit dans la chapelle des grouppes d'anges d'une grande délicateffe. Différens ornemens & des Cariatides en ftuc règlent l'architecture de la galerie.

Au portail de la paroiffe de Ruel, les figures de S. Pierre & de S. Paul un peu courtes, & cependant d'une grande manière.

Il y a de plus deux ftatues d'anges dans des niches, fort fupérieures à celles de ces deux apôtres; nous en avons des eftampes gravées par Dorigny.

Pour M. de Maifons, les modèles des élémens & d'une mufique d'enfans.

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Le bufte de Gafton de France en marbre blanc; il eft à Blois.

Sarazin a poffédé les grandes parties de la Sculpture; l'élégance, les graces, & la févérité des formes, caractérisent fes ouvrages. On fou haiteroit que fes draperies, quoique d'une bonne manière, fuffent quelquefois plus légères, que fes figures euffent plus de nobleffe & de correction, & que fes enfans fuffent moins maniérés. A-t-il été auffi heureux en maniant la couleur à l'exemple de Michel-Ange & du Bernin qui ont réuni les talens de peintres & de sculpteurs ? On eft forcé d'avouer que lorsqu'il a rendu fes idées fur la toile, il n'a fait, ni les chofes terribles que le premier a montrées à l'univers étonné, ni les chofes agréables que le fecond & depuis lui Puget ont produites. Inutilement chercheroit-on dans ses tableaux, très-différens de fes ouvrages de Sculpture, la composition, la couleur, l'expreffion & la justesse dans le trait. Cependant, on a écrit qu'il a peint plusieurs Vierges d'une compofition très variée, dont quelques-unes ont été gravées par Daret. Nous connoiffons de lui, aux Minimés de la place

royale, un S. François- de Paule à genoux devant une sainte famille, & dans une chambre des enquêtes, un crucifix avec la Vierge, S. Jean, & la Madeleine.

Son école a été la pépinière des Sculpteurs françois, tels que Leranbert, le Gros, & Jacques Buirette de Paris: ce dernier mourut en 1699, à l'âge de foixante-neuf ans. ETIENNE LE HONGRE, né dans la même vile, & mort en 1690, âgé de foixante-deux ans, étudia fous lui. Il demeura fix années à Rome, & a beaucoup travaillé pour le roi & au collège Mazarin. On voit de lui, à Versailles, une ftatue de l'Air, en marbre, de fept pieds de proportion, d'après le Brun. Son principal ouvrage eft la figure équeftre en bronze de Louis XIV,fondue à Paris en 1690, & érigée le 26 Mars 1725, qui dé core la place royale de Dijon. On connoît la pièce en vers latins qu'a faite le P. Oadin, Jéfuite, fur l'érection de cette ftatue, & la traduction, en vers françois, par le P. Laurent Régis Cellier, 1725.

Le Hongre devoit faire le tombeau du préf dent Perrault, mais fa gloire ne fut pás affez chère à fes héritiers pour en prendre le foin. Bourfault lui écrit à ce fujet (Tom. 1, pag. 91)

en lui envoyant l'épitaphe destinée pour le tombeau de ce magiftrat.

FRANÇOIS ET MICHEL

ANGUIER (1).

ARTISTE célèbre & infatigable, Michel le plus jeune de ces deux frères, naquit en 1612, dans la ville d'Eu en Picardie, avec les plus heureufes difpofitions pour les arts. Il fut y joindre l'amour du travail & des réflexions fur le deffin & la Sculpture qui firent les feuls amusemens de fes premières années. Un poëte (2) a dic que le penchant de l'enfance annonce les inclinations de l'âge mûr, comme l'aurore annonce le jour.

Dès l'âge de quinze ans Anguier avoit fait quelques ouvrages deftinés à l'autel de la Con grégation des Jéfuites de la ville d'Eu, qu'il quitta : venir à Paris. Il travailla en arri vant chez Guillain, Sculpteur, occupé à décorer

(1) Mém. partic

(2) Milton.

le grand autel des Carmes déchauffés près le Luxembourg. Après quelques années d'étude, notre jeune artiste entreprit le voyage de Rome à fes dépens, ou plutôt fans autre reffource que celle de l'art & de l'industrie. Dans ce temps-là, qu'il falloit être courageux & féduit par l'amour de l'art pour former une telle entreprise !

Anguier eut le bonheur, à fon arrivée, d'entrer dans l'école de l'Algarde, & de faire quelques bas-reliefs fous les yeux de ce grand maître. Ensuite il travailla pour l'église de faint Pierre & pour les palais de plufieurs cardinaux. Le détail de ces ouvrages eft ignoré (2), on fait feulement qu'Anguier, durant les dix années de fon féjour à Rome, ne ceffa d'étudier les plus beaux monumens antiques de Sculp ture que cette ville renferme. On verra dans la fuite à quel point il avoit pouflé cette étude.

Les guerres civiles qui déchiroient la France & la capitale lui firent, à fon retour à Paris, en 1651, regretter vivement la tranquillité dont les arts jouiffent en Italie, & l'accueil qu'ils y

..(3) L'abbé Titi, dans fa defcription de Rome, citę une partie des ftucs qui font à Saint-Jean-des-Florentins, & qui repréfentent des jeunes Gens dans des médaillons.

reçoivent

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