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Victoires de la France fur l'Espagne, indiquée par un lion.

Sur le fronton de la face du château, dans la petite cour, Louis XIV, fous la figure d'Hercule, qui fe repose, après avoir triomphé de l'Empire & de l'Espagne, défignés par un taureau & un lion.

Dans le baffin de Saturne, ce' dieu entouré de petits enfans, représente l'hiver, & semble tirer une pierre d'un fac pour la dévorer.

Le bofquet de la colonnade renferme le grouppe de l'Enlèvement de Proferpine par Pluton le bas-relief du piédeftal expofe une partie de cette fable: Girardon exécuta ces deux morceaux fur les deffins de le Brun.

:

L'Hiver, fous la figure d'un vieillard, tenant un vafe plein de feu. Cette ftatue dans laquelle on reconnoît auffi la compofition de le Brun & fon goût de deffin, eft une de celles qui font le plus d'honneur à notre artiste.

La fontaine de la Pyramide eft compofée de quatre baffins, dont le plus bas eft porté par des griffes de lion, pofées fur des focles de marbre. Quatre tritons qui l'environnent, semblent courir les uns après les autres. La principale face du carré d'eau, qui reçoit l'eau de cette

fontaine, eft ornée d'un grand bas-relief, où l'on voit un bain de Nymphes, le tout a été exécuté en plomb, d'après les modèles de Gi

rardon.

La balustrade qui entoure le baffin du bofquet des dômes, préfente des bas-reliefs fur lefquels font les armes des différentes nations de l'Europe. Notre artiste en a fait une partie.

Au château de Sceaux, la Minerve placée sur le fronton eft affife fort haut & à demi-debout, en forte que de quelque côté qu'on la regarde, on la voit toujours prefque entièrement,

Parmi les élèves de ce fameux maître, on dif tingue le Lorrain, dont nous parlerons dans la fuite, Granier, Fremin, Nourriffon, Charpentier, & Jean Joly de Troyes.

PIERRE GRANIER, né à Matelles près Montpellier, en 1635, a beaucoup travaillé à Verfailles pour le roi. Il mourut, en 1715, officier de l'Académie, à qui il a donné un buste de Louis XIV. On connoît de lui à Verfailles, le grouppe en marbre d'Ino & Mélicerte, fait d'après le modèle en cire de le Brun, & une fille en habit de bergère, fculptée fur le deffin du même peintre.

RENÉ FREMIN, né à Paris en 1672, se per

fectionna à Rome dans l'école du cavalier Bernin. On voit de lui dans l'église du Jéfus, à la chapelle de S. Ignace, un bas-relief de bronze repréfentant un grand feu éteint par l'invocation de ce faint. Il fut admis à l'Académie en 1701, & fait profeffeur en 1715. La Foffe, fon oncle, lui fit modeler plufieurs figures pour le dôme des Invalides. La plupart de fes ouvrages font en Espagne, dans les palais de S. M. C. (Philippe V) dont il étoit premier Sculpteur. Il revint à Paris en 1738, après un féjour de dixfept ans en Espagne, & mourut fubitement en cette ville en 1744, étant fecrétaire du roi du grand collège. Il a fculpté à Notre-Dame, fur les archivoltes des arcades du fanctuaire, les figures de la Prudence & de la Tempérance, l'Afsomp tion de la Vierge dans la chapelle de Noailles, la Suspension foutenue par un ange à S. Louis du Louvre, la rampe de la grande cafcade de Marly, & une Flore. La figure de la Samaritaine, fur le Pont-neuf, eft de lui, & on connoît dans les falles de l'Académie un bas-relief qui repréfente le Temps faifant connoître la vérité. Toutes ces productions lui font peu d'honneur : les défauts l'emportent beaucoup fur quel ques beautés en petit nombre.

RENÉ CHARPENTIER, de l'Académie royale de peinture, mourut à Paris en 1723, n'étant âgé que de quarante-trois ans. Entre les ouvrages publics qu'il a faits dans cette ville, on eftime particulièrement ceux dont il a enrichi l'églife de S. Roch fa paroiffe, & le tombeau du comte Rangoni, placé dans la chapelle de la Vierge. Il avoit été chargé de conduire tous les ouvrages de Sculpture de cette églife, & il y travailloit lorfqu'il mourut. Cet aräfte ne manquoit pas de génie, mais il avoit une manière fèche. Il fut employé par fon maître à la Sculpture de fon tombeau à S. Landry; il deffina les figures de fon cabinet, & même en grava une partie.

ANTOINE COYSEVOX (1).

SON

ON nom tiendra toujours un rang diftingué entre ces noms fameux qui ont illuftré le fiècle

(1) Eloge funèbre de M. Coylevox, fculpteur du roi, prononcé à l'Académie par M. Fermel'huis, docteur en médecine de l'Univerfité de Paris & confeiller honoraire de l'Académie royale de peinture & de fculpture 1721.

dernier. Il étoit originaire d'Efpagne, & la ville de Lyon lui donna naiffance en 1640. Les grandes difpofitions qui parurent en lui dès fon enfance pour la Sculpture firent juger de fa réputation future. Un de fes premiers ouvrages dans fa patrie fut une ftatue de la fainte Vierge tenant l'enfant Jéfus, & placée dans la rue du Bât-d'argent qui regarde la place du Plâtre. A l'âge de dix-fept ans il fut en état de venir à Paris travailler fous Léranbert, & les plus habiles Sculpteurs de ce temps-là. Ses progrès, fous ces nouveaux maîtres, furent rapides, fon nom devint célèbre, & lui mérita, à l'âge de vingt-fept ans, une diftinction d'autant plus flatteufe, qu'elle eft prefque fans exemple. Le cardinal de Fuftemberg l'envoya en Allemagne, & lui confia les ouvrages qui devoient décorer fon palais à Saverne. Durant l'efpace de quatre ans, Coyfevox y laiffa tant de monumens de fon habileté, qu'on ne favoit fi l'on devoit plus admirer fes talens que fa diligence dans l'exécu

tion.

La France recouvra cet artiste en 1671, & jugea par fes ouvrages qu'il réuniffoit les différentes parties de fon art. Faut-il s'étonner après cela qu'il ait partagé avec les plus fameux Sculp

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