sentent plusieurs traits de l'histoire de Louis XIV; à l'une des fontaines des bosquets, un esclave attaché à des trophées , & dans la colonnade , fept bas-reliefs composés chacun de trois enfans avec des ornemens. La Vénus pudique, la Venus à la coquille, & le grouppe de Castor & de Pollux sont d'après l'antique. A la tête de la cascade de Sceaux, une figure de fleuve placée dans une niche rocaillée, & accompagnée d'un enfant. A Chantilly, la statue en marbre du grand Condé, avec des attributs qui rappellent ses belles actions , 'fe voit sur le pallier dit grand escalier. s. La figure équestre de Louis XIV, placée à Rennes a quinze pieds de liaut, est de bronze', & montée sur un piedestal enrichi de deux basreliefs. L'un représente la France qui conduit le char de Neptune, & l'autre l’Audience donnée par le roi aux ambaffadeurs de Siam. Certe figure qui offre ce prince habillé à la romaine, fut commandée par les états en 1685 , & n'a été mise en place qu'en 1726. Au château de Seran en Anjou, le tombeau en marbre de M. de Vaubrun, avec une ban taille en bas-relief, & ses armes en bronze. Dans l'abbaye de Royaumont, on voit le tombeau de Henri de Lorraine, comte d'Harcourt, grand écuyer de France : sa figare mourante est entre les bras de la Victoire, donc l'expression eft noble & douce. CORNEILLE VANÇLEVE(1). Ce Sculpteur, originaire de Flandres , naquit à Paris en 1645 : il fut l'aîné de huit enfans que son père, orfèvre, lailla en mourant. Placé chez François Anguier , il travailla incessamment avec lui aux bas-reliefs de la porte SaintMartin, dont ce Sculpteur étoit chargé. On peut assurer qu'il ajouta à l'habileté de son maître une correction & up faire aisé qu'Anguier n'avoit pas. Dans tous les arts , les grands hommes sont moins ceux qui les exercent suivant les règles qu'on leur a enseignées, que ceux qui trouvent des routes inconnues à leurs guides, Vancleve s'attacha à l'Académie, il en rem. porta les prix, & partit pour Rome en 1671, (1) Mém, part. en qualité de pensionnaire du roi. Il y demeura fix ans, occupé à dessiner d'après l'antique, & les ouvrages du Bernin, j'ai presque dit occupé à les traduire. En effet, ceux dont les artistes grecs & latins sont les modèles ne ressemblentils pas aux traducteurs qui ont sans cesse leur auteur devant les yeux pour s'efforcer à l'imiter? Tous les préceptes de l'art ne valent pas l'imitation, & peut-être que Cicéron n'eût jamais fait passer dans la langue des romains les richelles de la Grèce , s'il ne se fût pas appliqué à traduire les auteurs en latin. On peut présumer que les talens de Vancleve, depuis son retour de Rome & de Venise où il resta trois ans, lui méritèrent, en 1681, l'adoption de l'Académie. Son ouvrage de réception est Polyphème allis sur un rocher, appuyant sa tête & un de ses pieds sur un pin recourbé & tenant une espèce de Aûte nommée fyrinx. Il présenta le 26 Avril certe figure , dont le sujet lui avoit été donné le 30 Mars précédent; exactitude dont il seroit à souhaiter qu'on vîc plus souvent des exemples. Ce Sculpteur parvint dans la suite aux différens grades de l'Académie, & en 1711 à celui de directeur. La même année, Louis Henri, duc de Bout bon , le choisit pour élever un monument en On voit à Notre-Dame deux anges en bronze Dans l'église de la Sorbonne, un ange de marbre sur le fronton du maître autel. Aux Invalides, la sépulture du Sauveur à l'autel, du côté du dôme, & une partie des ornemens du baldaquin; les anges au-dessus de la porte, tant intérieure qu'extérieure , du côté de la campagne; le bas-relief où S. Louis fait la translation de la couronne d'épines , celui où il reçoit l'extrême-onction, & un ange qui tient l'étendard. A S. Benoît, un petit monument qu'il a exé. cuté sur le dessin d'Oppenord pour Marie Désellarız, femme de Frédéric Léonard , fameux imprimeur. Au lieu de l'urne qui surmonte l'épitaphe, on y a vu allez long-temps un bufte que, fur les représentations du curé, la famille a fait ôrer, Aux Capucines, la figure en marbre de la marquise de Louvois, que des Jardins avoit ébauchée. Dans l'église de S. Paul, les deux anges & la gloire placés au grand autel. L'ouvrage le plus considérable de Vancleve est un des grouppes de marbre qu'on voit aux Tuileries, au bas du fer à cheval. Il représente ia Loire & le Loiret sous la figure d'un fleuve & d'une rivière , dont la disposition indique leur union naturelle. La fertilité des provinces que ces rivières arrosent est indiquée par des fruits & deux enfans. La beauté de leur travail ne détruit point la mâle exécution du fleuve & le contour agréable de la rivière. Cet artiste eut part aux principaux ouvrages de Sculpture qui décorent le palais & les jardins de Versailles, Marly & Trianon. Louis XIV récompensa ses travaux par une pension & un logement au Louvre. La décoration du maîțre autel de la chapelle du roi à Versailles lui appartient. Deux anges adorateurs, & de petite proportion, accompagnent le tabernacle dont la porte est ornée |