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qu'un élève fameux, c'est François Moderati de Milan, dont on connoît deux Vertus en stuc dans le palais de la Chancellerie apostolique à

Rome.

ANGLOIS.

ANGLOIS.

GRINLING GIBBONS (1).

Nź en Hollande de père & mère Anglois, cet

artiste vint en Angleterre à l'âge de dix-neuf ans; d'autres prétendent que fon père étoit Hollandois, mais qu'il naquit à Londres, Quoi qu'il en foit, en arrivant dans cette ville, un entrepreneur de fpectacles ( 2 ) l'employà aux Sculp tures de fa falle de Comédie. Il demeura enfuite un an chez un muficien, où un amateut nommé Evelyn le prit fous fa protection. Celuici, de concert avec le peintre Lely, le présenta au roi Charles II. Ce prince étoit peu curieux de connoître les hommes de génie, & encore moins généreux à les récompenfer. Il ignoroit fans doute que fi les artiftes trouvent dans les rois l'objet le plus propre à animer leur travail, les rois

(1) Vertrue.

(2) Nommé Betterton qui l'occupa à la décoration du théâtre à Dorset-Garden, où il fit les fculptures des cha piteaux & des confoles.

Tome II.

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trouvent en eux les meilleurs artistes de leur gloire. Charles II reçut néanmoins Gibbons avec bonté, lui donna une place à la table (3) des bâtimens, & l'employa à la décoration de fes palais, furtout de Windfor & de fa chapelle. On y admire des rinceaux de feuillage pour leur noble fimplicité.

Gibbons, par reconnoiffance, donna à Evelyn fon propre bufte taillé en bois. Celui-ci ne fe laffoit point d'admirer un grand bas-relief repréfentant S. Etienne lapidé, que le duc de Chamdos acheta dans la fuite.

L'Angleterre n'avoit point eu avant lui d'artiftes qui euffent fculpté des fleurs en bois avec autant de délicateffe que de légèreté. La chapelle du château de Windfor, dans la province de Bankshire, renferme des preuves de fon talent en ce genre. On y voit des trophées d'arines faits de bois blanc évidé & taillé avec tout l'art poffible. Le caractère de chaque fruit, des fleurs & de leurs feuilles, y eft parfaitement exprimé.

Gibbons, capable d'exercer fon ciseau fur

(3) Espèce de jurifdiction, dont l'inspection s'étend fur les ouvrages qui dépendent des bâtimens du roi.

plus que

toutes fortes de matières, en donna des preuves à Windfor. Il y travailla en marbre le magnifique piédestal qui porte la ftatue équeftré de Charles II dans la principale cour de ce château. Les fruits, les poiffons, & les attributs de la marine qu'il y plaça avec intelligence, frappent la figure du roi & celle de fon cheval. Le piédestal de la ftatue équestre qui est à Charing-croff, eft pareillement l'ouvrage de notre artiste, ainfi que la figure de Charles II, habillé à la romaine, dans le change royal. Il faut cependant convenir que, quoiqu'il fût tra vailler dans tous les genres, la figure ne fit pas! le plus briller fes talens. Les deux Vertus qui accompagnent le bufte de Prior à S. Pierre de Weftminster font médiocres. Dans la même église le tombeau de Newton ne répond point à l'idée qu'on a de ce grand homme. Il faut en excepter la ftatue en bronze de Jacques II, qui eft dans le jardin particulier de Witheall; les mouve→ mens en font aifés, l'attitude bien prife, elle montre autant de fimplicité que de noblesse. Il y a d'autant plus lieu de croire Gibbons auteur de cette figure, qu'on ne connoît aucun Sculpteur de ce temps-là capable de l'exécuter.

Au château d'Hamptoncourt, fitué à onze

milles de Londres, la plupart des portes & des cheminées font, ornées de Sculptures en bois,, représentant des fruits & des ornemens de relief.

Dans la maifon de Burleigh, on trouve une très-grande quantité d'ouvrages de Gibbons; les bordures des tableaux, les chambranles des portes, & les deffus de cheminées, tout cela eft l'ouvrage de fon ciseau.

Chatsworth eft une autre maison non moins diftinguée par le goût des ornemens dûs aux meilleurs maîtres du temps; elle peut en montrer plufieurs de notre artiste. Il y a dans la grande antichambre, fur une cheminée, des oiseaux morts d'une exécution parfaite, & fur la porte d'un cabinet, une plume d'oiseau qui fait illufion. Lorsqu'il eut mis la dernière main aux ouvrages de ce palais, il fit préfent au duc de Chatfworth d'une cravate à dentelle, d'une bécaffe, & de fon propre portrait en médaillon, morceaux finguliers confervés fous une glace.

Son plus bel ouvrage eft une grande falle à Petworth, décorée d'un plafond, où l'encadrement des peintures eft enrichi de festons de fleurs & de pièces de gibier, dont on ne peut trop admirer le travail; on y voit un vase orné d'un bas

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