Je m'accommode autems, & je fuis la saison ; V I I. le rare Je fuis le confident de fes vers accomplis, Les rivages de l'Inde & du fleuve d'Espagne, Partagé des couleurs de la nuit & du jour, Et quand les libertins corrompent ma candeur, ++ VIII. ++ E fuis fouvent dans l'eau pour le bien de la JE terre, Je présente la vie, & je donne la mort; Et mon trait élancé par un fecret effort, Ceux qui pour leur profit me font faire la macemok Je n'attaque jamais, je ne fais point de bruit; Je fuis fouvent captif dans les bras de Doris; J I X. 'Ar comme le tonnerre une effroyable voix!, t J'éclate de couroux, & j'écume de rage, z Ces amas de rochers, ces monts audacieux, Doutent fi devant moi leur place efst assurée. On voit par ma fureur leurs larges flancs ou verts, Et je pourrois enfin détruire l'Univers. U X. NE Amante dès fon bas âge Sattache avec des noeuds d'aimant A fon cher & fidelle Amant, Dont la beauté lui fait ombrage. et m Nature a commencé l'ouvrage, e Le cher gage de leurs amours On voit cet enfant triompher X I. ANS Palais des Rois où le luxe commande, Djembellis les feftins, & les jeux de la Cour; Je fais voir des beautez qui bruleroient l'amour, Je m'éleve partout, & ma gloire eft fi grande, J'ai pour ame le feu qui dévore mon corps, Orace des humains! qui gouvernez mon fort, Et в et J XII. E m'applique au travail pendant toute l'année : Mais j'agis davantage aux plus grandes chaleurs Je ne repofe point deffus le lit de fleurs, Où le Ciel me permet de paffer la journée. Quand l'Aurore en pleurant fa course a termi- Je fors pour m'enrichir du butin de fes pleurs,- Echo dans la campagne, Echo dans les Forêts J'aime pourtant le bruit au milieu des hazards XIII. Lisages ont nou té ma nalého Es Sages ont douté qu'elle étoit ma naiffance, La fortune en naiffant me rend digne d'un Roi; Sans l'aide de Venus une Vierge a puiffance, Aux propos que l'on tient fur fa divine effence. Ma figure eft semblable au cercle nompareil Je fuis, comme l'on fçait, privé de sentiment; Bien que j'infpire aux miens l'ame & le mouve ment, Et je meurs à l'instant que je les mets au monde. U XIV. 'N heureux climat a produit Mercure avare les poursuit Leur mort en délices féconde Mais quand leur corps eft dans la flâme, X V. Superbes Beautez qui triomphez du monde, trompeur, Vainement ébloui par un éclat Et fur l'erreur des fens nôtre Empire fe fonde. Αγ |