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» que attend le moment de l'ap2 pétit.

«X. L'habitude de la frugalité » nous donnera une fanté vigoureufe, & de l'agilité pour toutes » les fonctions de la vie. Elle nous » fera mieux goûter les repas fomptueux, parce qu'ils feront rares (a): enfin, elle nous met» tra en état de méprifer les coups » de la fortune.

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« XI. Quand nous faisons confifter le fouverain bien dans la volupté, nous ne voulons donc point parler des plaisirs groffiers que recherchent le luxe & la molleffe, comme on l'a interprété par ignorance ou par malignité (b), ou comme l'ont en

(a) Eft-ce-là la volupté de repos? Si c'eft elle; il eft évident qu'on y arrive par la volupté de mouvement.

(b) Epicure fe met ici en présence de fes ennemis, & n'offre que le côté favorable de fon fiftême. Voyez Art. 5. I. Part...

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feigné quelques Philofophes (a). Nous l'avons dit : tout fe réduit à avoir le corps exemt de douleur, & l'ame exemte de trouble (b). Ni les feftins fomp» tueux, ni les liqueurs précieufes, » ni les poiffons exquis, ni la compagnie des femmes ne peuvent faire le bonheur de la vie (c). "On ne peut attendre ce bonheur que d'une raison fobre, qui dicte le choix des objets qu'on doit » fuir ou rechercher, & qui rejette les opinions qui portent dans l'ame la terreur & le trouble.

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XII. La prudence fera donc le premier appui de notre bonheur cette vertu préférable à la Philofophie même, vertu,

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(c) Ila raifon : c'eft l'appétit, & non le mets friand, qui fait le bon repas.

mere des autres vertus, qui nous apprennent qu'on ne peut être heureux fans être prudent, hon» nête & jufte, ni être prudent, honnête & jufte fans être heureux. La félicité & la vertu font deux foeurs qui ne fe quittent jamais (a).

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«Concevez-vous un mortel plus parfait que celui qui a des idées faines de la Divinité (b); qui » ne craint aucunement la mort; qui a faifi les fins de la nature; qui fait que le fouverain bien eft facile à obtenir; que les » maux qui nous menacent font de peu de durée, ou peu violens; qui ne croit pas à cette fatale néceffité, que quelques Philo

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a) Toutes ces bellès idées font vraies, même dans le fiftême d'Ariftippe. Voyez Art. 5.1. Partie.

(b) C'eft-à-dire qui croit qu'elle ne fe mêle point de ce qui regarde les hom

mes.

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fophes (a) ont fait maîtreffe fou » veraine de notre fort; qui eft perfuadé qu'il y a des chofes qui dépendent foit de la fortune, » foit de nous mêmes; parce qu'il fait que ce qui eft foumis à la loi de néceffité ne peut être dirigé, que ce qui dépend de la » fortune n'a nulle confiftence, & » que ce qui vient de nous, n'étant affervi à aucune autre puiffance (b), il eft fujet au blâme & à la louange.

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<< XIV. Il vaudroit encore mieux »en croire les fables populaires touchant la Divinité, que de

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nous mettre fous le joug de cette သ fatale néceffité introduite par quelques Phyficiens. Du moins, y a-t-il quelque efpoir d'appaiser la colére de ces Dieux par un » culte, quel qu'il foit : mais rien » ne peut fléchir l'impitoyable néceffité.

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CC

XV. Gardez-vous de regarder la fortune comme une déeffe. » Les Dieux ne font rien au hazard ni fans confeil (a).

«Ne la regardez pas non plus » comme une caufe aveugle, qui livre témérairement aux hom» mes, non les biens & les maux, mais les grandes occafions de » la vie, d'où dépend la chaîne de » nos biens & de nos maux (b).

(a) Is ne font rien du tout: mais s'ils faifoient quelque chofe, ils ne le feroient pas au hazard.

(6) Il y avoit des

gens qui croyoient que la fortune fourniffoit à l'homme au moins une fois pendant fa vie, un moment important qu'il

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