Imágenes de páginas
PDF
EPUB
[ocr errors]

Il vaudroit mieux être malheureux avec une conduite fenfée & réguliere, qu'heureux par l'imprudence & la témérité.Il eft plus beau de régir foi-même une entreprife que d'en laiffer » le foin à la fortune.

[ocr errors]
[ocr errors]

כב.

Voilà, Ménécée, ce que yous devez méditer jour & nuit, » feul & avec l'ami qui vous reffemble. Ces idées fondamentales établiront la paix dans votre »ame. Jamais ni vos pensées du jour, ni vos fonges de la nuit ne vous cauferont de troubles; » & vous vivrez comme un Dieu. au milieu des hommes; car ce n'eft plus reffembler aux hom» mes, mais aux Dieux, que de jouir fans ceffe du repos des Dieux ».

étoit effentiel de faifir pour le bonheur de tout le refte de la vie.

C'eft de-là qu'eft ve nu l'emblême de la fortune.

ARTICLE I I

Maximes d'Epicure.

Diogen. Laër. Liv. X.Seg. 139-1546

C'EST une maxime (a) d'Epicu re,que le fage doit avoir des maximes, c'est-à-dire, des véritez réduites en propofitions courtes & claires, pour fervir de régle & d'appui à l'efprit incertain, quand il n'a pas le tems de difcuter plus au long, le point qui lui fait difficulté.

Tous les difciples d'Epicure apprenoient par coeur ces maximes, qu'ils regardoient comme des oracles defcendus du ciel, calo delapfas fententias (b).

[merged small][ocr errors][merged small]
[ocr errors]

Il y en a plufieurs qui font claires par elles-mêmes, quelques-unes qui, ayant befoin d'être développées, l'ont été dans la premiére Partie, où nous renverrons. Ily en a d'autres auxquelles nous joindrons une courte explication; d'autres enfin, dont le fens reftera problêmatique & indéterminé, à caufe de l'incertitude du texte, que les conjectures des commentateurs n'ont pû fixer.

D

I.

« L'Etre qui eft heureux & immortel,n'a lui-même,ni ne cause à qui que ce foit, aucune peine. » Il ne se fâche ni ne fait gré de က rien: ces fentimens font des mar "ques de foibleffe

[ocr errors]

(a).

Epicure auroit pû ajouter que ce font auffi des marques de con noiffance, d'amour de l'ordre, (a) Voyez la I, Part, Art. 33

d'attention pour les gens de bien, de justice contre les méchans. Qu'Epicure ait admis l'existence des Dieux; qu'il ait frequenté les temples; qu'il n'ait eu même aucune répugnance à fe profterner aux pieds des autels; qu'eft-ce que cela prouve, s'il eft vrai qu'il ne regardoit les Dieux que comme de beaux tableaux qu'on admire, & qui ne font bons à rien? Qu'est-ce qu'un facrifice, dit. Plutarque, fans la présence de » la Divinité ? Une fête fans festin. Et le prêtre qui facrifie, qu'eft»il autre chofe qu'un rotiffeur & un boucher? 1. Adv. Epic. (a).

[ocr errors]

5

(a) Novi ego Epicureos omnia figilla venerantes. Quanquam video nonnullis videri Epicurum, ne in'offenfionem Athenienfium caderet verbis reliquiffe Deos, re fuftulille. Itaque in illis fe

,

lectis ejus brevibufque fententiis, quas appellat Kuelas dias,hæc, ut opinor, prior fententia eft : Quod beatum & immortale eft, id nec habet, nec exhibet cuiquam negotium. De Nat. Deor. 1. 30%

II.

La mort ne nous fait rien. Cè qui eft décompofé ne fent point, & ce qui ne fent point ne nous 20 fait rien. Voyez I. Part. Art. 4.

[ocr errors]

I I I.

La fuprême volupté eft la délivrance de tout ce qui fait mal: partout où il y a volupté, tant qu'elle y eft, il n'y a ni douleur ni trifteffe. Voyez l'Art. s I. Part.

Cette notion de la volupté n'est point felon les idées ordinaires avoir un plaifir extrême, & ne fouffrir aucune douleur, ne font pas la même chofe, quoiqu'en dife Epicure.

IV.

»Nulle douleur du corps ne duré long-tems fans quelque interrup>tion:fi elle eft au plus haut degré,

« AnteriorContinuar »