belle finit bien-tôt: fi elle dure plu»fieurs jours,elle a des momens de repos.Lesmaladies quidurent ont des repos qui font plus de plaifir que la douleur n'a fait de mal. » Ciceron donne cette recette en deux mots: Doloris medicamenta Epicurea : figravis,brevis : fi longus, levis. Si la douleur n'eft pas fupportable, elle tue : fi elle ne tue pas, elle eft fupportable (a). V. On ne peut vivre heureux,ideas; qu'en fuivant la prudence, l'hon» nêteté, la juftice; ni pratiquer » ces vertus fans être heureux: de forte que celui qui n'eft ni prudent,ni honnête, ni jufte ne peut manquer d'être malheureux (b). ככ cc V I. Le pouvoir fuprême qui nous (a) De Fin. 2.7. |(6) V. la I. Part. Art. & procure un moyen de fureté de plus, eft toujours un bien, par quelque voie qu'on y arrive ». Cette affreufe maxime, dit Meibom, n'avoit pas été prise dans fon vrai fens par les interprêtes. C'est par cette raifon qu'on ne peut point dire que Machiavel y a puifé fa déteftable politique (a). Epicure prétendoit que l'état naturel de l'homme étoit un état Homo homini lupus (b). de guerre: כם Il y VII. á des hommes qui ont recherché l'éclat & le pouvoir de la fortune pour fe procurer » un moyen de fureté de plus. S'ils font arrivez par-là au repos par fait; ils ont acquis le plus grand » bien qui foit dans la nature : s'ils n'ont pû y arriver, ils ont été grands à pure perte. VIII. Nulle volupté n'eft un mal par » elle-même ; mais il y a tel objet qui, procurant des plaifirs, procu»re de plus grandes douleurs (a). » que ΙΧ. » Si la volup é consistoit dans ·la réunion de tous les plaifirs l'homme peut goûter, tant par le corps que par l'efprit; les voluptez ne diféreroient point » entre elles. Gaffendi donne un autre fens à cette maxime Si toutes les efpeces de volupté étoient fans » fuites fâcheufes; on pourroit se livrer à toutes fans choix. כם Il eft aifé de juger de l'incer titude du texte par la diférence (4) Voyez I. Part. Art. 5. des fens qu'on lui donne (a). des X. » Si les voluptueux trouvoient »dans les objets qui leur procurent la volupté, le reméde à la crainte phénomènes,de la mort,& de » la douleur, & outre cela, les bor» nes que la cupidité doit se prefcri»re; je ne trouverois rien à re"prendre dans leur état.Ils feroient » heureux par la volupté,fans dou» leur aucune, ni peine d'efprit (b). Ciceron a traduit ainfi cette maxime: Si ea quæ luxuriofis efficientia voluptatum, liberarent eos Deorum, mortis & doloris metu docerentque qui effent fines cupiditatum, nihil haberemus quod reprehenderemus. De Fin. L. 2 (c). (a) Voyez la longue note de Meib. Diog. Laër. 606. (b) V. I. Part. Art.5. (c) Voici de quelle maniere M. le Baron des Coutures traduit » Si cette maxime. La Philofophie d'Epicure réduifant la fageffe & la félicité humainė à trois points: ne pas craindre les Dieux:ne pas craindre la mort: être exemt de douleur; elle ravale la condition des hommes au-deffous de celle des bêtes. Carles bêtes,dit »tout ce qui flatte les » hommes dans la laf » rien ne troubleroit >> en aucune manierė » civeté de leurs plai-» la tranquillité de firs, arrachoit en "même-tems de leur » efprit la terreur » qu'ils conçoivent » des chofes qui font » au-deffus d'eux, la » crainte des Dieux, » & les allarmes que » donne la penfée de » la mort; & qu'ils y > trouvaffent le fe"cret de favoir defi»rer ce qui leur eft » néceffaire pour bien » vivre; j'aurois tort » de les reprendre, » puifqu'ils feroient » au comble de tous » les plaifirs, & que » leur fituation. » que |