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noiffances. C'est l'opinion d'Epi

cure.

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Epicure dit dans le livre in»titulé la Régle, que les fenfations, les notions communes & les affections font les juges de » la vérité, criteria.

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« Il dit d'abord, que toutes les » fenfations font vraies (a). Il le prouve, 1°. parce que dans les fens, il n'y a ni jugement, ni mé» moire (b). Ils ne fe meuvent pas » eux-mêmes ; & mûs par l'objet,

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(a) C'eft Gaffendi qui ajoute cette propofition au texte de Diogene Laërce comme néceffaire au fens. Voyez fon Comment. fur le X. Liv. pag. 125. Il ne s'agit pas ici de la verité de conformité; mais de la verité d'existence,à laquelle il n'y a point de faufleté oppofée que celle du néant.

(b) Pour unir deux idées, il faut fe fouvenir de la premiere, & enfuite l'attacher à la feconde : or les fens n'ont point cette faculté donc ils ne peuvent unir les idées; or où il n'y a point de liaison d'idées, il n'y a point de faux; par la régle: Abftrahentium non eft mendacium. Donc...

» ils n'uniffent ni ne féparent les » idées. 2°. Rien ne peut les con

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vaincre de faux: une fenfation

ne peu rien contre l'autre parce » que fi elles font dans le même » genre, elles ont une autorité égale; fi elles font dans un genre différent, elles n'ont pas le mê» me objet (a). Le raifonnement » ne peut pas non plus les convaincre; parce que lui-même il » eft fondé fur les fenfations. Enfin, la vérité des objets fentis, prouve la vérité des fenfations. » La vifion & l'audition existent comme la douleur: or, la dou» leur, quand on la fent, est toujours vraie, donc la vifion & l'audition le » font toujours. Il n'y a pas de diffé

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(a) Epicure parle de l'objet direct & immédiat: ainfi la vûe ne peut point juger la folidité, ni l'œil les coulenrs, quoiqu'ils

puiffent, l'un & l'au-
tre, juger l'étendue,
qui tient à la solidité
& aux couleurs
V. Lucr. L. IV. v.
480.

»rence entre être vrai & exifter (a); « C'est par la connoiffance de » ce qui paroît, qu'on doit arriver » à la connoiffance de ce qui ne paroît point. »

«Toutes les idées naiffent par » les fens (b), foit par une percep

ou un bœuf. Or cette verité eft la verité de conformité.

(b) Ciceron a rendu ainfi ce principe. Quidquid animo cernimus id omne oritur à fenfibus. Et Ariftote arev partaruares judir içi vody. Democrite a

(a) Cette derniere 1 objet eft un cheval propofition a été ajoutée par Gaffendi, pour une plus grande clarté. Mais il peut fe faire qu'elle altere le fens d'Epicure. Gaffendi veut pour la juftification d'Epicure, qu'il ne s'agifle ici que de la verité d'existence. Il y a ap-voit employé l'exprefparence qu'Epicure confond les deux. Il parle de la verité qui fe trouve, lorfqu'on juge fi une chofe eft ou n'eft pas, fi elle eft de telle ou de telle maniere, de la verité, en vertu de laquelle il fera jugé bien ou mal, c'eft-à-dire, que tell

fion de Table rafe. Ce principe eft une des plus vieilles découvertes de la Philofophie.Il fuppofe faite l'énumération des parties, laquelle rempliroit un gros volume fi nous l'avions. Les Anciens étoient bien capables, auffi bien que nous, » tion

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tion directe», (comme l'idée d'un homme qu'on voit), » foit par analogie, (comme quand on imagine un géant ou un pygmée); » ou par fimilitude, (comme quand on imagine une ville qu'on n'a pas vue), enfin, par compofition, (comme une montagne d'or, une bête à trois têtes (a). Les phantômés qui occupent les » fous, & les animaux dormans font vrais ; car ils meuvent; & » ce qui n'eft point ne meut point. « Par idée anticipée, prénotion, notion communé, les Epicu» riens entendent l'idée générique

de le faire; mais leur maniere étoit de donner les résultats & de fupprimer les détails. Ca Epicuré réduit, dans l'Epître à Herodote, ces quatre principes de nos idées à deux dont le premier eft l'impreffion directe que les objets

font fur nos féns; περιλήπτως ; le fecond eft l'analogie avec les impreffions directes c'èft-à-dire, la réflexion par laquelle l'efprit travaille fur les impreffions qu'il a reques, ἀναλόγως. Voyez Locke Entend. hum.E 2. c. 1. §. 24.

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de quelque chofe, c'est-à-dire, » la notion d'une chose qu'on a » vue (a). Ainfi,auffi-tôt qu'on prononce le mot homme, l'idée anticipée fe préfente, parce qu'on » a vu des hommes, Chaque cho»fe eft connue d'abord par le nom qu'elle porte & on ne feroit. » aucune queftion fur rien, fi on n'avoit point d'idée de la chose fur laquelle on fait la question (b). Ce que je vois de loin eft-il » un cheval ou un bouf? Pour fai»re cette queftion, il faut que je » fache ce que c'est qu'un cheval » & un bœuf. Je ne pourrois rien » nommer, fi je n'en avois en moi » le type par la prénotion. Il faut

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(a) Chryfippe la dé- | Informationem ante¬

finiffoit έννοια

φυσικη

του καθόλου,une con-
noiffance naturelle
d'une notion univer-
felle. Voyez Gaff.
(b) Ciceron dit :

ceptam, fine quâ neć intelligi quicquam nec quæri nec difputari poteft. L. 1. de Nat. Deor.

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