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X.

Génération des Images. Seg. 48.

« La génération des images va » auffi vîte que la pensée.. Car le » flux des furfaces étant continû, » la fucceffion des parties ne peut » être difcernée (a), parce qu'elles »fe fuivent fans aucune interrup»tion, en confervant pendant quelque tems l'ordre des atô»mes, & la pofition réciproque » des parties du corps, d'où elles »émanent,jufqu'à ce qu'enfin elles fe brouillent & fe confondent. Les images qui fe forment d'el»les-mêmes dans l'air peuvent fe »former auffi rapidement que les

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autres; parce qu'elles font toutes »en fuperficie. Il y a fans doute » d'autres manieres pour les for» mer; on les admettra, pourvû

(a) Meib. lit, et, au lieu de onpeswor qu'elles

qu'elles ne foient point détruites par les fenfations évidentes, & » qu'on voie comment elles peu» vent produire leurs effets fur » nous (a). »

Epicure admet ces images que le hazard forme dans les airs > pour expliquer les rêveries des malades, ou des fous, qui ayant des idées bizares, doivent les avoir reçues, felon ce Philosophe, de quelque objet extérieur. Il en eft de même des idées qu'on a de la Divinité. On voit dans les phantômes de l'imagination les Dieux comme des géans qui traversent les airs, ou qui regnent dans le vuide des intermondes. Si on les voit, ils font; parce que toutes nos idées étant vraies, il faut qu'elles aient été produites par un objet vrai & réel.

(a) Cette derniere période nous a

paru d'un fens trèséquivoque.

» que

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X I.

Qualitez des Atômes. seg. 54.

« Les atômes n'ont par eux-mê»mes aucunes qualitez sensibles la figure, la pefanteur, l'étendue, & celles qui tiennent né» ceffairement à ces trois. Toutes » les autres, » la chaleur, &c. changent felon » l'arrangement des atomes. Par confequent, elles ne font point » dans les atómes. Leurs qua»litez propres & inhérentes, qui font celles que nous avons indiquées, ne font pas plus altéra»bles que les atómes.

telles que la couleur,

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« Il faut bien qu'il refte quelque chofe d'indiffoluble après la dif» folution des mixtes, par quoi les changemens fe faffent, non de l'être au néant, ni du néant l'etre, mais par la tranfpofition

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de plufieurs parties, & par l'addition & le retranchement de quelques autres. Il fuit de là, » que tout être dont les parties ne peuvent être tranfpofées, eft dès-lors incorruptible; parconféquent, les atômes & leurs » figures le font, puisqu'ils reftent » les mêmes dans toutes les décompofitions

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X I I.

Egalité du mouvement des Atômes.**

« Le mouvement de tous les atômes eft néceffairement égal, »tant qu'ils fe meuvent dans le vuide, parce que rien ne les arrête. Les plus péfans n'ont point plus de viteffe que les plus lé»gers; parce qu'il n'y a pas plus d'obftacle aux uns qu'aux autres; »ni les plus petits que les grands,

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» parce que l'efpace eft également » libre pour les uns & pour les autres. C'eft toujours la même vi»teffe, que le mouvement foit direct ou réfléchi, en enhaut, par » les chocs, ou en enbas, par leur » propre poids.

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XIII.

Nature de l'Ame. Seg. 63.

« Confidérons maintenant les » fenfations & les affections de l'ame: elles nous feront com» prendre aisément que l'ame eft » un corps très-fubtil, répandu » dans toute une combinaison organifée, & très-approchant d'un >>foufle de flamme, tenant à la » fois de l'air & du feu. Cependant les parties de ce feu furpaffent » encore en fineffe celle de ces » deux élémens. C'eft ce qui rend » l'ame fenfible à toutes les affec

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