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couchers, & les autres phéno¬ ménes femblables foient causez par aucune puiffance heureuse & immortelle qui les gouverneroit, ou qui leur auroit donné des > loix dans le commencement.

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» Peut-on concilier les foins, - les détails pénibles, le courroux, la faveur, avec le parfait » bonheur ?

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Ils ne conviennent qu'à la »foibleffe, à la crainte, à l'indigence (a). On ne dira point non-plus que ce font je ne fais quels Etres divins & heureux qui aient voulu d'eux-mêmes fe charger de rouler avec les aftres (b)? N'ufons que de termes convenables au refpect que nous

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(4) Voyez Max. I.

(b) M. Mebom dont nous avons fuivi la leçon,prétend qu'Epicure attaquoit indi

rectement Aristote qui avoit dit que les aftres étoient conduits par des êtres de nature etherée ou de feu célefte,

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» leur devons, & dont on ne puiffe rien déduire qui n'y foit con» forme: fans quoi nous en ferons bien-tôt punis par le trouble intérieur de nos ames. Difons que » dans le commencement il s'est » formé des tourbillons d'atômes qui ont produit le monde, & en même-temps ces loix conftantes » & immuables qui en perpétuent » les phénomênes.

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XIX.

Les Dieux ne font nullement
à craindre. 1.

Enfin, ajoûtons à tout ce que nous avons dit,que la plus grande peine qui fatigue les ames hu» maines eft de croire qu'il y a des »Etres éternels, & heureux, qui >aient des fonctions, des volontez, des paffions, qui ne peu» vent cependant point s'accorder

avec ce bonheur & cette immor talité, & de voir en perfpective des malheurs éternels dont les >> hommes font menacez par les » fables.. fe donnant par leurs fauffes idées, & leurs fotes

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frayeurs des tourmens & des »maux auffi réels & auffi conti»nus que s'il y en avoit des cau» fes réelles. La tranquilité d'ame demande qu'on s'affranchiffe de toutes ces opinions, & qu'on » fe tienne conftament aux prin>>cipes généraux.

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ARTICLE VI.

Extraits de la Lettre d'Epicure à Pythocles.

PYTHOCLES étoit un jeunehomme qui avoit mérité l'amitié particuliere d'Epicure. C'étoit dit Gaffendi, d'après Plutarque, le plus beau naturel qu'il y eût dans la Grèce. Il a eu raifon de ne point traduire le refte de l'éloge (a). Ce fut à fa priere qu'Epicure fe détermina à faire fur les Météores, c'est-à-dire, fur les phé nomênes, qui annoncent avec plus d'éclat, l'existence & la puiffance d'un Maître fouverain dans la nature, ce qu'il avoit fait fur les premieres caufes phyfiques, (a) Adv. Col. p. 1124. C.

je veux dire un précis de fa doctrine, où l'on vît avec évidence dans une expofition réduite, la cause naturelle & mécanique de ces phénomênes ; & par conféquent, l'inutilité d'une Caufe premiere & intelligente, dont les fonctions fe portant fur les détails de la nature, auroient pû fe porter jufqu'à la conduite de l'homme, & rendre celui-ci jufticiable d'un tribunal qui auroit pû influer fur fon bonheur & fur fon malheur. Voilà l'objet d'Epicure dans cette lettre. On va l'entendre lui-même.

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I.

Pourquoi on étudie la Phyfiqué. sz.

<< Mettez-vous d'abord dans l'efprit qu'on ne doit fe propofer l'étude des phénomêmes céleftes, foit en général, foit en "particulier, pour d'autres fins

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