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gues Grecque & Latine, fervices, ajou TRADUC- te le Roi, qui font d'autant plus loïaPOFT.LAT. bles & recommandables quand ils fe trou

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vent conjoints avec le favoir que l'Auteur a fi bien appliqué à l'honneur du nom François, & illuftration de notre langue Françoife.

Dorat avoit mérité cet éloge par le bon ufage qu'il avoit fait de fes talens. Il étoit d'une figure peu revenante, mais il avoit beaucoup d'efprit, & une érudition peu commune pour fon tenis. Ces excellentes qualités lui acquirent l'eftime des Rois & des plus grands Seigneurs de la Cour de France, & l'amitié de tous les Savans fes contemporains, qui fe font fait un honneur de le combler d'éloges dans leurs écrits. Mais en revanche Dorat n'étoit point à leur égard avare de louanges. Il ne paroiffoit prefque aucun livre, en quelque genre que ce fût, qu'il ne fît quelque piéce pour le vanter; il ne mouroit point d'homme de lettres qu'il ne jettât des fleurs fur fon tombeau, comme il ne fe paffoit point d'événemens eivils, politiques ou militaires que fa Mufe ne fût la premiere à les célébrer. Henri II. lui donna une chaire de Profeffeur Royalen Grec: Charles IX..

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TIONS
POET.LAT..

qui prenoit un grand plaifir à s'entretenir avec lui, l'honora du titre de fon TRADUCPoëte : & Henri III. fous le regne duquel il mourut, lui continua les mêmes MoD.. faveurs. Henri IV. en rappelle le fouvenir dans des termes fort honorables

dans les lettres que les petits-fils de Jean Dorat obtinrent de ce Prince: pour être autorisés dans le changement que Jean leur oncle, fils du Poëte avoit fait du nom de Dinemandy qui étoit le vrai nom de leur famille, originaire d'Italie, en celui de Dorat.. Ces lettres de Henri IV. font du deuxiéme de Juillet 1605. & elles furent enregistrées au Parlement de Bourdeaux le dix-feptiéme Août de la mê→ me année. Le Poëte Jean Dorat mourut à Paris le premier Novembre 1 588.. âgé de quatre-vingts ans, & fut inhu-, mé en l'Eglife de faint Benoît où on lit fon Epitaphe..

Quelque eftime que l'on ait fait de fes poëfies, quelques éloges. qu'elles. ayent reçus, elles n'ont prefque point trouvé d'autres. Traducteurs que luimême. Son talent pour la verification Françoife, quoiqu'au deffous du médiocre, étoit pour lui une efpéce d'enchantement qui lui faifoit oublier que

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l'univerfalité des talens, eft un don extrêmement rare, & que l'on ne réuffit bien que dans le genre auquel on est propre. Auffi ne fe fouviendroit-on plus aujourd'hui de fes traductions, fi l'on n'avoit eu le foin de ne les point féparer des originaux qu'elles s'efforcent de représenter, & qu'elles défigurent. Il y a communément de la douceur, de l'élégance, un ftyle pur, un tour facile dans fes vers Latins : tout eft contraint, entortillé, profaïque, fouvent même barbare dans fes vers François. Il faut croire qu'on le lui fit fentir ou qu'il s'en apperçut lui-même, puif que de ce grand nombre de petits poëmes, d'Odes, d'Epigrammes, d'Eglogues, & autres poëfies fur tant de fujets différens, qui compofent le recueil de 1586. on n'en trouve qu'environ douze qu'il fe foit donné la peine de traduire en vers François.

Je n'y ai vu en effet que fon Elégie où il fait l'éloge d'un Religieux de l'Ordre de faint François, nommé Hugues,. Limoufin, Docteur en Théologie, qui fut Prédicateur du Roi, & dont on admiroit alors l'éloquence: fes vers fur Forigine poëtique du nom. & du mariage de Henri Roide Navarre & de

TRADUC

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la Reine Marguerite de Valois fa femme: fon efpéce de requête à Meffieurs du Confeil: fa louange des Reliques de POET. LAT. la fainte Couronne d'épines: la Defcrip- MOD tion de la merveilleufe vifion de la Reine mere: fon Epithalame, ou chant nuptial fur le mariage d'Anne Duc de Joyeuse, & de Marie de Lorraine : fa courte invective contre l'Amiral Gafpard de Coligni: fon Paon, ou chant triomphal fur la victoire de Charles IX. Roi de France, efpece de Duo où la France & le Poëte chantent par refrain: fon Hymne de victoire à M. le Duc d'Anjou, frere du Roi, & Lieutenant Général de Sa Majesté enfin quelques Epigrammes.

Dorat protefte que la traduction de fon petit poëme fur le retour de la Reine mere du Roi, Catherine de Medicis, qui eft la premiere piéce du troifiéme livre de fes poëfies, n'eft pas de lui, mais de Louis Dorat, fon fils, qui n'avoit alors que dix ans. Cet enfant qui donnoit fi jeune de grandes efpérances, étoit fils de Jean Dorat & de Marguerite de Laval fa premiere femme, que Jean avoit époufé à Paris le 21. Décembre 1548. par fentence da l'Official de Jofas, comme il eft porté

POET.LAT.

dans l'acte de célébration dudit mariaTRADUC- ge, où Dorat eft nommé Jean DifneTIONS DES mandi, aliàs Dorat. Louis mourut jeune, & fans avoir pû montrer d'autres fruits de fes talens que la traduction que je viens de citer.

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J'ai vu quelques autres traductions libres en vers François de Jean Doratd'après fes vers Latins, dans un recueil d'Epitaphes fur le tombeau de haut & puillant Seigneur Anne Duc de Montmorency, Pair & Connétable de France, par Jean Dorat, Poëte Grec & Latin du Roi; Pierre de Ronfard, Gentilhomme Vandômois, & autres doctes perfonnages: en divers langues, imprimé en 1567. à Paris in-4°. Dorat y donne les traductions d'une de fes piéces adreffée au Roi Charles IX. très-invincible; & de deux de fes Epitaphes d'Anne de Mont.

morency.

Dans le même recueil on trouve la traduction en vers François de fept vers Latins du même fur la mort du même Connétable, par Etienne Pafquier; & à l'exception de cette version, & de celle du même Pafquier de deux piéces Latines de Dorat fur la mort d'Elizabeth de France, Reine d'Espagne dans le Tombeau de cette Reine,

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