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hiftoriettes, prefque toutes tirées des TRADUC légendes les plus fabuleufes, & dont POET,LAT. quelques-unes montrent trop de ridi

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cule. Nous en avons une traduction Françoise en profe par le fieur Remy, mais dont le ftyle n'eft ni pur, ni correct. J'ignore quand cette traduction a paru pour la premiere fois. Il n'y a pas d'apparence que l'édition que j'ai vue foit la premiere. Elle eft de 1673. faite à Rouen fort mal exécutée pour le papier & l'impreffion, & dédiée à Jean Bernard, Seigneur de Sainte Hé lene & Baudriere, Lieutenant Général au Bailliage de Châlons en Bourgogne. Or Jean Bernard n'eut cette charge que jufqu'en 1651, & il devoit même alors avoir foixante-quinze ans étant né en Janvier 1576. Pour le Traducteur, je n'ai pû découvrir qui il étoit.

Je m'imagine que vous trouverez plus de goût & d'utilité dans les fables que Jacques Regnier, Médecin, né à Beaune le 6. Janvier 1589.compofa en Latin, & dont il donna la premiere partie, qui n'a pas été fuivie de la feconde, en 1643. à Dijon. Regnier compofa, fans doute, ces fables dans le tems qu'il étoit chargé de l'éducation de quelques jeunes gens de

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qualité: & cette occupation convenoit
parfaitement à cet état. Il fut dans la
fuite Correcteur d'Imprimerie; & enfin POET. LAT
ayant étudié quelques années en Mé- Mon.
décine, il fut reçu Docteur à Cahors, Bibl des Aut.
le 3. Décembre 1624. Il mourut le
16. Juin 1653. âgé de foixante-quatre
ans, accablé de miferes & de maladies
ce qui a donné lieu à ces deux vers que
l'on ne croit point imprimés:

Du Médecin Regnier j'ai vu le fort fatal,
Qui malgré son savoir mourut à l'Hôpital.
L'Epître dédicatoire de fes fables ou
Apologues, eft au nom du Libraire de
Dijon, Pierre Palliot, & adreffée
non à Charles Fevrer, comme le dit
M. de la Mare dans fa vie Latine de
Claude Saumaise, mais à Gilbert Gaul-
min.

L'Auteur de la Bibliothèque des Ecrivains de Bourgogne n'a point connu une traduction de ces fables en vers François, imprimée à Paris en 1685. in-12. Le Traducteur s'eft trompé fur le nom de Regnier, qu'il appelle Pierre au lieu de Jacques. Il dit qu'ayant eu de l'inclination pour la poëfie dès fes plus tendres années, il s'étoit amusé à versifier cinq ou fix fa

de Bourg.

4. P. 1920

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bles

que M. de la Fontaine avoit miTRADUC fes lui-même en vers; qu'il hazarda de les faire paroître dans les Mercures de ce tems-là, & que s'étant apperçu qu'el les faifoient plaifir, il forma le deffein de travailler fur des originaux, & de traduire à fes heures de loifir les fables Latines

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de Regnier. » Mais dans le tems, ditil, que je commençois, j'eus l'occa»fion de prendre un emploi qui de» mande, & à quoi je donne déja de» puis quelques années, tout mon tems, » Ainfi forcé de renoncer pour jamais » à la verfification, j'ai laiffé la per» fection de l'ouvrage à qui voudra » s'en donner le plaifir. >> Comme il avoit achevé la traduction d'une trentaine de fables, il crut pouvoir en faire part au public qui a affez bien reçu ce recueil. La verfification m'a paru aisée, naturelle, dans le goût des fables, & l'expreffion pure. Pour exemple, je choifis une des plus courtes : c'eft la fable treiziéme, l'Ecolier & le Sabot:

Quoi! jamais ta fureur ne fera fatisfaite?

Plus je te fers, ingrat, plus ton foüet me maltraite.
Et quand me feras-tu quartier ?

A certain petit Ecolier

S'étonnant peu du bruit, ton cheval de trompette,

Un fabot fe plaignoit ainfi.

Mais l'Ecolier n'en eut ni cure, ni fouci.

» Non, non, ne prétends pas, lui dit-il, que je ceffe ;

» Tu demandes en vain un traitement plus doux. » On ne peut rien tirer des gens de ton espece,

» Si ce n'eft à force de coups.

A mon avis c'étoit bien dire ;
Et quand je pense à ces deux mots
Je ne puis m'empêcher d'en rire;

Je dis même fouvent, Qu'il eft d'hommes fabots !'

Je n'ai pû découvrir qui eft ce Tra ducteur. Quelques perfonnes m'ont dit que c'étoit le fieur Donneau de Vizé & que l'emploi dont il eft question dans l'avertiffement, eft celui du Mercure dont M. de Vizé a été en effet chargé durant plufieurs années. D'autres m'ont nommé pour le Traducteur des fables de Regnier un M. d'Aubigny, jeune alors, & dont on ne m'a rien appris de plus.

Meffieurs de la Fontaine & de la Motte ont traduit auffi plufieurs de ces fables en vers; M. de la Fontaine, la premiere, les Rats & le Chat; la quatriéme, les Brebis & le Loup; la dixfeptiéme, le Chien de cuisine, & les au tres Chiens; la dix-huitiéme, le Renard

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&le Loup; & la vingt-uniéme, la Vipere, le Renard & le Loup. M. de la Motte n'en a traduit que trois : la huitiéme, l'Homme & le Lyon ; la neuviéme, l'Afne & le Cheval, & la vingtuniéme.

Raimond & Charles de Maffac, Docteurs en Médecine, qui ont vécu dans le même fiécle que Regnier,étoient auffi Poëtes. Je vous ai parlé ailleurs de leur traduction en vers François des Métamorphofes d'Ovide. Raimond qui avoit encore plus de génie & de facilité pour les vers Latins, s'en fervit pour chanter les vertus & les propriétés des eaux minérales de Pougues à deux ou trois lieues de Nevers. Ces eaux étoient particulierement renommées alors pour foulager ceux qui étoient attaqués de la gravelle, & l'on en racontoit des effets admirables. C'eft ce que Raimond de Maffac décrit principalement dans fon poëme, où il fait entrer auffi l'éloge de plufieurs perfonnes de la Maifon de Nevers. Če poëme, divisé en deux livres, parut en 1597. peu de tems après que l'Auteur eut fait fur les lieux l'examen des eaux qu'il célébre. Charles de Maffac, fon fils, qui a toujours paru plein de zéle pour éten

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