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TIONS DES

Préfident du Parlement de Paris, & TRADUC- oncle d'Antoine Evêque de Lombez, POET. LAT. & de François, Chancelier de France. Μου. Jean avoit du goût pour la poëfie dans laquelle il réuffiffoit. Il en faifoit fon amusement lors même qu'il eut embrasfé la Regle de faint Benoît; mais il y renonça entierement, depuis qu'il eut été fait en 1532. Evêque d'Angers où il mourut le 12. Avril 1540. Son poëme intitulé Pandore eft la plus confidérable de toutes les piéces en vers Latins qui nous reftent de lui. C'est l'hif toire de Prométhée & de Pandore, mais accommodée au fens myftique, ce qui fait qu'on y voit un mélange de profane & de facré, de la fable avec la Religion. Claude Cottereau, natif de Tours, connu lui-même par fes ouvrages, fe trouvant poffeffeur d'une copie manufcrite de ce poëme, la communiqua à Etienne Dolet, qui après l'avoir lû & relû, le trouva, dit-il, fi beau, qu'il crut rendre un fervice agréable au public en l'imprimant. Dolet en loue l'invention, le génie, le tour, la diction, comme on peut le voir dans fon Epître dédicatoire au Chancelier François Olivier, datée de Lyon le premier de Mars 1541. L'argument

TRADUC

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de ce poëme eft clair & bien détaillé & il y a lieu de croire qu'il est aussi de Dolet. La Pandore fut imprimée POET. LAT. en 1542. Jean Olivier l'adreffe à fon Mon.. ami Jean Cappel, Avocat du Roi au Parlement de Paris; & l'on voit l'eftime qu'il faifoit de fon goût, puifqu'il le prie de lui faire connoître tout ce qu'il trouveroit de répréhenfible dans fon Poëme.

Comme cet ouvrage reçut de grands éloges, Guillaume Michel, dit de Tours, qui vous est déja connu, s'empreffa de le traduire en vers François. C'eft-à-dire, qu'il le défigura, comme tout ce qui a paffé par les mains de ce Traducteur à qui notre langue & notre poëfie n'ont affurément aucune obligation. Il a trop maltraité l'une & l'autre. Sa traduction de la Pandore parut en 1542. quelques mois après la publication de l'original. Elle eft en vers de dix fyllabes où les rimes masculines & féminines ne font point obfervées & c'est peut-être le moindre défaut de cette verfion. Michel y a ajouté en vers de même mesure & dans le même goût un Avertissement où il donne les moyens de profiter de la lecture du poëme de Jean Olivier dont il fait cet éloge qui

TRADUC

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POET. LAT.
MOD

vous fera connoître fon style.

En ceft efcript qui est ung grand mystere
Sain& & facré, & à tard veu,

adhere

Vray Sacrement, que JANUS OLIVIER
Nous va monftrant plus doulx qu'ung olivier.
Luy tant piteux, & de triple langage

Bien informé, & flory au ramage

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Du Grec, Latin & Hébreu ..comparoift
Bon Orateur, & très-bon apparoist
Poëte faint, & est en toutes chofes
Hiftorien tant en textes qu'en glofes.
Certes il eft entre tous nos Evêques
Ung feul honneur, car luy prudent avecques
Religion & piété déchaffe

Les molz délits luxurieux, &c
Guillaume Michel adreffe fa traduc-
tion à son ami Maitre Guillaume Telin,
Secrétaire de M. le Duc de Guife. C'é-
toit un Ecrivain auffi mauvais que Mi-
chel, né à Cuffet en Auvergne, comme
Telin le dit lui-même au titre de fon bref
Sommaire des fept vertus, fept arts_libé-
raux, fept arts de poefie, &c. imprimé
dès 1533. in-8°. à Paris par Nicolas
Coufteau. Pierre Bouchet, de la Ro-
chelle, a traduit depuis Guillaume Mi-
chel la Pandore de Jean Olivier, & fa
traduction, qui eft en vers François,

a été imprimée en 1548. in-80. C'est tout ce que je peux vous en dire, ne l'ayant point vuë.

TRADUC

TIONS DÉS POET. LAT

André Alciat, Milanois, nous eft plus MOD. connu en qualité d'Auteur, que Jean Olivier. Les Jurifconfultes l'ont comblé d'éloges, les Poëtes & ceux qui aiment la inorale,ont vanté fes Emblêmes le feul de fes ouvrages qui puiffe lui don ner quelque rang fur le Parnaffe. L'Auteur les compofa en1 522. à Milan même'où il étoit né le 8.de Mai 1492. il ne fit d'abord qu'une centaine d'Emblêmes; mais dans la fuite il en augmenta le nombre à différentes reprises. La premiere ébauche étoit fort imparfaite, & l'on s'en apperçut dès qu'elle fut publique. Alciat le fentit lui-même; il en eut quelque honte, & fon premier mouvement fut de tenter ce qui étoit impoffible, de retirer tous les exemplaires déja répandus. Chrétien Wechel habile Imprimeur de Paris, lui donna un confeil plus fage, & certainement plus facile à fuivre, ce fut de revoir fon ouvrage, de le corriger, & de le limer avec foin. Alciat écouta cet avis & s'y rendit. Cenfeur févere de luimême, il paffa l'éponge fur tout ce qui lui parut répréhenfible, & ajouta plu

fieurs emblêmes. Ce fut dans cet état

TRADUC- qu'il envoya fon ouvrage à Wechel lePOET. LAT. quel fe chargea d'en donner une nou

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MOD.

velle édition. L'Epître dédicatoire de ce favant Imprimeur d'où j'ai tiré le détail que vous venez de lire, eft datée de l'an 1534. & adreffée à Philibert Baboo Evêque d'Angoulême. Depuis ce tems-là les éditions des Emblêmes d'Alciat fe font tellement multipliées, que fi cela fuffifoit pour décider du mérite d'un ouvrage, on ne pourroit fe difpenfer de concevoir de celui-ci l'idée la plus favorable. Mais quelques louanges qui lui ayent été en effet données, quelques applaudiffemens qu'il ait reçus, on doit avouer que l'on n'y apperçoit prefque rien que de fort commun, que les emblêmes manquent quelquefois de jufteffe, qu'il y en a plufieurs qui ne femblent pas bien imaginées, & que la verfification n'y est pas toujours affez châtiée. On ne s'eft pas contenté néanmoins d'en multiplier les éditions, on l'a commenté, & traduit en plufieurs langues. Trois de nos Ecrivains l'ont traduit en François Jean le Fevre, Dijonois, Chanoine de Langres, Secrétaire du Cardinal de Givry, Barthelemi Aneau, de Bour

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