TRADUC TIONS DES POET. LAT. pour les amateurs de la poëfie, & en entr'autres, l'Elégie intitulée, l'Ombre TRADUC de Santeul qui apparoît à Henri-Jules POET. LAT. de Bourbon, Prince de Condé, & l'éM. Rollin fit pour le Poë TIONS DES MOD. pitaphe que M. Rollin fit te, & qui a été ainfi traduite par M. de la Monnoie. Ci git que la France regrette, Du Parnaffe Chrétien le célébre Poëte, Santeul qui fçut d'une autre voLX Chanter les fontaines, les bois, Les héros mais que fert ce travail à fes Manes ? Peut fuffire à fes vers profanes : Feu M. Hüet, ancien Evêque d'Avranche, Théologien, Philofophe, Hiftorien, Critique, Grammairien, poffédant les langues, même orientales, fut encore un Poëte excellent, & qui ne le cédoit point de ce côté-là à Santeul. La diction des meilleurs » Poëtes du tems de Céfar & d'Auguf»te, n'eft pas plus pure que la fienne, T. 1. p. 106. » eft-il dit dans le Ménagiana. On recon»noit dans fes dix Eglogues (de l'édition » de fes poëfies données en 1709.) un " agréable mélange du tour d'Ovide >> avec le tour de Claudien. Le caractere » de Lucrece dans l'Epiphora, de Tibul le dans l'élégie du Thé & dans les deux «<< autres ; d'Horace dans fon voyage de TRADUC TIONS DES Suede & dans les Odes; d'Aufone « POET, LAT. dans le petit poëme du Sel. Ce qu'il « Mon. y a de merveilleux eft que l'érudition « сс univerfelle de l'Auteur n'a laiffé nul- « . Vous perdrez en Hüet un chantre dont la voix Lui feul, génie immense, embraffoit à la fois On a fix éditions des poèfies de ce favant Prélat depuis celle de 1664. qui est la premiere, jufqu'à la derniere donnée en 1729. avec les poëfies de l'Abbé Fraguier, par les foins de M. l'Ab Ménag. ibid. P. 107. TIONS DES MOD. bé d'Olivet, de l'Académie FrançoiTRADUC- fe. Mais de tant de piéces renfermées POET. LAT. dans cette collection, je ne connois que la traduction de l'Eglogue, intitulée Lampyris, ou le Ver luifant, & celle de la troifiéme Elégie qui contient l'éloge du Thé. Ces deux traductions font en vers François. L'Eglogue eft de 1710. & par conféquent un fruit de la vieilleffe de l'Auteur, & cependant cette piéce ne s'en ref fent aucunement. Le Poëte y décrit avec beaucoup d'élégance la métamorphofe de la Nymphe Lampyris en ver luifant. Tout y plaît, la juftesse de l'invention, l'ingénieux emploi que l'Autear y fait partout de la fable, le choix des termes, la netteté du ftyle, l'agrément des defcriptions, celle furtour de la danfe de Lampyris. Si M. de la Monnoie crut y trouver quelques fautes grammaticales, s'il exerça fur cela fa critique dans deux lettres qu'il adreffa à cette occafion à M. l'Abbé d'Olivet, il me femble que M. Huet y a répondu d'une maniere fatisfaifante dans la lettre qu'il envoya au même, & que Bibl. Franç. vous trouverez avec les deux critiquesdans le tome 35. part. 2. du Journal de du Sauzet. Quant à la traduction dư P. 345. Lampyris, dont j'ignore l'Auteur, elle eft en vers libres, & paraphrafée. TRADUC TIONS DES Si elle n'exprime pas les beautés de POET. LAT l'original, on peut dire qu'elle en ap- Mod. proche. Le Traducteur l'avoit adreffée à M. Hüet par ces vers: Prélat dont le vafte génie Avec la fcience infinie Sçut allier heureusement La politcffe & l'enjoument; Scut attraper l'air & la grace; M. l'Abbé Saas, Secrétaire de l'Archevêché de Rouen, a fait imprimer cette pièce dans le recueil de Fables choifies de M. de la Fontaine traduites en vers Latins, &c. imprimé à Anvers (Rouen ) 1738. in-12. La traduction de l'éloge du Thé, qui n'est prefque qu'une imitation de l'Elégie de M. Hüet, eft d'un Chanoine Régulier de Sainte Geneviève, & elle est imprimée dans le Mercure du mois de Novembre 1742. L'Abbé Boutard croyoit marcher au moins à côté de M. Hüet & des |