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le François. Le premier texte eft une Metaphore qui ne fait qu'indiquer les deux grands écueils de l'Heroïfme; & je les ai mis dans tout leur jour ces écueils qu'il importe tant de connoître. Le fecond texte est un paralelle de deux profeffions publiques directement oppofées, l'une trèsnoble & l'autre très - baffe. Gracien s'étend fort fur la premiere pour lui attirer l'eftime, & fe refferre trop fur la feconde pour marquer le mépris dont elle eft digne. Afin de faire mieux fentir le contraste, en le rendant plus régulier; j'ai fini ce qui n'étoit qu'ébauché. Je paffe fur cela condamnation, fi les gens

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qui ont de la critique & du goût m'en blâment.

Que refte-il encore à la critique de M. l'Ab. des F? Il a déja parlé de mes Remarques fur le Heros, comme fi elles n'étoient qu'en très-petit nombre ; & elles fourniroient pourtant à un In-douze. Ajoûtera-t'il que je les ai puisées en des fources méprisables? Je les ai tirées de tous nos plus celebres Auteurs que j'ai relûs exprès, & lefquels ont traité des fujets femblables à ceux qui font dans Gracien la matiere du Heros, du grand homme. Mais du moins au jugement de M. des F. je n'ai pas été heureux dans l'application de ces Remarques; il

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n'en donne qu'un exemple qu'il a cru le plus fort contre moi, & qu'il dit n'avoir pas le moindre rapport avec le texte. Que l'on en juge.,, On n'est point un grand hom,, me, un Heros fans cette intelligence, &c. c'est le texte. Remarque.,, Pourquoi Montaeftimant un homme, l'efti- gnc. ,,mez-vous tout enveloppé & empacqueté ? Sçavez» vous pourquoi vous l'efti„, mez grand? Vous y com,, ptez la hauteur de fes patins: la bafe n'eft pas de la ftatue. Mesurez-le fans fes échaces. Qu'il mette à part fes honneurs. Quelle ame a-t'il? Eft-elle riche du fien & non de l'autrui? La

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5, fortune, n'y a-t-elle que voir ? Un tel homme eft ,, cinq cens braffes au-deffus des Royaumes & des Duchés. Il eft lui-même à foi fon empire & fa Duché, &c. Il s'agit dans Montagne, de ce qui fait veritablement le fonds, le mérite de l'homme: & n'eft ce pas de cela même qu'il s'agit dans Gracien? Auffi le Public réel penfe-t'il des Remarques autrement que M. des F. qui n'eft plus aujourd'hui le public imaginaire dont il s'autorifoit quand il étoit du Journal des Sçavans. En Angleterre, les fentimens à l'égard des Remarques, comme à l'égard du texte mis en François, font

bien differens de ceux de M. des F. dont les fatires réïterées, & les dernieres toûjours plus injuftes que les précedentes ont extrêmement fcandalifé quelques Sçavans Anglois, tout proreftans qu'ils font, & tout Jefuite que je fuis. C'est que l'honnêteté naturelle eft de tous les pays, & de toutes les Religions. Revenons. L'homme univerfel ayant été traduit en Anglois fur ma traduction; l'on a fait enfuite le même honneur au Heros & à mes Remarques : & le Traducteur Gentilhomme d'Oxford a dédié le dernier au Lord Chancellier de la Grande Bretagne. Enfin à la

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