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De tout Campagnard courtisan,

Qui fadeurs fur fadeurs repete,
Subtil & galant Interprete

Des Enigmes de chaque Ecran;
Bref, que jamais chez vous Squelette
N'entre avec l'air d'une Ș....

Près de quelque éleve de Pan,

Que toute Nayade ainsi faite,
Avec fon mufeau de Belette,-
Et fa paupiere de Merlan,
(Digne objet de telle amourette)
Dans quelque Marais d'Atracan,
Loin des Humains, foit en retraite,
Et faffe avec lui Chanfonnette,
Où la Flute de l'Egipan

Réponde aux Vers de la Chouette.
Voilà ce que je vous souhaite
Pendant le cours du nouvel An.

P

RONDEAU REDOUBLE.

Ar grand bonté cheminoient autrefois
Preux Chevaliers couverts de fine armure;

Ores par Monts, ores parmi les Bois,
Redreffant torts, & deffàisant injure.

Trouvoient, par cas, horions, meurtriffure; Par cas auffi, fur frigans pallefroys

Dames près deux friandes d'avanture,
Par grand bonté cheminoient autrefois.

Toûjours mettoient amour deffous leurs loix,
Jeunes beautez de benigne nature;
Et voyoit-on bien reçûs chez les Rois
Preux Chevaliers couverts de fine armure.

Meshuy s'en vont mis en déconfiture,
Soulas, déduits, & la Gent à Pavois
Plus ne s'ébat à coucher fur la dure:
Ores par Monts, ores parmi les Bois.

Princeffe en qui le Ciel met à la fois,
Esprit fans fin, & graces fans mesure,
Vous feule allez du vieux temps aux abois,
Redreffant torts, & deffaifant injure.
Par grand bonté.

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Q

RONDE A U.

Ue de beaux yeux ! Dans les Vers, les Ro

mans,

Tout en eft plein dans nos Recüeils galans;
Par tout Pays ce lieu commun domine,
Chez l'Efpagnol, chez la gent Sarrafine,
C'est un refrain qu'on met à tous les Chants,

Aux Operas, beaux yeux font triomphans,
Ils rendent fous les Atys, les Rolans,

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Et l'on n'entend parler chez Proferpine

Que de beaux yeux.

Pour contenter & le cœur, & les fens; J'aimerois mieux d'aimables fentimens, Des bras bien faits, une peau blanche & fine; D'autres appas, dont on juge à la mine, Tréfors heureux! cent fois plus féduifans Que de beaux yeux.

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A MADAME

LA COMTESSE DE

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Réfent de la faifon nouvelle,

Filles de Flore & du Printems,
Jonquilles ! Portez mon encens
Dans votre fraîcheur naturelle,
A la plus digne, à la plus belle
Des Nymphes de ces lieux charmans,
Parmi cent hommages brillans
Qui feroient bien plus dignes d'elle,
Vous n'êtes qu'une bagatelle,
Malgré vos nouveaux agrémens;
Mais vos attraits font innocens,
Et vous femblez faites pour celle
Qui ne veut point d'autres préfens.

A MADAME BIDLE.

St dans la Cour de la Princesse

L'Amour étoit à vos côtez,

Dans l'autre il vous fuivra fans ceffe ;
C'est en vain que vous defertez.
Oui, Bidle, votre fuite eft vaine,
Si vous ne quittez la maison;
Car pour le Comte de Grammont,
Il ira jufques chez la Reine
Vous demander par votre nom
Et vous appeller inhumaine.

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Là, fans le fecours d'un recueil,
Pour vous compter en vers fa chance,-
Et pour expofer fa fouffrance,

Il vous dira la larme à l'œil,

My-Dere ayez pitié du tourment qui me preffe,

Ma chere, j'étois déja fous votre loi
Quand vous étiez à Son Alteffe,
J'ai toûjours la même tendreffe,
My-Der, ayez pitié de moi.

De mille charmes l'étalage
Accompagne par tout vos pas,
Ceux des graces, ceux du visage,

Votre figure, tout engage

Je le fens ; mais en vain je vous rends un hom mage,

Dont votre fierté ne veut pas.
Bidle , par quel destin bizarre
Poffedez-vous tous les tréfors,
Dont la nature ailleurs avare,
Redoublant pour vous fes efforts;
Vous orné l'efprit & le corps?
Si votre cœur n'eft qu'un barbare;
Qui fans tendreffe & fans remords,
De mille crüautez le pare.
Triomphante de toutes parts,

On veut vous voir, on veut vous fuivre;
Cet enchantement nous enyvre;
On n'en voit que trop les hazards;
Cependant tout le cœur s'y livre.
Mais ce n'eft pas l'efprit de vivre
Qui fait qu'on cherche vos regards.
Ma raifon par vous enchaînée

Eft trop foible pour m'affifter,

Vers fon penchant mon ame eft entraînée,
Vous aimer eft ma deftinée :
Comment pourrois-je y resister?
Charmé du poifon qui me tuë,
Je m'offre par tout à vos coups;
Mais vous fuyez jusqu'à la vûë
D'un malheureux qui meurt pour vous.

Telle eft des forts la difference,

Dans l'empire amoureux c'eft le vainqueur qui

fuit,

Et le vaincu, fans force, fans défense,

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