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teur fur fes Ouvrages, & ne pas le démentir entierement fur l'en vie qu'il avoit qu'ils reftaffent dans l'oubli. Mais j'avouerai de bonne foi que je n'ai pas le mérite de cette réflexion, & que je la dois à des Amis refpectables de ce grand Homme, qui ont éxigé de moi un facrifice auquel il n'étoit pas de mon état d'avoir penfé le premier. Je puis du moins certifier que fi l'on ne trouve pas dans ce Volume tout ce qui eft forti de la plume de M. d'Hamilton, on n'y trouvera rien qui ne foit veritablement de lui; ce Recueil m'ayant été remis par une Perfonne de ses amies intimes, qui a herité à fa mort de la plus grande partie de fes Ouvrages que j'ai imprimé fur les propres Manufcrits de l'Auteur. J'ai même porté fi loin le refpect dû à fa mémoire, que je donne l'Hittoire de Zeneyde comme il l'a donnée lui-même, c'est-à-dire imparfaite; & femblable aux Tableaux

des grands Peintres qui n'ont pas été finis, elle fervira plûtôt de modele pour quelque autre, qu'elle n'infpirera d'envie de l'achever, dans la crainte de ne pouvoir y réüffir.

Le ftile fimple & noble dont cette Hiftoire eft écrite, fait croire que lui feul auroit été capable de mettre la derniere main à celle d'Alcidalis & Zelide que M. de Voiture n'a pas voulu achever; c'est au Public à juger i M. d'Hamilton auroit mieux fait de finir Alcidalis que de nous donner ce commencement de Zeneyde, qui n'intereffant pas moins fon Lecteur qu'Alcidalis, le laiffera dans la même peine après lui avoir procuré le même plaifir & la même fatisfaction.

On affure cependant qu'il y a une perfonne unique dans le monde qui poffede la fuite de Zeneyde ; & je ne negligerai rien pour découvrir en quelles mains elle peut être tombée, afin d'en faire part au Public, &

iv AVIS DU LIBRAIRE. d'augmenter, s'il se peut, la réputa→ tion de ce digne Auteur; en cas que celle qui poffede ce trefor veuille bien le communiquer.

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Pour avoir une intelligence parfaite de quelques endroits des Pieces qui compofent ce Recueil, il feroit bon d'y joindre des Eclairciffemens qu'on n'est pas en état de donner par rapport à quelques perfonnes de confidération qui n'ont pas voulu fe faire connoître ; mais comme il ne s'agit dans ces endroits que petits faits anecdotes peu importans par eux-mêmes, & dont la nobleffe & l'agrément des expreflions fait tout le merite; la connoiffance de ces faits n'augmenteroit que mé diocrement le plaifir du Lecteur qui fentira par tout le ftile des Mé moires du Comte de Grammont, dont on vient de faire une nouvelle édi tion, au commencement de laquelle fe trouve un abregé des principaux évenemens de la Vie du Comte Antoine Hamilton, auteur de ces Mémoires. OEUVRES

ŒUVRES MELEES

EN PROSE ET EN VERS.

POESIE S.

SUR LA NAISSANCE

DE MONSEIG NEUR

LE DUC DE BRETAGNE.'

HANTEZ, Déeffes de Sicile,
Chantez, ou prêtez-nous la voix
Que vous prêtates autrefois

A votre favori Virgile,
Lorsqu'il chanta fi haut la naiffance inutile,

Les deftins merveilleux & les futurs exploits Que devoit faire pour la Ville (Sur la foi de quelque Sybille )

UnGuerrier qui mourut au bout de quelques mois

De Citoyen Romain l'orgueilleux caractere,
Des Anceftres de Pollion,
Ny la Dignité Confulaire
Dont étoit revêtu fon Pere,
Ne valoit pas telle Chanson;
Elle étoit digne du grand Nom
D'un Fils de France, ou de fa Mere;
Et de l'avoir pris fur le ton

Que Virgile avoit fait pour un Enfant
vulgaire,

C'étoit fe moquer d'Apollon.

Venez donc Filles immortelles,
Venez m'enseigner le fecret

Dont les Voitures, les Chapelles,

Les Rouffeaux, & les Fontenelles

Ont paré leurs écrits d'un tour noble & parfaite
Mais non, vous n'êtes pas mon fait,
Mufes, vous n'êtes plus nouvelles
Et je fçais à quel point l'on haït
Toutes les antiques Pucelles
Et leurs modernes bagatelles;
On ne les fouffre qu'à regret,

Que la Déeffe qui prefide
Au retour des naiffantes Fleurs
Orne nos Vers de ces couleurs
Où le bon fens toûjours refide

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