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Et comme du fien c'eft l'image,
Où tout eft fincere & réel,
Tenez-vous- en à cet hommage.

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A MADAME

LA COMTESSE DE.....

R

Ecevez, charmante Comteffe,
Ces Vers, ils font de ma façon ;
Vainement j'en ferois fineffe,
Car vous n'y verrez rien de bon,
Si ce n'eft quelque peu d'adrefle,
Dont j'y fais entrer fon Alteffe

En les ornant de votre nom.
Vous m'avez ordonné de faire
Un ample détail de ces lieux;
Dans un projet fi témeraire
Je pourrai bien être ennuyeux;
Mais dès qu'un desir curieux
Vous prend, il faut le fatisfaire
Vous le voulez, & pour vous plaire
Je vais faire tout de mon mieux.

D'abord le présente un Portique,
Où l'Architecte & les Maçons,
Comme de nouveaux Amphions,
Mêlant avec l'ordre Dorique ;

Mais d'où vient ( moi) que je me pique,
D'aller décrire des Maifons ?
N'importe : Un Palais à l'antique,
Garni de vastes Pavillons,

Elevant au Ciel fa fabrique,
Semble braver les Aquilons,
Lui dont l'enceinte magnifique
Contient le plus beau des Sallons.

Là les Graces tenoient boutique
Dans la plus rude des faifons:
Là les Mufes faifoient Chanfons,
Tantôt dans le ftile Comique,
Et tantôt élevant leurs tons
Jufqu'au fublime & l'heroïque,
Nous enchantoient par la Mufique
Que repetoient leurs Nourriffons;
Car dans leur accès Poëtique,
Certains Auteurs que nous avons,
Par fois faifoient Hymne Bachique,
Par fois pour l'Ode Pindarique,

De leurs Luths accordoient les fons.

Par exemple, Chaulieu, de qui les traits féconds N'ignorent que le Satyrique,

Feroit dans le genre Lyrique,

A Phoebus même des leçons.

Là de ces lieux l'aimable Maître,

De qui l'efprit & l'agrément

En font le plus grand ornement;
Et dont il vous fouvient peut-être,
Au fujet d'un Couplet galant:
Ce Prince, dis-je, n'est content
Que lorfque chacun veut bien l'être,
Ou qu'il le paroît feulement.

C'eft au milieu de l'abondance,
Que les plaifirs & l'innocence
Regnent dans cet heureux féjour;
Par tout une tranquile aisance
Nous accompagne nuit & jour;
Point d'orgueil, point d'impertinence,
De noirceurs, ni de médifance.
Si l'on y voit le Dieu d'Amour,

C'eft quand les plus beaux yeux de France,
Suivis de leur brillante Cour,

L'embelliffent de leur préfence.

S'il eft permis dans les repas, Quand on lé peut d'être agréable, Malheur à qui d'un ton capable, Veut l'être quand il ne l'eft pas. Lors quelque convive implacable Met fa pauvre raison fi bas, Qu'on a pitié du miferable.

C'eft-là qu'affommé de glaçons,

Lebon Bacchus fi néceffaire,

Au milieu d'un Carême auftere,

Petille dans les caraffons;

Et c'eft-là que voyant la chere
Qu'à chaque repas nous faisons,
Avec furprise nous crions,
(Quoique le dicton foit vulgaire)
Voilà la Mer & les Poiffons.

Que fi dans la faifon où Flore
Redonne à nos Champs leurs attraits,
Nos Chaffeurs gagnent les Forêts;
Nos Amans s'y fourent encore,
Où mettant leurs flammes au frais,
L'un ira de fes vains regrets
Fatiguer quelque Sychomore:
L'autre graver fur un Cyprès
Le nom de celle qu'il adore,
Navré lui-même de ses traits;
Si laffé de la folitude,

Vers quelques lieux plus fréquentez Il traîne fon inquiétude,

D'abord fes vœux font enchantez.

Par tout le charmant étalage,

De mille objets tous differens,
Tous agréables, tous rians,
Offrent un riche partage
Dans fes divers éloignemens:
Que vous dirai-je davantage?
Contez qu'au Pays des Romans

Où l'hyperbole eft en usage
On trouve moins d'enchantemens
Que ceux dont l'efprit & les fens
Sont frappez dans le voisinage
De ces Jardins, de ces Rivages,
Sur tout dans ces Appartemens;
Mais ces lieux feroient plus charmans
Si le fort, fans autre équipage

Que celui de vos agrémens,

Chaque jour, pour quelques momens
Y faifoit voir votre visage.

POUR MADEMOISELLE B.....

D

Ieux ! Par quel excès de rigueur,
(Infenfibles à nos allarmes }

Pouvez-vous livrer tant de charmes
A cette funefte langueur ?

Daphné dans la fleur de fon âge,

Refifte à peine aux lents efforts

D'un mal qui caufe mille morts
Sans paroître fur fon vifage.

Toujours égale en fon humeur,

De fa conftance foûtenue,

On ne la voit point abbatuë

A les regards & fa fraicheur,

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