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tans chaffés par ces ufurpa teurs. Telle eft encore l'union des Arborichs avec les François, dont Procope fait mention dans un fi grand détail fi diversement expliquée par les divers Auteurs, qui n'en ont fait l'application, que conformément à leurs préjugés. Tel eft enfin le paffage de Rioval dans l'Armorique, fur lequel il ne me paroît pas qu'on ait encore dit jusqu'ici rien de fort exact; puifque les uns le font paffer dans les Gaules dès l'an 458, année dans laquelle il n'étoit pas enco re né; les autres, qui ont enfin découvert la véritable époque de ce paffage, prétendent qu'il fut Chef de la miere Colonie des Bretons établis dans l'Armorique, &

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Prince aucun

qu'avant ce Prince

d'eux n'avoit encore de de

meures fixes & certaines dans cette partie des Gaules; prévention autant infoutenable comme on va voir, qu'elle eft extraordinaire & nouvelle. Il paroît affez que toutes ces matieres font capables d'attacher l'efprit; pour ne rien dire de plufieurs autres questions, qui, quoique moins fameufes & moins importantes, feront d'autant plus de plaisir, qu'on les verra peut-être pour la premiere fois développées dans toute l'étenduë qu'eiles devoient avoir, & placées dans leur véritable lieu. Je mets en ce rang ce qui regarde le premier Saint Paterne & l'érection de l'Evêché de Vennes les circonstances de la vie de Saint Guimgalois, que les Bretons appellent Guênolet celles du paffage de Fracan fon pere, le lieu de la de

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meure de fa famille, & le tems de la fondation de l'Abbaye de Landevenec, la diftinction de Gildas qu'on appelle Albanius, & de Gildas le Sage qui porta le furnom de Badoine, le regne de Conftantin & d'Aùrele Ambroise fon fils; l'antiquité de l'Abbaye de Saint Melaine, & quelques autres queftions qui font une fuite néceffaire de celles-là. J'efpere encore propofer quelque chofe d'utile, pour approfondir ce qui regarde la mouvance de la Bretagne, & jetter des principes qui me paroiffent propres à faire juger fainement de ce point de droit, ou, fi vous voulez, de ce fait fi contefté depuis tant de fiécles, & fur lequel, malgré toutes ces difputes, il refte encore affez de chofes à dire, fi l'on veut remonter jufqu'à la fource, com

me je prétens le faire dans ces Mémoires. Je n'ai pû me difpenfer de faire quelques obTervations fur des Auteurs anciens particuliérement fur ceux qui ont laiffé par écrit l'Hiftoire de la Grande Bretagne, & qui par occafion ont parlé de la nôtre; & l'examen que j'en fais, contribuera, ce me femble, à les faire mieux connoître, & donnera lieu de juger une bonne fois quel fond on peut faire fur leur autorité. Tels font particuliérement Elvodigus-Probus & Nennius, Gildas Poëte, & Gildas Cambrius, & Geffroi de Monmouth; quoiqu'après tout, je ne faffe ordinairement aucun fond fur leur autorité, fi ce n'eft pour quelques circonftances particulieres. Je puis ajoûter que grand nombre de faits négligés par les Hiftoriens de

cette Province, tant anciens que modernes, comme étrangers à leur Hiftoire, & qui néanmoins en font une partie confidérable, & plufieurs autres découvertes qu'aucun n'avoit faites jufqu'ici,mais qui paroiffent très-naturelles, pourront donner au fyftême qui entre dans mon projet, un air d'agrément & de nouveauté, qui ne déplaira pas; enforte que, quoique dans le fond il foit le même que celui de Bouchard,de le Baud, de Dargentré, de Dupas, & de ceux qui les ont fuivis, il ne laiffera pas de paroître, par toutes ces circonftances, affez différent, pour faire connoître qu'ils ne m'en ont fourni que la moindre partie.

Que feroit-ce, fi je pouvois venir à bout de concilier Ingomar avec Geffroi de Monmouth, & de faire, voir que

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