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confpirent à faire une même fonction:l'oppofition fe fait lorfque les muscles fléchiffeurs étant coupez, les extenfeurs perdent leur action: enfin par communication de vaisseaux, comme un nerf coupé qui répond au cerveau.

La maladie fporadique eft une affection contre nature, qui vient de diverses causes en même tems à différentes perfonnes, comme l'éréfipele à l'une, & le phlegmon à l'autre, &c.

La maladie pandémique eft celle qui vient de la mauvaise difpofition de l'air, qui caufe plufieurs maladies dans un même pays : elle eft de deux fortes, endémique, & épidémique.

La maladie endémique eft celle qui arrive à plufieurs perfonnes d'un même pays par L'air que l'on refpire, ou par les eaux que l'on boit, comme le goëtre en Savoye,les écrouelles en Espagne, la vérole aux Indes, & la lé pre en Egypte. Elle vient auffi des parens, comme les gouteux viennent des gouteux.

La maladie épidémique eft celle qui arrive à plufieurs perfonnes de diverses régions en même tems: ce qui vient, ou du changement de l'air, ou par quelque attouchement, ou bien par d'autres caufes. Il y a trois fortes de maladies épidémiques: la premiere vient d'une contagion fimple, comme la petite vé→ role & la rougeole : la deuxième vient du vein & du poifon,comme la ladrerie & la grof

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fe vérole: enfin la troifiéme eft mortelle comme la pefte.

Les maladies endémiques different des épidémiques en trois manieres: premierement les maladies endémiques ont leur cause dans les lieux de leurgéneration ; & les épidémiques viennent d'ailleurs: fecondement les maladies endémiques durent toujours ; & les épidémiques n'ont qu'un tems: troifiémement les maladies endémiques ne font pas mortelles ; & les épidémiques le font prefque *toujours.

: Nous avons dit que Fernel divife les maladies en celles de la température, celles de la matiere, & celles de la forme.

Les maladies de la température font fimples & compofées, comme nous l'avons marqué ailleurs.

Les maladies de la matiere changent la con→ fiftence des parties fimilaires, comme la molleffe, la dureté, l'attraction, la laxité, l'épaifLeur, &c.

Les maladies de la forme font celles de toute la fubftance: elles font en géneral manifeftes & occultes: les maladies manifeftes à nos fens, font celles qui font apparentes; elles viennent en partie de la fubftance de notre corps, comme l'ulcere malin, la pleuréfie, Pinflammation des poumons, &c.

Les maladies de la fubftance, que l'on appelle occultes, font celles qui par leur mali

gnité détruisent notre corps, fans que la caufe en foit connue, comme la pefte, le venin, la contagion, &c.

La maladie venimeufe eft celle qui détruit notre corps; fa cause eft interne & externe: l'interne eft comme la fuffocation, l'épilepfie, & la fincope: l'externe eft le mauvais régime des alimens, & la morfure des bêtes venimeuses.

La maladie contagieufe eft une affection contre nature, caufée par l'attouchement d'un corps impur, comme de ceux qui ont la peti te ou la groffe vérole, la diffenterie, la fièvre pourpreufe, &e.

La contagion eft une communication d'une maladie femblable en efpece, faite d'un corps à un autre: il y en a de trois fortes ; la premiere vient de l'air, comme la peste ; la deuxième fe communique à quelque distance, comme la petite vérole; la troifiéme fe communique par l'attouchement,comme la groffe vérole.

L'intempérie eft un excès d'une ou de plufieurs qualitez par-deffus le tempérament. L'intempérature eft de la fanté, ou de la maladie; de la maladie, elle eft égale & inégale: l'égale eft univerfelle ou particuliere, comme au tempérament.

L'intempérie fe connoît en quatre manieres; par l'attouchement, par le récit du malade, par la couleur, & par l'application des médicamens.

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La mauvaise conformation eft une affection contre nature, qui bleffe l'action organique. Les parties organiques font bleffées en qua tre manieres ; en grandeur, figure, nombre, & fituation; c'est ce qui arrive dès la naiffance, ou par accident.

Maladie en grandeur eft celle qui augmente ou diminue l'action d'une partie; elle se fait fuivant les trois dimenfions.

Maladie organique en nombre eft une af fection contre nature, par laquelle l'action de la partie eft bleffée par le nombre augmen té ou diminué: la maladie en nombre differe de la maladie en grandeur, en ce que la maladie en nombre corrompt toujours la figure de la partie, & non pas celle de la grandeur.

Maladie en figure eft celle qui bleffe l'action d'une partie par le changement de la figure naturelle. La figure eft changée en trois manieres: la premiere, quand ce qui doit être plein eft creux, comme aux fractures mal guéries; ou bien quand ce qui doit être creux eft plein, comme lorfqu'une chofe qui doit être convexe eit enfoncée: la deuxième quand la jambe qui doit être droite eft tortue: enfin la troifiéme, quand ce qui doit être uni & poli, eft irrégulier, comme en la carie de l'os.

Maladie organique en connéxion & fituation, c'est lorfqu'une partie qui doit avoir une connexion & fituation propre, en a une

cutre, comme dans les luxations & dans les hernies.

Les maladies organiques fe divifent en géneral, en fimples & compofées.

Les maladies fimples organiques font comme les pieds tortus, où la feule figure eft changée.

Maladie organique compofée eft celle où il y a plufieurs efpeces de maladies en mauvaise conformation, qui la rendent compliquée, comme par exemple, un fixiéme doigt; ce qui eft une maladie qui peche en nombre & qui gâte la figure.

Les maladies organiques compofées font propres & accidentelles : les propres n'arrivent qu'à une partie, comme la cataracte à l'œil: les accidentelles font celles ou plufieurs maladies fe rencontrent en même tems dans une même partie, comme l'ophtalmie qui eft une inflammation qui fe communique par accident à tout l'œil.

Qu'est-ce que folution de continuitér

C'eft une divifion ou féparation des parties de notre corps, qui doivent être unies felon l'ordre naturel : on l'appelle maladie commune, parce qu'elle arrive aux parties fimilaires & aux organiques.

Il y a de deux fortes de folution de continuité: l'une le fait par la qualité, comme par la chaleur ou par la froideur; & l'autre par la quantité, comme par l'abondance des hu Hiij

meurs

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