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nuité font comme tous les coups faits par inftrumens tranchans ou meurtriffans: les caufes internes font l'âcreté ou l'abondance des humeurs.

Quelles font les efpeces de folution de conti

nuité?

Ce font l'incifion, la contufion, l'érofion, la fracture, & l'arrachement. L'incifion,c'eft lorfqu'une partie eft coupée par un inftrument tranchant, comme une épée, un couteau : l'érolion, c'est lorfqu'une partie est Longée par quelque humeur âcre.

La contufion eft faite par tout ce qui eft capable de meurtrir les parties molles de notre corps: cette folution du continu, que quelques-uns appellent occulte, ne confifte que dans l'épanchement du fang hors de fes vaiffeaux, ou dans celui du fuc nourricier. On peut expliquer la contufion d'une maniere plus vrai-femblable, en fuppofant que les vefficules dont la fubftance des parties eft compotée, s'élargiffent par le froiffement; enforte que les liqueurs qui arrivent de nouveau, élargiffent de plus en plus ces cellules; & comme les paffages n'ont plus leur figure naturelle, le fuc nourricier féjournant davantage dans ces chemins détournez, & n'étant pas rapporté auffi vîte qu'à l'ordinaire, la partie s'enfle pour un tems. Si les fucs arrêtez le fermentent extraordinairement, ils rompent les cellules, & leur extravafion eft fuiyie de fupuration.

La ruption ou le déchirement fe fait par

des caufes internes ou externes : par des cauTes internes, comme lorfque les vaisseaux fanguins ou lymphatiques viennent à crever par l'abondance de leurs liqueurs: par des causes externes, comme lorfque les mêmes vaiffeaux Le rompent par des efforts, ou qu'ils font coupez par des inftrumens. Toutes ces efpeces de folution de continuité ont différens noms par rapport aux différentes parties du corps.

Si la folution de continuité eft dans une partie molle, & qu'elle foit récente, on l'appelle playe, & ulcere fi elle eft vieille. La folution de continuité dans un os s'appelle fraature, lorfqu'elle eft en travers & que l'os eft rompu; & fente, lorfque l'os eft fendu dans fa longueur: fi l'os eft rongé, l'on appelle cette folution de continuité, carie.

Des autres différences des maladies appelle accidentelles.

que

l'on

D'oùs font prifes les différences des mala

dies qui fe tirent de leurs accidens?

Des caufes mêmes des maladies; d'où vient qu'on les divife en fimples, compofées, univerfelles, particulieres, premieres, fecondes, vrayes, fauffes, contagieufes, non contagieufes, fporadiques, endémiques, épidémiques, bénignes & malignes, falutaires & mortelles, chroniques, continues, intermittentes, & une infinité d'autres, dont le détail feroit ennuyeux & inutile.

Qu'entend-on par maladie simple ? C'eft celle qui n'eft accompagnée d'aucune autre la compofée au contraire eft celle où il fe trouve plufieurs maladies enfemble, comme l'intempérie chaude & l'intempérie feiche du ventricule; lefquelles jointes enfemble font une intempérie compofée. Les maladies univerfelles occupent tout le corps, comme la fiévre: les particulieres au contraire n'affligent qu'une partie, comme la colique. Le fçavant Fernel a expliqué plus au long que perfonne, toutes ces différentes maladies.

C

DES TEMS DES MALADIES.

Ombien les maladies ont-elles de tems? Elles en ont quatre, qui font le commencement, l'augmentation, l'état, & la déclinaison.

:

Le commencement d'une maladie eft le tems où elle ne fait que commencer : l'augmentation eft le tems où la maladie augmente: l'état, c'eft lorfque la maladie eft la même: enfin la déclinaifon, c'eft lorfque la maladie diminue.

Les maladies ont-elles toujours ces quatre tems?

Dans les maladies aigues, par exemple, le malade meurt fouvent dans l'effort de la maladie; c'est pourquoi ces maladies n'ont pour lors point de déclinaison: il y a d'autres maladies qui font fi légeres, qu'elles s'en vont

dans le commencement; ainfi elles n'ong point d'augmentation,

DES

CAUSES DES MALADIES.

Ar les caufes des maladies, on entend tout ce qui les peut produire.

PA

Comment les divife t-on ?

On les divife en efficientes & occafionnelles: les caufes efficientes font celles qui produifent par elles-mêmes les maladies: les cau fes occafionnelles,c'eft tout ce qui occafionne les maladies; par exemple, le relâchement dans les parties eft une caufe qui occafionne les fluxions, parce que le relâchement donne lieu à la férofité de s'épancher dans les par

ties.

On divife les causes efficientes des maladies en externes ou évidentes, & en internes : les causes externes ou évidentes font toutes

celles qui viennent du dehors, & qui peuvent caufer des maladies en altérant le corps, ou les liqueurs qui y font contenues : les caufes externes font néceffaires ou non néceffaires.

Les causes néceffaires font celles qui agiffent néceffairement fur le corps: il y en a fix; ce font les fix chofes non naturelles dont nous avons parlé.

Les caufes non néceffaires font comme les morfures des animaux, & tous les coups. qu'on peut recevoir; ce font des chofes fortuites, qui peuvent caufer des maladies en bleffant le corps. Los

Les caufes internes des maladies font dans le corps; on en fait de deux fortes, antécedente & conjointe.

Les caufes antécedentes font celles qui excitent les maladies par le moyen des causes conjointes.

Les caufes conjointes font celles qui font immédiatement la maladie & qui l'entretiennent: dans la goutte, par exemple, la caufe antécedente et l'abondance de la férofité amaffée dans les articles.

Tous les corps étrangers, comme la pierre, des vers, &c. font rangez fous les caufes internes, auffi-bien que les liqueurs qui font corps naturels qui peuvent faire des maladies, en péchant en quantité ou en qualité. Des Caufes des Maladies Similaires.

des

N

Ous avons dit que les caufes internes

de toutes les maladies, c'est-à-dire fimilaires, organiques, & communes, étoient les humeurs qui péchoient en quantité ou en qualité. Mais il faut remarquer que l'intempérie ou la maladie fimilaire n'eft pas produite feulement par des humeurs qui péchent en qualité: car l'intempérie, felon les Anciens, n'étant qu'un excès des qualitez pardeffus le tempérament, il eft néceffaire que ces humeurs qui produifent cet excès péchent en qualité: ainfi l'intempérie chaude & feiche eft excitée par une humeur qui eft extrême

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