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Quel doit être le régime?

C'eft d'obferver une diéte très-exacte dans les premiers tems, & de prendre enfuite des alimens de facile digeftion, & des lavemens de tems en tems, parce qu'ils font alors fort utiles.

Après la guérifon, on purgera le malade, pour empêcher que les puftules ne gâtent les yeux, le nez, le nez, & la bouche. Pour les yeux, il faudra fe fervir du collyre d'eau-rose & de faffran ; & pour le nez & la bouche, on aura du fyrop de roses seiches.

Que faut-il faire pour empêcher que les pu ftules ne creufent la peau ?

On les perce avec une éguille, & on écarte un peu la peau, afin que la férofité âcre s'écoule plus facilement ; enfuite on aura foin de frotter le vifage avec un médicament fait d'amandes douces: la graiffe de poule & la moëlle de veau mêlées avec la cérufe ou avec le vieux lard; la pommade faite avec la craye de Brianfon battue dans un mortier, & avec le lard frais, font de très-bons remedes pour adoucir le cuir, & empêcher que la vérole ne creufe la peau. Au refte il y a d'habiles Praticiens qui n'approuvent pas cette maniere d'ouvrir les puftules, prétendant qu'en expofant la furface de la peau ulcerée à l'air extérieur, l'impreffion de cet air irrite ces petits ulceres, & les rend plus rebeles, & par conféquent plus en état de laiffer une cicatrice profonde & difforme.

Xv

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DES MALADIES CUT ANE'ES, ou qui arrivent à la peau.

Velles font les maladies dè la peau ?

& les

Q. Elles font de plufieurs efpeces; fçavoir l'éréfipele qui tient lieu de genre, Herpes, les phlictaines, le papula, le pfora ou la lépre, qui en font des efpeces.

Toutes ces maladies font-elles faites d'une même matière ?

Non; les unes font faites d'une matiere humide, comme celles qu'on nomme hydroa, ephelides, phlictaines, épinyetides, qui rendent du pus ou de la fanie, & qui dégénerent enfin en galle: & les autres font faites d'une matiere plus feiche, & pourtant âcre, comme font la rougeole, les démangeaisons, les poireaux, & toutes fortes de verrues. Qu'est-ce que phlictaines?

C'eft une maladie qui occupe la peau, provenant d'une matiere âcre, avec des petites puftules femblables à celles qui arrivent après Ja brûlure.

Ces puftules ne font guéres de douleur ; elles fe guériffent facilement, lorsqu'elles font percées.

Ce font de petites veffies remplies d'une

liqueur aqueule, qui arrivent aux pieds &

aux mains.

Qu'est-ce que les herpes?

Ce font des puftules qui dégénerent en ulceres ; leur matiere eft âcre & corrofive, c'est pourquoi elles font de la démangeaison. Qu'est ce qu'impetigo?

C'eft une âpreté ou inégalité de la peau duré & feiche, avec une démangeailon continuelle: cette maladie differe de la galle, en ce qu'elle eft feiche, fans aucune humidité ou fanie.

Toutes ces efpeces de puftules dont nous venons de parler, font faites d'une bile non naturelle, ou d'une férofité pituiteufe, âcre, & falée.

Qu'est-ce que la galle?

C'est une maladie de la peau qui la rend dure & enflée, avec des puftules qui fe defféchent quelquefois, en faifant des croûtes femblables à du fon, noires & livides.

Outre ces maladies qui viennent à toute la peau du corps, il y en a une qui arrive à la tête des enfans,que les Grecs appellent achor, & les François la teigne: c'eft une maladie difficile à guérir, & que les enfans fe donnent les uns aux autres.

Cette efpece de galle rend une matiere gluante, femblable à du miel: d'où vient que quand on arrache les cheveux, on trouve à leur racine une matiere épaiffe & vifqueufe.

Quelle eft la caufe de la teigne? C'eft une humeur séreuse & falée. Combien y a-t-il d'efpeces de teigne? Deux; l'une prefque incurable, qui eft fai te d'une matiere âce & corrofive qui ulcere la peau ; & l'autre plus aifée à guérir & plus commune, faite d'une matiere vifqueufe. En quoi confifte la guérison de cette maladier A purger les humeurs féreufes & mélancoliques.

Comment faut-il fe fervir de remedes topi ques dans cette occafion?

Il faut que le Chirurgien, après avoir rafé le poil, faffe des fomentations fur la tête avec les feuilles de bétoine, de fauge, de camomille, de mélilot & d'abfynthe bouillies dans l'hydromel, ou dans du vin blanc, auquel on ajoutera un peu de vitriol; puis on appliquera des onguens faits avec l'eau de geniévre, le vitriol, le cinabre, la terebenthine, les réfines, & le mercure.

Si tous ces médicamens ne font pas fuffifans, il faudra arracher la teigne avec un bonnet poiffé dont on, couvrira la tête. On peut encore, fi l'on veut, toucher ces puftules d'efprit de vitriol ou de fublimé.

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DE LA LE PRE.

V'est-ce que la lépre?

C'eft une maladie qui change toute l'habitude du corps: elle eft faite d'une ma→ tiere terreftre & mélancolique, qui acquiert une mauvaise difpofition, & devient venimeufe.

Cette maladie n'attaque pas feulement la peau ni la furface du corps, comme quelques-uns ont penfé, mais toute la maffe du fang & des os mêines.

Les uns font ladres de naiffance, d'autres le deviennent par contagion, & enfin d'autres par la méchante difpofition de leur corps, & par le mauvais régime de vivre.

Cette maladie arrive ordinairement aux femmes par la fuppreffion de leurs mois, ou par celle des hémorroïdes, ou bien par des varices.

Les perfonnes qui fe nourriffent de viandes gluantes & groffieres, comme de bœuf falé, de cerf, de porc, &c. y font encore fujettes.

C'eft une opinion affez commune que la lépre, qui eft à préfent très-rare, n'étoit autre chofe que le mal vénerien dégéneré, faute d'avoir été traité dans fon commencement d'une maniere convenable.

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Cette opinion eft fondée fur ce qu'à mefure

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