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prenne la nature de caufe: par exemple, fi la douleur eft fi grande dans une maladie, qu'elle abbatte les forces, cette douleur qui n'eft qu'un accident, deviendroit, pour ainsi dire, la caufe de la maladie.

Pour ce qui eft de la feconde indication, qui confifte dans l'ordre de la contrarieté des chofes applicables, il faut fçavoir quelle eft la maladie qu'on entreprend de guérir: c'eft pourquoi dans toute complication, l'on doit confidérer trois chofes, le néceffaire, l'ordre, & la cause.

On doit d'abord aller au néceffaire, qui est de commencer par ce qui preffe le plus: par exemple, fi une playe eft accompagnée d'une grande hémorragie & de convulfion, il faut d'abord arrêter le fang; néanmoins fi la convulfion eft confidérable, il faut commencer par elle: on doit en fecond lieu obferver l'ordre des difpofitions compliquées.

Qu'est-ce qu'on entend par le mot d'ordre On entend une disposition raisonnable de plufieurs chofes différentes; c'eft pourquoi dans les maladies où il n'y a qu'une seule indication curative, l'ordre ne doit point être fi exactement obfervé, que dans celles qui font compliquées.

Que faut-il obferver dans les maladies compliquées?

Deux chofes ; fçavoir le tems, & les remedes qui doivent être différens: par exem

C

ple, quand il y a un apofteine dans une partie, il faut commencer par l'apofteme, puifque c'est lui qui entretient l'ulcere par lequel il faut finir.

En quoi les Anciens font-ils confifter la sub➡ ftance de la partie?

En deux choses: premierement dans le tempérament des quatre qualitez élémentaires, qui font la chaleur, la froideur, la féchereffe, & l'humidité: fecondement dans la matiere d'où eft formée la fubftance & la confistance de la partie.

Les indications prifes du mélange des qualitez élémentaires, nous enfeignent que fi la fubftance eft viciée dans toutes fes parties, la guérifon n'en fçauroit être faite : par exemple, dans la ladrerie confirmée & dans le fphacele, la fubftance est entierement changée; c'eft pourquoi ces maladies font incurables.

L'indication prise de la fubftance de la partie, nous fait voir fi nous pouvons obtenir la guérifon ou non: car les playes & les ulceres qui arrivent aux parties fpermatiques, fe réu. niffent très-difficilement à caufe de leur féchereffe ; & fi une partie charneufe eft bleffée, nous pouvons faire ce que la premiere indication demande.

La feconde indication fe tire de l'action de la partie bleffée; mais il faut remarquer qu'entre ces actions, il y en a qui font abfolument

néceffaires à la vie, & qu'il y en a d'autres qui ne font que la conserver.

Les actions qui font néceffaires à la vie, dépendent du cœur, du cerveau, & du foye; & celles fans lefquelles la vie ne peut être, font les poumons, le diaphragme, le ventricule, la rate, les inteftins, &c. fi l'action de ces parties eft entierement perdue, il est inutile d'en tenter la guérison.

La troifiéme indication fe prend de l'ufage de la partie : elle nous montre que fi une par tie eft entierement privée de fon usage, il eft impoffible d'arriver à notre but; par exemple, fi l'ofophage ou la trachée-artere viennent à ne plus faire leur fonction ordinaire, la mort ne manquera pas d'arriver, parce qu'il eft impoffible de vivre fans manger & fans refpirer.

La quatriéme & derniere indication par laquelle nous pouvons juger de la maladie, est tirée de la fituation de la partie; car fi la partie bleffée eft dans un lieu où les médicamens ne puiffent être portez, il eft certain que la difficulté fera très-grande pour la guérifon, comme lorfque les playes font dans la poitrine, ou au ventre inférieur.

Qu'est-ce que nous appellons inftrument ? C'eft une caufe feconde qui nous aide à travailler, par le moyen de la cause premiere dont celle-là dépend.

Les inftrumens font communs & propres :

les communs fervent à plusieurs maladies, & à toutes les parties du corps; au contraire les propres ne conviennent qu'à certaines maladies & à certaines parties: les uns & les autres font Médecinaux ou Chirurgicaux.

Les inftrumens les plus communs de la Médecine, font la purgation, la faignée, & le régime de vivre, qui confifte à obferver les fix chofes non naturelles : les médicamens qu'elle a de commun avec la Chirurgie, sont les emplâtres, les onguens, les linimens, les huiles, les cataplafmes, les fomentations, & les embrocations.

Les inftrumens propres de la Médecine, conviennent ou à la tête, & on les appelle céphaliques; ou au cœur, cardiaques; ou aux yeux, ophtalmiques, &c.

Les médicamens que le Chirurgien doit avoir fur lui, font des emplàtres, des onguens, & des poudres aftringentes, pour s'en fervir dans le befoin.

Les emplâtres feront comme le diachilon, pour faire fuppurer, amollir, réfoudre, & digérer le diachalcitis, pour confolider, cicatrifer, & appaiser l'inflammation: le betonica, pour incarner, agglutiner, mondifier & deffécher.

Les onguens qu'il aura dans fon boëtier feront le bafilicum, pour mûrir les apoftêmes & les mettre en état de fuppurer; l'apoftolorum ou le mondificatif d'ache, pour déter

ger; l'aureum, pour incarner; le blanc-rhafis ou le pompholix, pour rafraîchir & deffé cher; le cerat de Galien, pour les inflammations; enfin l'althæa, pour réfoudre & amo

lir.

Les poudres ordinaires qu'il doit avoir, feront de trois fortes; fçavoir aftringentes, céphaliques, & corrofives: les aftringentes font pour arrêter le fang, comme le bol d'Armenie, le vitriol, le fandragon, & plufieurs autres: les céphaliques, pour les fractures du crane & des autres os, comme l'iris, l'ariftoloche, la myrrhe, l'aloës, &c. & les corrofives, pour confumer les chairs pourries & baveufes, comme l'alum brûlé, le précipité, & la pierre infernale.

Les inftrumens Chirurgicaux font encore communs & propres : les communs fervent au Chirurgien & à d'autres ouvriers, comme par exemple, les lacs, les bandes, les attelles, les échelles, & des piéces de bois, ou des chaises, qui fervent pour la réduction des os fracturez.

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Les inftrumens Chirurgicaux propres font en grand nombre: il y en a qui font pour trancher, comme les cifeaux, les rafoirs, les lancettes ; il y en a qui fervent à cautériser comme les cauteres, dont le bout eft un bouton d'olive ou d'une autre figure; les autres fervent pour tirer & mettre dehors les corps étrangers, comme tenailles, pincettes, cro

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