Imágenes de páginas
PDF
EPUB

que l'on s'eft perfectionné dans le traitement de la vérole, la lépre a ceffé. Cependant cette opinion est mal fondée ; car la lépre étoit déja moins commune avant que la vérole eûr paru: de plus les remedes qui guériffent la vérole, n'ont aucun effet contre la lépre; par conféquent la lépre a toujours été une maladie effentiellement différente de la vérole, & a eu fon époque & fa fin comme beaucoup d'autres maladies qu'on ne voit plus régner, & dont les veftiges reftent feulement dans les écrits des Médecins.

Quels font les fignes de cette maladie?

Il y en a beaucoup & de fort fâheux. Dans le commencement de cette maladie, la coufeur vive du teint fe perd, la peau du corps change fa couleur naturelle, & devient noire ou jaune, & le cuir devient plus épais, plus dur & plus rude, particulierement au vifage aux mains, & aux pieds. Le fentiment de toutes les parties diminue; les pieds & les mains font ordinairement froids, mais cependant le mouvement ne s'en perd point: il s'éleve quantité de verrues, non feulement aux inains, mais encore au vifage & partout Fecorps: il y a particulierement à la racine de la langue, de petites éminences en forme de petits grains: les joues font remplies de boutons livides: les lévres font enflées & renverfées le nez s'étrécit & le bouche: les narines fe fendent & s'enduifent de croûtes noires

:

qui tombent fouvent: les yeux deviennent jaunes; mais ce qu'il y a de remarquable, c'est que la conjonctive devient dure comme de la corne, & que les fourcils fe rendent durs & calleux : le poil tombe: les doigts des mains & des pieds fe crévent: les ongles fe fendent: la peau de tout le corps fe deffeche, & fe couvre d'une galle feiche: les mufcles fe confu ment & fe liquifient peu à peu: la peau perd entierement le fentiment, quand le mal s'aug mente: la voix eft enrouée, la refpiration de vient difficile: l'haleine & l'evaporation du corps fentent mauvais. Tous ces fignes néanmoins ne fe rencontrent pas dans tous les malades.

En quoi confifte la guérison de cette maladie? Elle confifte au régime univerfel & au particulier. Il faut fortifier le malade par l'ufage des cardiaques, & lui frotter le corps avec l'album rhafis, la graiffe de ferpent, l'huile rofat, & la myrrhe.

Il y a des Auteurs qui difent que le fang de liévre eft un très-bon remede dans cette maladie ; mais si elle eft accompagnée de tous les fignes dont nous venons de parler, elle eft in curable.

說說說說光:光說謊洗洗洗洗:洗洗洗洗

DES TACHES DE LA PEAU.

L

Es taches de la peau ne font point élevées, mais égales & fans âpreté; elles rendent feulement la peau difforme, comme font les efpeces de vitiliges, les lentilles, les meurtriffures, &c.

Combien y a-t-il d'efpeces de vitilliges?

Il y en a trois; fçavoir alphos, melas, & leucé: elles gâtent la peau par des taches difperfées de côté & d'autre, & diminuent le Tentiment.

De quelle couleur font ces taches?

La tache nommée alphos eft blanche; celle du melas eft noire & ombragée : ces deux taches arrivent à la furface de la peau. La leucé fait une tache blanche comme l'alphos, mais elle penetre plus avant dans la peau. Ce mal fait tomber les cheveux, à la place defquels il en renaît d'autres blancs & déliez comme du poil folet.

La tache appellée leucé étant vieille, ne devient jamais rouge en la frottant; & étant piquée, il n'en fort point de fang, mais une fanie aqueufe.

Il arrive auffi à la peau une efpece de vitilige de couleur rouge, brune, ou livide, à laquelle le fentiment eft perdu ; on l'appelle

en géneral le malmort. Ces difformitez font particulieres à ceux qui ont le fang rempli d'impuretez.

De quelle matiere font faites ces trois efpe

ces?

L'alphas & la leucé font faites d'une pituite épaiffe & gluante, & le melas d'une bile noire. La lentille vient ordinairement aux mains, & quelquefois fur la poitrine; elle eft groffe comme un grain de lentille, & de couleur rouffe : les perfonnes blanches & rouffes y font plus fujettes que les autres.

Les autres marques font celles que nous apportons en naiffant; elles reffemblent à des cerifes, des fraises, des mûres, &c. ces taches changent fuivant la saison.

FIN.

« AnteriorContinuar »