Par la Nature et la Fortune Mais que vois-je? la noire Envie, L'Innocence, fière et tranquille, plus braves marins de son temps. Il remporta plusieurs avantages sur les Barbaresques, prit part au combat de l'ile de Wight (1690), et amena a bonne fin l'expédition de Carthagène (Amérique du Sud), dont il avait été chargé en 1697. Il échoua devant Gibraltar. 5. Sont-ce bien là des vers, et des vers lyriques? Comment la prose la plus ulgaire s'exprimerait-elle ? » LEBRUN. 6. An lieu de cette strophe qui ne peut s'appliquer qu'à la duchesse, l'édition de Hollande nous donne celle qui convenait au baron de Pointis; est-elle de Rousseau? Les deux Mondes pleins de sa gloire Et dans les bras de la victoire Avaient vu marcher la fortune En vains éclats va s'exhaler 7. Enfin, Divinité brillante, Quitte ces vêtements funèbres, 7. VARIANTE de l'ode à M. de Pointis: L'innocence fière et tranquille Et comme un rocher immobile 8. Plus fortes qualifie l'Envie, l'Imposture, la Malice, etc., et non les portes, comme le voudrait la grammaire. On a permis aux poëtes ces sortes de propositions absolues, dont l'analyse régulière serait fort difficile. 9. On n'a pas assez remarqué l'énergie de ces deux vers; ils étaient dignes d'attirer l'attention de Lebrun. 10. Guide s'employait autrefois an féminin; il était même uniquement féminin dans le sens mystique : la Guide des pécheurs, etc. On dit la guide d'un cheval. Et de palmes environnée, Chanter son triomphe et le tien "'. Assez la Fraude et l'Injustice, Pour chanter leur joie et sa gloire, Tel souvent un nuage sombre, Tient sous l'épaisseur de son ombre La nature en est consternée, 11. Cette strophe a été faite pour la Duchesse, et a remplacé celle-ci: Pour braver leur rage envieuse, Veut que ta main victorieuse Pointis, le grand roi que tu sers Partage l'empire des mers. Va donc, rien ne t'est plus contraire, Va de l'un à l'autre hémisphère 12. VARIANTE à l'ode à M. de Pointis: Que la gloire... Philomèle n'a plus de sons; Mais bientôt vengeant leur injure 13, Et, dans un gouffre de lumière, 44 13. Des traits qui vengent leur injure, sont d'un très-mauvais style, et d'un goût plus qu'équivoque. 14. Cette ode est vague et pauvre il s'y trouve plus de cinquante épithètes, presque toutes communes. Rien de précis pour l'esprit. Avec de trèslégères modifications, Rousseau ou les éditeurs de Hollande ont pu tour à tour dédier cette ode à un homme et à une femme, à un marin et à une duchesse, et l'appliquer à deux procès très-différents. C'est une suite de tableaux sans netteté, de phrases sonores et creuses, où vingt divinités allégoriques paraissent et disparaissent. Rousseau fait de l'élégance en pure perte et de l'harmonie dans le vide. ODE XII. SUR UN COMMENCEMENT D'ANNÉE 1. L'astre qui partage les jours, ODE XII.. 1. Cette ode (qui a paru dans le Mercure de 1711) se ressent beaucoup trop de la précipitation avec laquelle elle a été faite; c'est une improvisation, une pièce de commande. Il y a peu d'idées dans les seize strophes de cette pièce; elles sont toutes jetées dans le même moule, et ne présentent guère que des antithèses. ; Avec une vitesse extrême Tout finit; tout est, sans remède, La plus brillante des journées En vain, par les murs qu'on achèv Ne saurait les éterniser. La même loi, partout suivie, Est le premier pas vers la mort. 2. Ces deux strophes sont bien faibles; la seconde n'est guère que de la prose la plus commune. Qu'il y a plus de grâce, de naïveté, de verve poétique dans le début inculte d'une ode de Dubellay sur le même sujet (Au seigneur Bertrand Bergier): Voici le père au double front, Le bon Janus, qui renouvelle Le cours de l'an qui en un rond Renouvelons aussi Et tuons le souci 3. Voilà tout ce que la fuite des ans inspire à Rousseau! Quelle sécheresse! Il faut lire, pour retrouver la poésie, les vers de Lamartine sur le Premier Jour de l'Année. (Harmonies poétiques, liv. IV.) 4. Tâcher à... pour tacher de... n'est pas une licence; tacher à signifie riser à: l'idée du but prédomine; tâcher de signifie s'efforcer de..., c'est l'idée d'effort qui prédomine. Je m'excite contre elle et tâche à la braver. (RACINE, Britannicus) Et sur ses pieds en vain tachant de se hausser. (BOILEAU.) La strophe finit heureusement. |