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Arrêts précédens, fit défense aux Danfeurs de » corde de faire fervir leur Théâtre à d'autres

ufages qu'à ceux de leur profeffion, déclara » l'amende prononcée contr'eux par les précé»dens Arrêts encourué, les condamna en outre en 300 liv. de dommages & intérêts, ≫ & en cas de nouvelle contravention, permit de démolir leur Théâtre >>.

Cette derniere difpofition força enfin les Danfeurs de corde à refpecter les Arrêts du Parlement, & ils renoncerent pour toujours au projet qu'ils avoient formé de donner des Comédies fur leur Théâtre. Depuis ces Arrêts, toutes les fois que les Danfeurs de corde ont voulu entreprendre fur les Spectacles des François, & même fur les autres Théâtres, leurs entreprises ont été févérement réprimées par les Tribunaux.

Cependant les Comédiens François ayant prétendu que les Danfeurs de corde ne pouvoient avoir un Gilles fur leur Théâtre, il s'éleva encore entr'eux un nouveau procès qui fut jugé par un Arrêt du 23 Janvier 1710, rendu fur les conclufions de M. l'Avocat Général Joly de Fleury ; & par cet Arrêt, les Danseurs de corde furent autorifés à garder leur Gilles :

mais il leur fut défendu de faire aucuns Dialogues ni Monologues (1).

(1) Les défenses faites aux Sauteurs, Danfeurs de corde, Bateleurs, Joueurs de Marionnettes, ont été renouvellées par une Ordonnance du 14 Avril 1768 conçue en ces termes :

« Sur ce qui nous a été remontré par le Procureur du Roi, que de temps immémorial il est venu aux Foires Saint-Germain & Saint-Laurent des Troupes paffageres de Sauteurs, Danfeurs de corde, Bateleurs, Joueurs de Marionnettes & autres Pieces; que dans la fuite, quelques-uns d'entr'eux font reftés de temps en temps par notre permiffion en divers endroits de cette ville, & qu'ils ont été tolérés pour procurer au peuple un délaffement de fes travaux, & le diftraire des mauvaises fuites que l'oifiveté & la débauche entraînent après elles; que malgré l'attention que nous avons fans ceffe apportée à ce que ces Sauteurs & Bateleurs euffent à fe contenir dans les bornes à eux prefcrites, il s'eft apperçu que, depuis quelques années, ils les ont franchies, & out empiété fur les Spectacles réglés de cette Ville ; que ces fortes de contraventions ont été en divers temps réprimées par des Sentences de Police & Arrêts de la Cour, qui ont déterminé, fuivant les circonftances, ce qui devoit leur être permis ou défendu; qu'il eftime qu'il est à propos de réprimer de nouveau les abus que ces Sauteurs & Bateleurs ont commis, & de prévenir ceux qu'ils pour

Deux Suiffes de M. le Duc d'Orléans fuivirent l'exemple des Danfeurs de corde; ils pré

roient commettre par la fuite, en repréfentant des Pieces appartenantes aux Théâtres François & Italien, fous leurs véritables titres, ou fous des titres fuppofés, foit en entreprenant de jouer fur leur Théâtre des Pieces d'un caractere au-deffus de celui qui leur eft propre, ou enfin en augmentant arbitrairement le prix de leurs places, de maniere que le peuple , pour qui ces amusemens font tolérés, ne pût plus y prendre part; que pour les contenir dans de juftes bornes, il ne nous propofera point de rappeller la sévérité des Sentences précédentes, par lefquelles il leur étoit défendu de jouer fur leur Theâtre aucune piece à intrigue, mais de tenir les Bateleurs & Sauteurs dans l'état où ils doivent être, fuivant les temps & les circonftances & de les aftreindre à ne prendre des prix modiques & proportionnés aux facultés du peuple ; pourquoi il requiert qu'il y foit par nous pourvu.

que

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Nous faifant droit fur le requifitoire du Procureur du Roi, défendons à tous Sauteurs, Bateleurs & Danfeurs de corde, &c. de faire repréfenter fur leurs Théâtres, foit aux Foires Saint-Germain, Saint-Laurent ou Saint-Ovide, fur les Boulevards, ou dans quelqu'autre endroit que ce foit, aucunes Pieces appartenantes aux Comédiens Italiens ou François, fous leur véritable titre, ou fous des titres fuppofés, même aucunes fcenes détachées defdites Pieces; leur défendons pareillement de jouer fur leur Théâ tre d'autres Pieces que des bouffonneries ou parades,

tendirent qu'étant propriétaires de deux Loges dans la Foire Saint-Germain, ils avoient le droit de faire jouer des Monologues dans les Loges qui leur appartenoient. Les Comédiens s'op-. poferent à cette entreprise; les Suiffes les affignerent à la Prévôté de l'Hôtel, où il intervint une Sentence qui profcrivit leur prétention. Les Suiffes interjetterent appel au GrandConfeil; mais leur prétention fut également rejettée par Arrêt du 14 Mars 1709.

Si les Comédiens s'étoient bornés à réclamer leur privilege, ils auroient eu un fuccès complet; mais plufieurs d'entr'eux s'étoient fait juftice eux-mêmes, en détruifant pendant la

:

qu'après en avoir pris notre permiffion expreffe, même pour celles defdites Pieces qu'ils joueront fur des canevas; leur défendons en outre de prendre ou exiger plus de 3 liv. aux Premieres Places, 24 f. pour les Secondes, & 12 f. pour les Dernieres fauf néanmoins, en cas de Spectacles d'un genre différent, & par nous approuvé, être pourvu à telle augmentation de prix qui fera par nous ordonnée, le tout fous peine de 1000 liv. ďamende & de plus grande peine, même de démolition de leur Théâtre, s'il y échet; & fera la préfente Ordonnance publiée, &c.

nuit

nuit les Loges des Suiffes. Cette violence donna lieu à une procédure criminelle, dont l'événement ne fut pas favorable aux Comédiens : car par Arrêt du Grand-Confeil ils furent condamnés en 6000 liv. de dommages & intérêts envers les Suiffes ; & Dancourt, Poiffon, Dufay, qui avoient été préfens à la deftruction nocturne du Théâtre des Suiffes, furent condamnés à une amende de 300 liv. chacun.

Les Comédiens fe pourvurent en caffation contre cet Arrêt; il fut en effet caffé, & les Suiffes furent condamnés à leur reftituer les 6000 liv. de dommages & intérêts qu'ils avoient cbtenus contr'eux.

L'établiffement de l'Opéra-Comique donna. lieu à de nouvelles entreprifes contre le privilege exclufif des Comédiens François. Les Entrepreneurs de ce Spectacle, au lieu de se borner à faire chanter des Vaudevilles, firent déclamer des Dialogues en profe & en vers. En 1744, ils firent fur-tout éclater leur projet dans l'Opéra-Comique d'Acajou. Cette Piece contenoit une longue fcene de déclamation dans laquelle on parodioit le jeu des plus célebres Acteurs de ce temps. Les Comédiens porterent leurs plaintes au Roi contre cette entreprise;

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