nier jette au feu les papiers, un extrait des réflexions qu'on a faites fur fon Ouvrage. Le Réglement de 1766 contient les mêmes difpofitions que celui de 1757, fur la diftribution des rôles, & fur le droit de part qui appartient à l'Auteur...Quant au partage des deux femeftres, MM. les premiers Gentilshommes de la Chambre ont fixé le commencement de l'hiver au 15 Novembre, & celui de l'été au 15 Mai. Toute Piece qui n'a pas en hiver douze représentations au-dessus de 1200 liv., & en été dix représentations au-deffus de Soo liv., ne donne pas à l'Auteur le droit de demander une reprise. Cependant, fi dans le cours de ces représentations il n'y en avoit qu'une feule audeffous de 1200 liv. ou de 800 liv., l'Auteur peut retirer fa Piece & demander une reprife. Mais toutes les fois qu'il y a deux représentations au deffous des fommes fixées, l'Auteur n'a plus de droit à une reprise. Lorfqu'une Piece eft interrompue par la maladie d'un Acteur, ou par un autre événement qui ne dépend point de l'Auteur droits lui font confervés. tous fes Le Réglement de 1766 contient encore les mêmes difpofitions que celui de 1757 fur le droit d'entrée des Auteurs. L'exécution de ces regles eft foumise à une Commiffion du Confeil, lorfqu'il s'éleve quelques conteftations entre les Comédiens & les Auteurs. Comme les Réglemens qui les renferment font émanés de MM. les premiers Gentilshommes de la Chambre du Roi, qui font en cette partie Commiffaires délégués par l'Arrêt de 1757 qui a été enregistré au Parlement, le Confeil peut feul connoître des contestations qui naissent entre les Auteurs & les Comédiens. C'est ce qui a été jugé par plufieurs Arrêts du Confeil, qui ont évoqué les demandes formées par les Auteurs. dans les Tribunaux ordinaires. Nous en avons un exemple récent dans l'affaire de M. Mercier. Cet Auteur s'étoit plaint au Parlement de la conduite que les Comédiens avoient tenue envers lui; il avoit formé oppofition à l'enregistrement des Lettres-patentes que le Roi a accordées aux Comédiens François, & il avoit porté en la Grand' Chambre la conteftation: mais Sa Majefté, par un Arrêt rendu en 1775, a évoqué l'af faire à fon Confeil, & a défendu à tous autres Juges d'en connoître. Comme cette conteftation eft pendante au Confeil, & qu'elle n'a pas encore reçu une décifion définitive, nous ne pouvons en rendre compte. M. Mercier n'eft pas le feul Auteur qui ait attaqué les Réglemens des Comédiens François. M. Lonvay de la Sauffaye les a également poursuivis en Juftice; mais cette contestation a eu le fort de celle de M. Mercier, elle a été évoquée au Confeil. M. Paliffot a auffi fait pa roître contr'eux un Mémoire, mais nous ignorons s'il a formé une demande dans les Tribunaux. Au refte nous ne parlons de ces contestations, que pour faire connoître la Jurifprudence du Confeil fur la compétence des Juges qui doivent connoître de l'exécution des Réglemens faits par MM. les premiers Gentilshommes de la Chambre du Roi. D'après l'Arrêt rendu dans l'affaire de M. Mercier, il paroît que le Confeil fe regarde comme feul compétent, pour prononcer fur les conteftations qui s'élevent entre les Auteurs & les Comédiens. Ainfi un Auteur qui croit avoir droit de fe plaindre, doit s'adreffer au Confeil. S. II I. DISCIPLINE INTÉRIEURE DES COMÉDIENS FRANÇOIS. Cette derniere partie de notre Ouvrage n'eft pas la moins importante, puifqu'elle tend à faire connoître les regles auxquelles les Comédiens font foumis envers le Public, & les précautions que leurs Ouvriers ou Fournisseurs doivent prendre pour la fureté du paiement de leurs mémoires. Nous ne rappellerons point les difpofitions des anciens Réglemens. Celui que MM. les premiers Gentilshommes de la Chambre du Roi ont fait en 1766 renferme les anciennes regles; & ils y en ont ajouté de nouvelles, pour remédier aux abus qui s'étoient gliffés dans l'adminiftration de la Comédie Françoise. Ainfi ce Réglement, fous ce point de vue, peut être regardé comme un code complet fur la discipline intérieure des Comédiens François. Pour rendre ces regles plus précises & plus claires, nous les diviferons en plufieurs claffes: nous rapporterons celles qui font relatives, 1°. aux Affemblées, 2°. aux Délibérations, 3o, au Répertoire, 4°. au Comité, 5o. aux Semainiers, & 6°. aux Débuts. ASSEMBLÉES DES COMÉDIENS FRA NÇOIS. Tous les Acteurs & toutes les Actrices de la Comédie doivent fe trouver à l'Assemblée générale qui fe tient tous les Lundis de chaque femaine, à 11 heures du matin, à l'Hôtel de la Comédie aucune perfonne étrangere ne peut affifter à ces Affemblées, fous quelque prétexte que ce foit. Chaque Acteur & chaque Actrice a un droit de 6 liv. pour sa présence à ces Affemblées ; les Acteurs reçus à la penfion jouiffent du même droit que ceux reçus à la part. Ceux des Acteurs ou Actrices qui ne fe trouvent pas l'Affemblée, ou qui arrivent après onze heures, perdent leur droit de présence; & les 6 liv. qui leur appartenoient font déposées par le Caiffier dans la caiffe des amendes. à Les Membres du Comité ont la préféance, ainfi que les deux Semainiers; les autres Acteurs |