été entendue par le Comité. Les Comédiens de Province qu'on fait venir fur leur réputation, font feuls affranchis de cette regle. On ne peut être reçu à débuter qu'en vertu d'une permiffion de MM. les premiers Gentilshommes de la Chambre, & cette permiffion doit être montrée à l'Affemblée. Le Débutant peut demander trois Pieces, pourvu qu'elles foient fur le courant du Répertoire, & le premier Semainier eft tenu de les employer fur le Répertoire prochain. Les Acteurs ou les Actrices qui ont des rôles dans les Pieces choifies par le Débutant, ne peuvent fe dispenser de jouer, fous peine d'une amende de 100 liv. Les Acteurs de chaque Piece où le Débutant doit jouer font obligés de faire une répétition générale fur le Théâtre, fous peine pour ceux qui y manquent d'une amende de 10 liv. Outre les représentations des trois Pieces que les Débutans peuvent choifir, MM. les Gentilshommes de la Chambre en approuvent trois autres dans lefquelles les Débutans font tenus de jouer le rôle qui leur eft donné, dans le genre auquel ils fe deftinent. Il doit être fait deux répétitions de chacune de ces Pieces en présence des Intendans des Menus. Les Acteurs qui jouent dans ces Pieces doivent se trouver aux répétitions, fous peine de 100 liv. d'amende. Tout Acteur & toute Actrice qui n'a point joué fur les Théâtres de Province, ne peut obtenir un ordre de début qu'après avoir joué devant le Comité. Ceux ou celles qui débutent avec fuccès font reçus à l'effai pendant un an, avec 1800 liv. d'appointements. Si leurs di pofitions ne fe font point démenties pendant ce temps, on les admet alors dans la Société avec 2000 liv. d'appointemens. Ils ont en outre les droits de préfence & de jetons, & leur penfion court du jour de leur début. A la fin de la feconde année, fi les Acteurs ou les Actrices font trouvés en état d'être reçus, on les admet ou on les congédie comme inutiles à la Société mais avant d'admettre ou de renvoyer un Acteur ou une Actrice, chaque Membre de la Société doit remettre fon avis motivé & cacheté aux Intendans des Menus, pour être communiqué à MM. les premiers Gentilshommes de la Chambre. Le Réglement de 1766 renfermant toutes les difpofitions des précédens Réglemens, MM. les 188 COMÉDIE FRANÇOISE. Gentilshommes de la Chambre ont ordonné que chaque Acteur & chaque Actrice en auroit une copie, & que la lecture en feroit faite dans une Assemblée générale, qui feroit tenue tous les fix mois en présence des Intendans des Menus. 189 CHAPITRE SECOND. DE LA COMÉDIE ITALIENNE. CE fut en 1577, fous le regne d'Henri III, qu'on vit en France pour la premiere fois, des Comédiens Italiens, qu'on appelloit li Gelofi. Ils jouerent pendant les États de Blois, & ils continuerent après leurs représentations fur le Théâtre du Petit-Bourbon. Ce Spectacle eut le plus grand fuccès; mais peu de temps après fon établissement, il fut interrompu par des défenses du Parlement, qui fubfifterent pendant trois mois. Après ce temps ils furent autorifés, par ordre exprès du Roi, à continuer leur Spectacle; mais les troubles qui agiterent la France à cette époque, étant peu favorables aux Spectacles, les Comédiens Italiens fe retirerent dans leur Patrie. En 1584, de nouveaux Comédiens Italiens s'établirent à Paris. Les fuccès paffagers qu'ils eurent en attirerent d'autres en 1588; mais les uns & les autres ne refterent en France que fort peu de temps, & n'y firent rien de remarqua ble. Henri IV amena avec lui du Piémont de nouveaux Comédiens Italiens, & ils jouerent pendant deux ans ; ils retournerent ensuite en Italie. Louis XIII appella à fa Cour des Comédiens Italiens; mais leur féjour en France ne fut pas de longue durée: ils y refterent à peine une année entiere. En 1645, le Cardinal Mazarin fit auffi venir des Comédiens d'Italie. N'ayant eu aucun fuccès, ils quitterent la France peu de temps après, & furent remplacés par une autre Troupe qui fut fupprimée. Toutes ces variations ne firent point aban-` donner aux Italiens le projet d'établir un Spec. tacle en France. Ils folliciterent la Cour de leur en accorder la permiffion; & l'ayant obtenue, ils s'établirent dans l'Hôtel de Bourgogne, où ils furent autorisés à jouer alternativement avec les Comédiens François ; ils obtinrent enfuite la permiffion de jouer fur le Théâtre du PetitBourbon, & enfin fur celui du Palais-Royal. Les Comédiens Italiens ont continué leurs représentations fur ces différens Théâtres, jufqu'au moment où les Comédiens François ont été réunis, c'est-à-dire, jufqu'en 1680. A cette |