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» contre le droit commun & les conftitutions

AN. 1546. » apostoliques, comme d'appliquer les fruits du

CXXXVI. Propofitions du

fur l'édition de la vulgate.

Pallav. ubi fup.

» premier benefice vacant pour établir des lecteurs

رو

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de l'écriture fainte, & à tout ce qui s'ordonnera » contre les reguliers, les prédicateurs, les curez » & les autres perfonnes exemtes par privileges, & les quêteurs ; il a fupplié le pape d'y vouloir confentir & de l'autorifer. C'eft pourquoi fa » sainteté approuve & confirme tout ce que le concile ordonnera fur ces chofes. « Cette bulle fut reçuë unanimement, excepté l'évêque de Fiezole qui dit qu'il l'approuvoit, pourvû que le tout fe fit fans préjudice de l'autorité universelle du

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faint concile.

Le pape avoit nommé à Rome des fçavans pour cardinal Farree examiner les raifons fur lesquelles les légats s'appuïoient en faveur de l'édition vulgate de la Bible; elles leur avoient paru très-bonnes, & сараcap. 12. n. 1. 2. bles d'arrêter les difputes; cependant il restoit toujours quelque doute dans une affaire de si grande importance. C'eft pourquoi le cardinal Farnese écrivit à Trente, que la question aïant été examinée, on en avoit remis la décision à la prochaine affemblée ; & lorsqu'elle eut été tenuë, il écrivit encore aux légats touchant deux difficultez, la premiere, fur l'anathême marqué dans le décret; la feconde,qu'il étoit difficile d'attribuer les fautes de la vulgate ou à la négligence des copiftes & des libraires, ou à l'ignorance des temps. Qu'il approuvoit donc fort qu'on travaillât à une nouvelle édition de la Bible, à laquelle le pape emploïeroit tous les foins : mais que cela ne fuffifoit pas, parce

que ou il faudroit corriger les feules fautes qui s'étoient gliffées avec le temps ou par la faute des AN. 1546. scribes, ou les réformer toutes entieres ; ce qui feroit d'un travail immenfe & très-difficile : Farnese demandoit fur cela l'avis des légats. Ceux-ci louerent fort le dessein du pape, & justifierent la vulgate, la regardant comme la plus correcte & la moins fufpecte d'erreurs de toutes les versions:ils ajouterent qu'il étoit vrai qu'on y trouvoit des termes barbares, impropres, obfcurs, mais qu'on pouvoit les expliquer par des notes ou des commentaires ; & que fi ceux à qui le dernier décret déplaifoit, vouloient marquer ces endroits, on tâcheroit de les fatisfaire.

CXXXVII.

Cinquiéme fef

Trente.

748.

Seq.

Le dix-feptiéme de Juin fuivant, on tint la cinquiéme feflion;il s'y trouva beaucoup de monde: fion du concile de car outre les trois préfidens, & deux cardinaux, Labbe in collect. on y compta les deux ambassadeurs de Charles V. conc. tom. 14. pag. Mendoza & Tolede,neuf archevêques, quarante-Pallav. ubi fup. neuf évêques, les deux procureurs du cardinal cap. 13. n. 1. ở. d'Ausbourg & de l'archevêque de Tréves, les abbez de la congrégation du Mont-Caffin, & les généraux d'ordres. Alexandre Piccolomini évêque de Pienza dans le territoire de Sienney chanta la meffe du Saint-Efprit, après laquelle frere Marc Laureo Dominiquain prononça le difcours, On obferva enfuite les cérémonies & les prieres accoutumées; les évêques fe revêtirent de leurs habits pontificaux, & le prélat qui avoit célébré la meffe lut à haute voix le décret de foi concernant le peché originel;il comprenoit cinq canons. I. Si quelqu'un ne reconnoît pas qu'Adam le

premier homme, aïant tranfgreffé le commandeAN. 1546. ment de Dieu dans le paradis, est déchû de l'état de fainteté & de juftice dans lequel il avoit été établi ; & parce peché de défobéïffance & cette prévarication, a encouru la colere & l'indignation de Dieu, & en conféquence la mort dont Dieu l'avoit auparavant menacé, & avec la mort, la captivité fous la puiffance de celui qui a l'empire de la mort, c'est-à-dire, du démon ; & que par cette offenfe & par cette prévarication, Adam selon le corps & felon l'ame a été changé en un pire état : qu'il foit anathême.

Rom. v. XII.

II. Si quelqu'un foutient que la prévarication d'Adam n'a été préjudiciable qu'à lui feul, & non pas à sa pofterité; & que ce n'a été que pour lui & non pas auffi pour nous, qu'il a perdu la justice & la fainteté qu'il avoit reçuë, & dont il est déchû; ou qu'étant fouillé perfonnellement par le peché de defobéiffance, il n'a communiqué & tranfmis à tout le genre humain, que la mort & les peines du corps, & non pas le peché qui est la mort de l'ame; qu'il foit anathême : puifque c'eft contredire à l'Apôtre qui dit que le peché eft entré dans le monde par un feul homme, & la mort par le peché ; & qu'ainfi la mort eft paffée dans tous les hommes, tous aïant péché dans un feul.

III. Si quelqu'un foutient que ce peché d'Adam qui eft un dans fa fource, & qui étant transmis à tous par la génération, & non par imitation, devient propre à un chacun, peut être effacé ou par les forces de la nature humaine, ou par d'autres. remedes que par les mérites de Jesus-Christ notre

AN. 1546.

Seigneur, l'unique médiateur qui nous a reconciliez à Dieu par fon fang,étant devenu notre juftice, notre fanctification & notre redemption; ou nie que le même mérite de Jesus Christ soit appliqué, tant aux adultes qu'aux enfans par le facrement de baptême conferé felon la forme & l'ufage de l'églife; qu'il foit anathême : parce qu'il n'y a point d'autre nom fous le ciel qui ait été donné aux hommes, par lequel nous devions être fauvez, ce qui a donné lieu à cette parole: Voilà A. 11. 20. l'agneau de Dieu, voilà celui qui ôté les pechez du Joan. 1.15. monde. Et à cette autre : Vous tous qui avez éet Galat. 111. 27. baptifez, vous avez été revêtus de Jesus-Chrift.

IV. Si quelqu'un nie que les enfans nouvellement fortis du fein de leurs meres, même ceux qui font nez de parens baptifez,aïent befoin d'être auffi baptifez: ou fi quelqu'un reconnoiffant que véritablement ils font baptifez pour la remiffion des pechez,foutient pourtant qu'ils ne contractent point la faute originelle d'Adam, qui ait befoin d'être expiée par l'eau de la regénération, pour obtenir la vie éternelle; d'où il s'enfuivroit que la forme du baptême pour la remiffion des pechez feroit fauffe & non pas véritable; qu'il foit anathême, parce que ces paroles de l'Apôtre qui dit que le peché eft entré dans le monde par un feul hom. Rom. v. 12x me, la mort par le peché ; & qu'ainsi la mort eft paffée dans tous les hommes, tous aïant peché dans un feul; ne peuvent être entendues d'une autre maniere que l'a toujours entendue l'églife catholique répandue par tout. Et c'est pour cela, & conformément à cette regle de foi, selon la tradition

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des apôtres,que même les petits enfans qui n'ont AN. 1546. encorepû commettre aucun peché perfonnel, font pourtant véritablement baptifez pour la remission des pechez, afin que ce qu'ils ont contracté par la génération, foit lavé en eux par la renaissance. Car quiconque ne renaît de l'eau du Saint-Esprit, ne peut entrer dans le Royaume de Dieu.

Joan. 111. V.

Rom. vi. 8. ·Coloff. 111. 9.

V. Si quelqu'un nie que par la grace de JefusChrift qui eft conferée dans le baptême, l'offense du peché originel foit remise, ou foutient que tout ce qu'il y a proprement & véritablement de peché, n'est pas ôté; mais eft feulement comme rafé ou n'est pas imputé ; qu'il foit anathême. Car Dieu ne hait rien dans ceux qui font regenerez, & il n'y a point de condamnation pour ceux qui font véEphef. v. 22. ritablement enfervelis dans la mort avec Jesus-Chrift par le baptême, qui ne marchent point felon la chair, mais qui dépouillant le vieil homme & fe revêtant du nouveau qui eft créé felon Dieu, font devenus innocens, purs, fans tâche & fans peché, agréables à Dieu, fes héritiers, & cohéritiers de Jefus Chrift. En forte qu'il ne refte rien du tout qui leur faffe obftacle pour entrer dans le ciel. Le faint concile néanmoins confeffe & reconnoît, que la concupifcence, ou l'inclination au peché, refte pourtant dans les perfonnes baptisées, laquelle aïant été laiffée pour le combat & l'exercice, ne peut nuire à ceux qui ne donnent pas leur confentement, mais qui resistent avec courage par la grace de Je2. Timoth. 11. fus-Chrift: au contraire la couronne eft préparée pour ceux qui auront bien combattu. Mais auffi le faint concile déclare, que cette concupifcence

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