veau, & inufité dans les anciens conciles tenus avant celui de Conftance, qui s'en étoit fervi pour cette raison seule, que l'église aïant été divisée si long-temps par le fchifme, on auroit pû douter fi elle étoit représentée toute entiere par ce concile, & fi elle avoit la force de réduire les fideles à l'unité par ces décrets. Que d'ailleurs ces mots, représentant l'églife universelle, n'avoient pas été mis à tous les décrets de Conftance, mais à ceux-là feulement dans lesquels il s'agiffoit d'affaires importantes, lorsqu'on prononçoit contre les antipapes, ou qu'on condamnoit quelques hérefies. AN. 1546. id Angel Maffaret atlis mj. conc. fign.3188.& aliud alia quæ extant ann. 1546. M. F. Trid. archiv. vat. n. 3232. pag. 98. apud Raynald. hoc Pighin auditeur de Rote, ajouta aux raisons du général des Servites, que les mots de représentant L'églife univerfelle, étoient inutiles, puifque la bulle du pape & le décret pour commencer le & concile le déclarant un finode univerfel & œcumenique, ces derniers mots fignifioient la même & chofe, étoient même de plus grande autorité, & causeroient beaucoup moins de trouble. Le président aïant beaucoup loué ces deux avis, parut entrer davantage dans les raifons de Pighin, & ajouta, que les mots dont on difputoit, paroifsoient à la vérité très-propres à réprimer l'hérefie des Luthériens, mais qu'il ne falloit pas fi-tôt éclater contre eux, de peur de les irriter & de les rendre plus furieux, particulierement dans des circonftances où le concile n'étoit pas nombreux, & ne voïoit point d'ambaffadeurs des princes. Il ajouta en bon partisan de la Cour Romaine, qu'on ne pouvoit tirer aucune conféquence du concile de Bafle qui avoit dégeneré dans une assemblée schif matiques,& qui par cette infcription faftueufe s'éAN. 1546. toit attiré la colere du Pape Eugene IV. Qu'à l'égard du concile de Constance on avoit expofé les raisons qui l'avoient engagé à se servir de ce titre.. Qu'il convenoit au concile de Trente d'imiter la modeftie du fouverain pontife, qui prend la qualité de serviteur des ferviteurs. Les autres légats furent de l'avis du premier : le cardinal de Trente fe joignit à eux, & leur autorité entraîna beaucoup d'évêques. Mais le calme ne dura pas longtemps. La difpute recommença ; & les légats eurent beaucoup de peine à l'appaiser. Ils tinrent ferme, & écrivirent au pape, qu'ils s'étoient fortement opposez au titre que la plupart des évêques vouloient qu'on mît aux décrets, parce qu'il pourroit prendre envie à quelques-uns d'y ajouter encore cette claufe dont on s'étoit fervi aux In concilio Conf- conciles de Constance & de Basle, & qui n'accommoderoit nullement Rome: Lequel concile tient fon pouvoir immédiatement de Jesus-Chrift, &que tous de quelque condition qu'ils foient, même le pape, font obligez de lui obéir. Seripand général des Auguftins tenta de concilier les deux partis, mais il ne fut pas écouté. Les légats perfifterent fur la négative, & le pape fut très-content de leur zele. On dit même qu'il fut d'abord d'avis qu'on retranchât auffi les mots d'univerfel & d'œcumenique; mais comme il les avoit déja emploïez dans fa bulle, on n'en fit rien. tant. Jeffione 4. XXXI. Avis d'un évê La dispute étoit presque finie, lorsqu'un évêque qui veut qu'on que de Lanciano dans le roïaume de Naples, appelléJean deSalazar, la renouvella, en remontrans fupprime les noms des légats, 1546. Spond, in annal. ad hunc an, n. 1. Fra-Paolo hift. ... 128. liv. 2. p. quelle étoit la fimplicité des titres des anciens con- •. Le decret fut généralement approuvé, à cela XXXII. Francedemandent decrets. dans les Pallav. ubi fiip. lib.6.c. §, n. z. Spond. ibid. ut fup. rois, puifque le pape l'avoit fait de même dans l'inAN. 1546. diction du concile. Quelques-uns.parurent assez favorables à cette demande, & le cardinal de Sainte-Croix n'y fut pas contraire; mais il ajouta qu'il falloit donc auffi nommer les autres rois felon leur rang; ce qui ne manqueroit pas, dit-il, de caufer du trouble, à caufe de la préféance : & fur les instances que firent les évêques François, que le pape s'étoit contenté de nommer feulement l'empereur & le roi de France dans la bulle de convocation ; & qu'ainfi il falloit ou faire mention de ces deux princes feuls, ou ne rien dire ni de l'unni de l'autre ; les légats appréhendant que cela ne fût injurieux aux autres rois, répondirent qu'on y penferoit, que chacun feroit content, & fe tirerent ainfi de ce pas. Mais fi le pape étoit fi jaloux de maintenir la fupériorité qu'il prétendoit au-deffus du concile, les évêques étoient encore plus zelez à ne se point laiffer dominer par les légats. Les peres fe plaignirent des préfidens, qui, fans les confulter, avoient admis & reçu l'envoïé de Mendoza ambassadeur de fa majefté impériale, & avoient ouvert fes lettres dans la premiere feffion fans leur en faire part. Le cardinal de Monté ne manqua pas de répondre à ces plaintes dans la congrégation génétale, & dit qu'il étoit fort furpris, qu'on ofât dif puter aux préfidens le droit de recevoir les envoïez & de lire leurs lettres, en les rapportant enfuite au concile pour en déliberer avec les peres. Et il ajouta, que comme l'expérience mon troit qu'il y avoit beaucoup de confufion dans la maniere de donner fon fuffrage & de compter les d'ordonné pour lors. com AN. 1546 XXXIV. d'opiner dans le Pallav. ubi fup Il ne s'agiffoit plus que de regler la maniere d'o piner dans le concile. On a dit qu'il avoit été dé- pofe la maniere ja réfolu que ce ne feroit point par nations, me dans le concile de Conftance; mais. que cha eun donneroit la voix en particulier. Sur cette ré- 4n. 9.folution le cardinal de Monté, dit qu'il jugeoir à propos de se conformer à l'ordre qui avoit été obfervé dans le dernier concile de Latran auquel il avoit affifté en qualité d'archevêque de Siponte; qu'on y avoit établi trois députations pour traiter de différentes matieres ; qui aïant été mu rement examinées, étoient enfuité portées à une Congrégation générale, où chacun difoit librement fon avis: Que ce qu'on avoit arrêté dans |