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cette congrégation, étoit rapporté dans les sesAN. 1546. fions, où l'on formoit les decrets: ce qui faifoit que le tout fe paffoit en paix, & fans aucun trouble. Que les matieres qu'on devoit traiter à Trente étant d'une importance beaucoup plus grande que celles dont il s'agiffoit fous Jules II. & Leon X. dans le concile de Latran, il étoit néceffaire de partager ces matieres, d'établir une congrégation pour chacune, & de nommer des perfonnes pour former les décrets, fur lefquels chacun diroit fon avis dans les congrégations générales, où les légats, pour laiffer une entiere liberté, se contenteroient de propofer fimplement, & n'opineroient que dans les feffions. Ce reglement étant paflé à la pluralité des voix, on ne pensa plus qu'à la feconde feffion.

XXXV. Seconde feffion

Trente.

Labbe collect.conc. tom. 4. pag. 741.

Pallav. hift. conc. Trid. lib.cap.5.

Sieidan in comment. lib. 16. pag. 560.

Elle se tint en effet au jour indiqué le feptiéme du concile de de Janvier 1546. Outre les trois légats & le cardinal de Trente, on y vit quatre archevêques, ceux d'Aix, de Palerme, d'Upfal en Suede, & d'Armach en Ecoffe. Ces deux derniers, dont l'un se nommoit Olaüs Magnus, & l'autre Robert. Venance ou Vaucop, n'avoient jamais vû leurs diocéfes, parce qu'ils n'étoient que titulaires, & le pape qui les entretenoit à Rome ne les avoit envoïez à Trente que pour aider fes légats. Outre ces quatre archevêques, il y avoit encore vingthuit évêques, au nombre defquels on place le cardinalPacheco évêque de Jaën, trois abbez dela congrégation du Mont-Caffin, quatre généraux d'ordres, environ vingt théologiens qui fe tinrent debout, les deux ambaffadeurs du roi des Romains,

Caftel

Caftel alto, & de Queta, le pere le Jai Savoïard de la compagnie de Jefus, procureur du cardinal d'Ausbourg, & environ dix-huit barons ou gentilshommes du voifinage, invitez par le cardinal de Trente, & qu'on fit affeoir fur le banc des ambaffadeurs. Les prélats vêtus de leurs habits ordinaires, s'assemblerent d'abord chez le premier légat, d'où ils allerent à l'églife, précedez de la croix, passant au milieu de trois cens foldats rangez en haïe des deux côtez de la ruë, avec quelques cavaliers, qui firent une décharge auffi tôt que les peres furent entrez dans l'églife, & qui firent la garde durant toute la feffion. Les peres affemblez & revêtus de leurs habits pontificaux, prirent leurs places. Jean Fonfeca évêque de Caftellamare chanta la meffe du Saint-Esprit, après laquelle Coriolan Martiran évêque de faintMarc, fit un fermon fur la corruption des mœurs & sur l'état fâcheux où se trouvoit la religion. L'on fit enfuite les prieres accoutumées, & l'évêque celebrant lut la bulle qui défendoit de recevoir les fuffrages des procureurs des abfens. Pallavicin dit que ce fut alors que le fecretaire Maffarel fit lecture de l'exhortation des légats aux peres du concile, dont on a parlé dans la premiere feffion, & dont on croit auteur le cardinal Polus.

On ne fit dans cette feflion que le décret fuivant, qui fut lû par le même évêque de Caftellamare en ces termes. « Le faint concile de Trente légitimement assemblé fous la conduite du S. Efprit, les trois légats du fiége apoftolique y pré. « fidans. Reconnoiffant avec l'apôtre S. Jacques, ❤ Tome XXIX.

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Proverb. 1. 7.

Pfal. x. 10.

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» que tout bien excellent & tout don parfait AN. 1545. „ vient d'enhaut & defcend du pere des lumieres, Jacob. 1. 17. " qui départ la fageffe avec abondance & fans reproche à tous ceux qui la lui demandent; & fçachant auffi que la crainte du Seigneur eft le com» mencement de la fageffe ; a réfolu d'abord & jugé à propos d'exhorter, comme il fait aujourd'hui, tous & chacun des fideles chrétiens qui se trouvent à préfent dans cette ville de Trente, de se corriger des vices & des pechez qu'ils peuvent avoir commis jufqu'ici, pour vivre à » l'avenir dans la crainte de Dieu, & s'abstenir » des defirs de la chair, de s'appliquer à la priere, de frequenter les facremens de pénitence & d'euchariftie, de vifiter fouvent les églises; & que chacun enfin s'efforce de tout fon pouvoir d'accomplir les commandemens du Seigneur,, » & faffe tous les jours quelques prieres particulie» res pour la paix entre les princes chrétiens & pour l'union de l'églife. Quant aux évêques, & » à tous les autres de l'ordre facerdotal qui compofent dans cette ville le concile général ou qui y affiftent: qu'ils s'appliquent affidûment à be» nir Dieu, & à lui présenter continuellement » l'offrande de leurs prieres & de leurs loüanges; & qu'au moins chaque dimanche,qui eft le jour" auquel Dieu a créé la lumiere, & auquel NotreSeigneur eft reffufcité & a répandu le Saint-Efprit fur fes difciples, ils aïent foin' d'offrir le facrifice de la meffe, faifant comme le Saint-EfAct. apoft, cap. » prit l'ordonne par l'Apôtre, des fupplications, des prieres, des demandes & des actions de

1. ad Timoth.

2.

11. 2.

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graces pour notre faint pere le pape, pour l'em- «< pereur, pour les rois, & pour tous ceux qui font «< élevez en dignité, & généralement pour tous « les hommes, afin que nous menions une vie paifible & tranquille, & que nous voïons l'accroiffement de la foi. «

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Le faint concile les exhorte de plus à jeûner au moins tous les vendredis en memoire de la « paffion de Notre-Seigneur,& de faire des aumô- « nes aux pauvres; que dans l'églife cathédrale on < dife tous les jeudis la meffe du Saint-Esprit avec les litanies & les autres prieres ordonnées à ce « deffein, & que dans les autres églifes on dise le même jour au moins les litanies & les prieres ; « & que fur-tout pendant qu'on celebrera les fa- «< crez myfteres, on s'abftienne de toutes fortes d'entretiens & de difcours frivoles, qu'on y foit «< attentif, & qu'on y réponde auffi-bien de l'ef- «< prit que de la bouche. Et parce qu'il faut que les évêques fe montrent irréprochables, fobres, « chastes, & intelligens en la conduite de leur propre famille, le faint concile leur recomman- «< de premierement, que chacun obferve à sa ta- « ble une telle frugalité, qu'il n'y ait aucun excès « ni fuperfluité dans les mets: & comme il eft or- << dinaire de se laisser aller dans les repas à des dif- « cours vains & inutiles, ils feront faire pendant leur repas quelque lecture de l'écriture fainte. Enfuite à l'égard des domeftiques, que chacun ait foin de les inftruire & de les avertir de n'ê- « tre point querelleux, yvrognes, débauchez, in- «< tereffez, arrogans, blafphemateurs ni déreglez «<

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cc 1. Timoth. III. 2,

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dans leurs mœurs; mais qu'ils évitent toutes AN. 1546. „, fortes de vices, qu'ils s'affectionnent à la vertu, » & que dans toutes leurs actions, leurs habits & leur maniere exterieure, ils faffent voir une modestie & une honnêteté dignes des ferviteurs & des domestiques qui appartiennent aux mi»niftres du Seigneur...

Joann. 1. 8.

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De plus, le soin, l'attention & le deffein principal du faint concile, étant de diffiper les te„nebres des héréfies, qui depuis tant d'années » ont couvert toute la face de la terre, en réfor» mant tout ce qui fe trouvera avoir besoin de réforme, & faisant paroître dans tout son éclat la pureté & la lumiere de la verité de la religion catholique à la faveur & par la protection de Je fus-Chrift qui eft la veritable lumiere : il exhor>>te tous les catholiques qui fe trouvent ici affemblez,ou qui s'y trouveront dans la fuite,particulierement ceux qui font verfez dans les faintes lettres, de s'appliquer chacun avec une férieufe attention à la recherche & à la découverte des moïens par lefquels une fi fainte intention puiffe être remplie, & heureufement conduite » à sa fin : de maniere que par les voïes les plus prompres, les plus prudentes, & les plus conve»nables, on parvienne à condamner ce qui fe » trouvera condamnable, & à approuver ce qui fera digne d'approbation ; & qu'ainfi par toute » la terre tous les hommes puiffent d'une même bouche & par une même profeffion de foi, be>>-nir & glorifier Dieu, pere de Notre Seigneur Jefus-Chrift. Au refte, dans les fuffrages confor

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