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XXXX XXX

DICTIONNAIRE

RAISONNÉ

D'HISTOIRE NATURELLE.

HIB

HIBOU IBOU ou CHAT-HUANT, oifeau nocturne, dont il y a plufieurs efpeces ou variétés, que la plupart de nos Lexicographes ont confondues ou embrouillées fous les noms de Chouette, de Duc, de Frefaie, de Chevêche, de Hulotte, de Hibou & de Chat Huant. Le mot Strix, comme le dit M. Linnæus, doit être le nom generique de tous les oifeaux nocturnes; & celui de Noctua, avec une épithete, diftingue les différences, ainfi que le mot Accipiter eft le nom de tous les oifeaux de proie en général. Le mot Afio convient au Hibou à oreilles d'âne; celui de Bubo à tous les Ducs, avec une épithete pour en diftinguer la grandeur & la variété, celui de Noftua aurita à la Chouette à oreilles ; celui d'Aluco à la Chouette; celui d'Ulula à la Chevêche ou Hullotte ou Huette; celui de Nottua templorum alba à la Frefaie ou Effraie; cette remarque n'eft pas hors de propos pour ce que nous avons dit à chacun de ces mots.

On donne en François le nom de Hibou à différens oileaux nocturnes du rang des oifeaux de proie. Une fingularité, dans ces animaux, eft qu'ils clignent des yeux en faifant defcendre la paupierre de deffus fur celle d'en bas comme font tous les oifeaux de rapine. Nous répetons ici que le Hibou & la Chevéche n'ont point de cornes ou bouquets de plumes aux orcilles; mais ils H. N. Tome III,

A

ont comme une couronne de plumes qui leur entoure le devant de la tête, & le deffous de la gorge en forme de collier. Les yeux du Hibou font noirs; le ventre est blanc les pieds velus ; le dos plombé & moucheté ; fes ailes font i grandes qu'elles excédent la longueur de la queue. Cet oifeau eft fort maigre il vole fans faire de bruit, & crie la nuit en huant, ou d'une maniere lugubre: il fait fa nourriture de fouris. V. CHAT-HU Ant.

Dans la baie d'Hudson fe trouvent le Hibou couronné & le Hibou blanc celui-ci vole quelquefois dans le jour, qu'il confond avec la nuit, parcequ'il eft accoutumé par la reflection de la neige continuelle de ce pays, à voir prefqu'auffi clair pendant la nuit que pendant le jour. M. Anderfon dit qu'on voit en Irlande des Hibous à cornes & des Hibous de rochers; fi on leur lâche un pigeon, un d'entre eux fe jette auffitôt d'en haut fur lui, & après lui avoir arraché quelques plumes, il lui mange d'abord le cœur à travers le dos, enfuite les entrailles, & en dernier lieu la chair.

HIPOCISTE, plante parafite, qui croît fur le cifte, & de laquelle on retire le fuc d'Hipocifte. Voyez CISTE. HIPPELAPHE. Voyez ELKE.

HIPPOCAMPE ou CHEVAL MARIN, Hippocampus, eft un infecte marin du genre des cruftacées : il ne vaut rien à manger. On le trouve dans les Ports de mer & dans tous les cabinets des Naturaliftes: il est long de fix pouces, & gros comme le doigt: il a la tête & le col à peu-près faits comme ceux d'un cheval ; un bec long & creux comme un flageolet; deux yeux ronds, & deux arrêtes fur les cils qui paroiffent comme des cheveux quand il eft en mer; fon front eft fans poils; le devant de fa tête & le deffus de fon col en font couverts; les femelles n'en ont point, elles n'ont que le devant de la tête velu. Quand le Cheval marin eft mort, tout fon poil tombe: il porte une nageoire fur le dos; fon ventre eft blanchâtre, gros & enйé, la femelle eft encore plus ventrue : la queue de ces animaux eft quarrée & recourbée comme un crochet; tout leur corps eft couvert de petits cercles cartilagineux & pointus, d'où fortent de petits aiguillons; les cercles font attachés l'un à l'autre par une peau déliée qui eft de cou

leur brune avec quelques taches blanches. En général, la figure de cet infecte approche de celle d'une S ro

maine.

On trouve des Hippocampes plus grands que le précédent, & à criniere. Il y en a qui n'ont point d'aiguillons & peu d'anneaux ; d'autres enfin qui n'ont point d'aiguillons, mais beaucoup de cercles ou d'anneaux : on en compte à leur queue jufqu'à trente-cinq.

La plupart des Auteurs difent qu'il fort du ventre de cet infecte un venin, dont le reméde eft d'avaler du vinaigre dans lequel on aura fait mourir une Seche, poiffon qui fe dérobe aux yeux des Pêcheurs en jettant une liqueur noire comme de l'encre. Voyez au mot SECHE. On prétend que l'Hyppocampe eft bon contre la morfure des chiens enragés.

HIPPOLITHE, Hippolithus. Nom qu'on donne à la pierre ou bezoard de cheval, laquelle fe trouve dans la véhicule du fiel, ou dans les inteftins ou dans la veffie de cet animal. Elle eft ordinairement groffe comme le 'poing, grifâtre, compofée de couches circulaires. Voyez au mot BEZOARD OU CALCUL.

Il s'engendre auffi quelquefois des pierres dans les machoires & dans d'autres parties des Chevaux. Lemery dit qu'il y a même lieu de penfer que la plupart des maladies qui arrivent aux Chevaux, & auxquelles les Maquignons ni les Maréchaux ne connoiffent rien, viennent de ces pierres, qui ayant été engendrées & formées dans quelques-uns des vifceres de l'animal, y font des obftructions naturelles.

On prétend que l'Hippolithe eft fudorifique, qu'elle réfifte au venin, tue les vers, & qu'elle arrête le cours de ventre.

HIPPOMANÈS. C'eft un corps que les anciens difoient être de la groffeur d'une figue fauvage, de couleur noire, & adherant à la tête du Poulain nouvellement né. L'opinion commune étoit que fi la jument ne dévoroit pas elle-même l'Hippomanès elle abandonnoit le Poulain. On regardoit auffi ce corps comme la inatiere principale d'un philtre extrêmement puiffant. Cette opinion étoit fi accréditée du tems de Juvenal, qu'il n'a pas hésité d'attribuer une grande partie des défordres

de Caligula à une potion que fa femme lui avoit donnée à prendre & où elle avoit fait entrer un Hippomanès entier. Des obfervations folides & dénuées de préjugés ont fait connoître la fauffeté de ces divers fentimens avancés par les Anciens.

On doit diftinguer deux fortes d'Hippomanès. Le premier eft une liqueur qui fort des parties naturelles de la jument pendant qu'elle eft en chaleur ; le fecond est une matiere qui a diverfes formes, qui eft compofée de petites lames dans toute fon étendue, & qui n'a point l'air d'être un corps organifé, mais fimplement un fuc épaiffi, ainfi que s'en eft affuré M. Daubenton. Cette matiere eft le fédiment d'une liqueur, qui fe trouve dans une cavité qui eft entre l'amnios & l'allantoïde : ainfi ce corps n'eft point placé fur le front du poulain, & la jument ne nourrit pas moins fon petit, quoiqu'on ait enlevé l'Hippomanès.

Quant à l'effet de ce philtre redoutable, on eft en droit de douter de sa possibilité. Voyez Hiftoire de l'Académie, année 2752.

On voit, dans le Cabinet du Jardin du Roi, des Hippomanès de différentes grandeurs, confervés dans l'efprit-de-vin.

HIPPOPHAES, eft un arbriffeau qui croît dans la Morée, aux lieux fablonneux de la mer : il eft garni d'épines fort dures, & de feuilles qui reffemblent à celles de l'olivier, mais qui font plus longues, plus étroites & plus tendres. Ses fommets fe répandent en rond, en forme de chevelure blanche. Sa racine eft groffe, longue, & remplie d'un fuc laiteux très amer, & d'une odeur forte: fes fleurs sont en grappes.

Le fuc de l'Hippophaës eft purgatif : les foulons du pays fe fervent de cet arbriffeau.

que

HIPPOPOTAME ou CHEVAL DE RIVIERE, Hippopotamus, eft un animal amphibie qui habite plus l'eau fur terre, qui tient extérieurement du cheval & du boeuf, mais dont le caractere principal eft d'avoir quatre doigts ongulés à chaque pied; & à chaque mâchoire quatre dents incifives, dont les fupérieures font féparées par paires, & les inférieures paroiffent en avant parallelement à la mâchoire; les deux du milieu font beau

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