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loftéologie comparée les fquelettes des individus intermédiaires de ces animaux, & ceux qui fe rapprochent le plus de l'homme, tels que le finge & l'ours; cela eft inftructif & agréable. Dans le refte du deffous de cette table, on place les meilleurs Livres, qui ont rapport aux différentes branches de l'Hiftoire Naturelle ; furtout ceux qui ont des eftampes enluminées.

Le deffus de la porte eft garni d'un grand cadre, rempli de peaux de poiffons rares, defféchées, vernies & collées fur le papier.

Les trumeaux des croifées font garnis d'une ou de deux armoires, qui contiennent fur des tablettes plufieurs inftruments de phyfique, machine pneumatique, miroir ardent, lunette à longue vue, loupe, microfcope, télescope, aimants naturels & artificiels.

On voit fur les gradins du bas, la pâte du ris de la Chine, ainfi que la pierre de lard, la pierre qui fervoit autrefois de hache aux Sauvages, quelques morceaux de la→ que, les bijoux des Sauvages du Nord, qui font ou d'ivoire ou d'ambre jaune ou de corail, garnis d'or ou d'argent, de la pâte de porcelaine, &c.

Les tiroirs des ftudioles, fous cette armoire, contien nent un médailler, de l'encre de la Chine, des phioles lachrymatoires: les foufres, les plus belles pierres gravées de l'Europe, ou leur empreinte en cire d'Espagne, les jettons, les camées, les poids & les mesures des Anciens, les idoles, les cinéraires, les lampes, les inftrumens des facrifices, les fauffes pierreries.

Enfin les embrâfures des fenêtres doivent être garnies de tableaux de pierre en pieces de rapport On y peut mettre auffi, de même que dans les embrâfures de la porte & fur les panneaux, des tubes fcellés hermétiquement, remplis de reptiles rares, confervés dans les li queur convenables.

HOANCYCIOYU, animal de la Chine, qui fe voit dans la Province de Quantong: il tient de la forme & de la nature du poiffon & de l'oifeau. Il est jaune pen dant l'été, & vole fur les montagnes comme un oiseau 1 vers l'hiver, il fe retire dans la mer; c'eft alors que pour l'attraper, car fa chair eft fort délicate, on lui dreffe des pieges, & on lui tend des filets; du moins H. N. Tome III.

C

tel eft le recit du Rédacteur de l'Ambassade des Hollandois à la Chine.

Le même Narrateur dit qu'il fe trouve auffi dans la Province de Che Kiang du même Empire, un petit oifeau nommé Hoancyagio, que les habitans trempent dans leur vin fait de riz, & dont ils font des efpeces de confitures, qu'ils vendent à bon prix.

HOBEREAU ou HAUBREAU. C'eft après l'Emérillon, le plus petit des oifeaux de Leurre, dont on le fert en Fauconnerie. Voyez l'article FAUCON.

HOBUS. Voyez MIROBOLANS.

HOCHE-PIÉ où HAUSSE-PIED, nom qu'on donne à l'oifeau qu'on lâche feul après le Héron, pour le faire

monter.

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HOCHE QUEUE. Voyez BERGERONETTE. On a donné auffi le nom de Hoche Queue à un poiffon des Indes Orientales, parcequ'il remue toujours la queue comme l'oifeau qui porte ce nom. Ce poiffon fe trouve proche Amboine, dans l'endroit qu'on appelle Golfe de Portugal: le mâle fuit toujours fa femelle ; l'un & l'autre font d'un bleu clair.

HOLLI où ULLI. Les Indiens donnent ce nom à une efpece de liqueur réfineufe, qui découle par les incifions qu'ils font à un arbre appellé Chilli ou Holquahuylt, qui croît au Mexique : fon tronc eft léger & moëlleux de couleur fauve: fa fleur eft large, blanche, rougeâtre & étoilée : fon fruit a la figure d'une aveliné, & eft d'un goût amer.

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La liqueur Holli eft employée dans la compofition du chocolat des Indiens: elle eft cordiale, stomachique & propre à arrêter le cours de ventre.

HOLOTHURIES, Holothuria, efpeces de corps marins informes, qu'on a mis parmi les Zoophytes ou Plantes animales; corps qu'on ne mange point, & que la mer jette avec des ordures fur le rivage: c'eft un infecte de mer, de l'efpece des Mollufques. On en distingue plufieurs fortes; les unes ne font point attachées au rochers, mais elles font adhérentes à la vase, & couvertes d'un cuir dur elles font plattes, & de la figure d'une rofe; il y tout au tour de petits trous. De cet endroit pend une petite excroiflance molle; l'autre bout

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eft plus menu; en dedans toutes les parties font confuLes ce Zoophyte fent mauvais.

La feconde efpece fe trouve dans les ordures que la mer jette fur le bord du rivage. Sa peau eft dure & apre: on en peut mieux diftinguer les parties intérieures. A un bout, il femble qu'il y ait une tête ronde & un trou, qu'on peut prendre pour une bouche ronde & ridée, qui s'ouvre & fe ferre; après quoi, on trouvé un corps affez gros, plein d'aiguillons & qui finit en pointe. C'est comme une queue qui a de chaque côté un pied ou une aile: l'aile de deffus eft plus étroite, découpée à l'entour, & finiffant en pointe; depuis le haut de cette aile jufqu'à la pointe; il y a un trait; l'autre aile eft plus large par-tout. C'eft par le moyen de ces ailés, que ce Zoophyte paroît le remuer.

On parle beaucoup d'une efpece d'holoturie des Indés, qu'on ne peut toucher fans fe fentir la main violemment enflammée: le remede eft d'y appliquer promptement de l'ail pilé; fans quoi, cette ardeur va jufqu'à donner la fievre. Malgré la propriété finguliere de cette forte d'Holoturie, des Indiens en laiffent macérer quelque tems dans leurs liqueurs pour les rendre plus piquantes; mais ils font fujets à avoir des maladies éphémeres toutes les fois qu'ils en boivent. Voyez ZOOPHYTE.

HOMMARD. Voyez l'article ECREVISSE.

HOMME, Homo. L'Homme eft le chef d'oeuvre de la nature, un monde en racourci, le centre où l'univers entier fe réfléchit. Tout nous démontre l'excellence de fa nature & la diftance immenfe que la bonté du Créateur a mife entre l'Homme & la Bête: l'Homme eft un être raisonnable; l'Animal eft un être fans raifon. L'Homme le plus ftupide fuffit pour conduire le plus fpirituel de tous les Animaux; il le commande, it le fait fervir à fes ufages, & celui ci lui obéit. Les opérations des brutes ne font que des réfultats purement méchaniques, purement matériels & toujours les mêmes; l'Homme, au contraire, met de la variété ou de la diverlité dans fes opérations & dans les ouvrages, parceque fon ame eft à lui, & qu'elle eft indépendante & libre.

Le Globe que l'homme habite eft couvert des pro

ductions de fon induftrie & des ouvrages de fes mains c'eft réellement fon opération qui met toute la terrè en valeur.

Soit que nous confiderions l'Homme dans fes différents âges, foit que nous jettions un coup d'œil fur les variétés de fon efpece, foit que nous examinions fon organisation merveilleufe, fon hiftoire nous touche fous ces différens points de vue tous également interreffans. Nous tâcherons donc d'en préfenter ici de legeres efquiffes : mais que pourrions-nous faire de mieux que de préfenter un extrait, tiré de ce qu'en a dit l'illuftre M. de Buffon! Prenons d'abord l'Homme à l'inftant de fa naiffance. Incapable de faire encore aucun ufage de fes organes, T'enfant qui naît a befoin de fecours de toute efpece, c'eft une image de mifere & de douleur ; il eft dans ces premiers tems plus foible qu'aucun des animaux. En naiffant, l'enfant paffe d'un élement daus un autre : au fortir de l'eau qui l'environnoit de toutes parts dans le fein de fa mere, il fe trouve expofé à l'air, & il éprouve dans l'inftant l'effet de ce fluide actif. L'air agit fur les nerfs de l'odorat & fur les organes de la refpiration; cette action produit une fecouffe, une espece d'éternuement qui fouleve la capacité de la poitrine, & donne à l'air la liberté d'entrer dans les poumons; il dilate leurs véhicules, les gonfle, s'y rarefie à un certain degré après quoi le reffort des fibres dilatées réagit fur ce fluide léger, & le fait fortir des poumons: voilà T'enfant qui refpire.

Cette fonction de la refpiration eft effentielle à l'Homme & à plufieurs efpeces d'animaux : c'est ce mouvement qui entretient la vie; s'il ceffe l'animal périt. Auffi la refpiration ayant une fois commencé, elle ne finit qu'à la mort; & dès que le Fat's a refpiré pour la premiere fois, il continue à refpirer fans interruption.

L'enfant dans le fein de la mere nage dans un fluide, & y vit fans refpirer; le fang paffe d'un ventricule du cœur à l'autre ventricule, par le moyen du trou ovale : mais dès que l'enfant commence à refpirer, le fang prend une nouvelle route par les poumons. Cependant on peut croire avec quelque fondement que ce trou Ovale ne fe ferme pas tout à coup au moment do la rais

fance, & que par conféquent une partie du fang doit continuer à paffer par cette ouverture. Il feroit peutêtre poffible d'empêcher que ce trou ovale ne fe fermât, en plongeant l'enfant nouveau né dans de l'eau tiède, en le mettant enfuite à l'air, & en réitérant cela plufieurs fois ; on parviendroit peut-être par ce moyen à faire d'excellens plongeurs, qui vivroient également dans l'air & dans l'eau. C'est une experience que M de Buffon avoit commencée fur des chiens : la chienne mit bas fes petits dans l'eau tiède, où ils refterent une demie heure ; on les laiffa enfuite refpirer l'air le même tems; on les replongea dans du lait ; on les remit à l'air, & ils vêcurent très bien.

La plupart des animaux ont encore les yeux fermés quelques jours après leur naiffance: l'enfant les ouvre auffitôt qu'il eft né, mais ils font fixes, ternes & communément bleux. Le nouveau né ne distingue rien, car Les yeux ne s'arrêtent fur aucun objet ; l'organe eft encore imparfait; la cornée eft ridée, & peut-être auffi la rétine eft-elle trop molle pour recevoir les images des objets & donner la fenfation de la vue distincte. Il ne commence à rire qu'au bout de quarante jours, c'est auffi le tems auquel il commence à pleurer, car auparavant les cris & les gémiffemens ne font point accompagnés de larmes. Le rire & les larmes font des produits de deux fenfations, intérieures, qui, toutes deux dépendent de l'action de l'ame, auffi ces fignes font-ils particuliers à l'efpece humaine pour exprimer le plaifir ou la douleur de l'ame; tandis que les cris, les mouvemens & les autres fignes des douleurs & des plaifirs du corps, font communs l'Homme & à la plupart des animaux.

La grandeur de l'enfant né à terme, elt ordinairement de vingt & un pouces. A neuf mois le Fatus pese ordinairement douze livres & quelquefois jufqu'à quatorze. La tête du nouveau né eft plus groffe à proportion que le refte du corps ; & cette difproportion, qui étoit encore beaucoup plus grande dans le premier âge du Fatus, ne difparoît qu'après la premiere enfance. La peau de l'enfant, qui naît, paroît rougeâtre, parcequ'elle eft affez tranfparente pour laiffer appercevoir une nuance foible de la couleur du fang: au refte on

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