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de fon existence, de la deftination, de fon domaine de fon gouvernement, de fes facultés phyfiques, de fa prééminence, &c. La nature de cet ouvrage exigeoit que nous miffions des bornes à nos defcriptions, nous l'avons fait, particulierement fur le fyftême de la généra— tion; nous n'avons pas même difcuté l'opinion de ceux qui l'établiffent ovipare, tandis que d'autres la prétendent vivipare. Nous en avons fait de même à l'égard du fiége de l'ame, que M. de la Peyronie place dans le corps calleux; ce petit corps blanc un peu ferme & oblong qui eft comme détaché de la maffe du cerveau, & que l'on découvre quand on éloigne les deux hémifpheres l'un de l'autre. D'autres avant lui en avoient affigné le fiége dans la glande pinéale, d'autres dans la moëlle allongée.

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A l'égard de la nature & de la quantité des os qui com pofent la charpente humaine, nous avons cru devoir en parler à l'article SQUELETTE: un expofé fuccint de l'oftéologie comparée, mérite bien qu'on en parle féparément. Il en eft de même à l'égard de la barbe, des cheveux, &c. dont on fera mention à l'article POIL. Quant aux différentes efpeces de peau, furpeau, ou cuticule, leurs préparations & leurs ufages dans les arts, voyez le mot PEAU. Nous expoferons à l'article MOMIE, les préparations que la Pharmacie en fait. Pour ce qui concerne la graiffe humaine dont on fe fert en Médecine Voyez au mot GRAISSE. La Médecine tire encore quelques autres remedes des différentes parties de l'homme; le crâne, le cerveau humain donnent un fel & une cau antiépileptiques, ainfi que les cheveux & le fang, mais tous ces remedes font aujourd'hui prefqu'entiérement abandonnés. On tire de l'urine le fameux phofphore, connu fous le nom de phofphore d'Angleterre ou de Kunckel; les ongles font très vomitifs, le lait des femmes eft reftaurant, &c. Voyez tous ces mots, & ce qu'en ont dit les ouvrages des Chymiftes modernes.

HOMME MARIN, Homo marinus, Beaucoup de voyageurs font mention d'hommes marins, auxquels ils ont donné les noms de Tritons, de Néréides, de Syrenes, de poissons femmes ou ambizes ; tous s'accordent à

dire que ce font des monftres marins, fort femblables aux hommes, du moins depuis la tête jufqu'à la cein

ture.

On lit dans les délices de la Hollande, qu'en 1740, après une furieufe tempête qui avoit rompu les digues de Westfrife, on trouva dans les prairies une femme marine dans la boue: on l'emmena à Haarlem, on l'habilla & on lui apprit à filer, elle ufa de nos alimens, & vêcut quelques années, fans pouvoir apprendre à parler, & ayant toujours confervé un inftinct qui la conduifoit vers l'eau : fon cri imitoit affez les accens d'une perfonne mourante. L'Hiftoire générale des Voyages dit, qu'en 1560, des Pêcheurs de l'Ile de Ceylan, prirent d'un coup de filet fept hommes marins & neuf femmes marines. Dimas Bofques de Valence, Médecin du Roi de Goa, qui les examina, & qui en fit l'anatomie en présence de plufieurs Miffionnaires Jéfuites, trouva toutes leurs parties intérieures très conformes à celles de l'homme. Toutes les descriptions de ces monftres marins, leur donnent la taille ordinaire d'un homme, mê mes configuration & proportions jufqu'à la ceinture, la tête arrondie, les yeux un peu gros, le vifage large & plein, les joues plattes, le nez fort camus, des dents très blanches, des cheveux grifatres, quelquefois bleus, plats & flottans fur les épaules, une barbe grife & pendante fur l'eftomach, qui eft auffi garni de poils gris, comme dans les vieillards, la peau blanche & affez délicate. Le mâle & la femelle ont le fexe de l'homme & de la femme: on appelle Tritons les mâles, & Syrénes les femelles : celles-ci ont des mamelles fermes & arrondies comme les ont les Vierges; les bras font affez larges, courts & fans coudes fenfibles, les doigts font à moitié palmés, & leur fervent de nageoires; mais la partie inférieure, à prendre du nombril, eft femblable à celle d'un poiffon Dauphin, & elle fe termine en queue large & fourchue. Nous doutons fort de tous ces faits

HOMME SAUVAGE, Homo fylveftris. C'est encore une espece de monftre, dont parlent un grand nombre de Voyageurs. Il vit, difent ils dans le milieu des bois, & à la parole près, il reffemble assez en gran

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deur & en figure à certains Barbares d'Afrique ; fa force elt.extraordinaire, il ne marche que fur deux pieds qu'il plie comme un chien à qui on a appris à danfer; il est fort adroit & léger à la courfe; les Seigneurs des pays où il fe trouve des Hommes fauvages, leur font la chaffe, comme on fait ici celle du cerf. Il a la peau fort velue, les yeux enfoncés, l'air féroce, le vifage brûlé & tous les traits font affez réguliers, quoique rudes & groffis par le foleil ; il fe fert, comme nous, de fes deux bras: tout fon corps eft couvert d'une laine blanche grife ou noire, il crie comme les enfans. Ces Hommes Lauvages font, dit-on, d'un naturel fort rendre, & té— moignent vivement leur affection & leurs tranfports par des embrassemens ; ils trépignent auffi de joie ou de dépit quand on leur refufe ce qu'ils défirent. Vraifemblablement cet Homme fauvage, eft l'homme des bois, c'eft-à-dire, le Barris des Auteurs, le Ourang-outang des Indiens, en un mot cette efpece de finge à qui l'on donne quelquefois le nom de vrai Satyre, & qui eft dit on, affez entreprenant pour violer les filles & les femmes. On lit dans les Memoires de Trévoux (Janvier & Février 1701) l'extrait d'une lettre écrite des Indes le 10 Janvier 1700 où l'Auteur dit qu'étant le 19 Mai 1699 à la rade de Batavia, il vit fur le London, frégate Angloife qui revenoit de Borneo, l'enfant d'un de ces hommes fauvages qui n'avoit que trois mois; il étoit haut de deux pieds, & tout couvert d'un poil fort court, il étoit fort camus, & avoit déja autant de force qu'un enfant de fept ans: il en jugea par la résistance extraordinaire qu'il fentit en le tirant par la main, il ne fortoit de fa loge qu'avec peine & chagrin. Ses actions fembloient humaines ; quand il fe couchoit, c'étoit fur le côté, appuyé fur une de fes mains, le pouls du bras lui battoit comme à nous.

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M. de la Martiniere, dans fon Dictionnaire de Géographie, rapporte qu'on prit un homme fauvage dans Ics bois d'Hanovre, & qu'on le porta en Angleterre, ou George I le donna en garde à un particulier, mais cet homme fauvage mourut bientôt.

Le Mercure de France, (Décembre 1731) fait auffi mention d'une jeune fille fauvage trouvée dans les bois

de Songi près Châalons en Champagne. On en a donné une hiftoire plus détaillée en 1755 on cite plufieurs autres exemples femblables d'hommes & femmes fauvages ou des bois, qui prouvent qu'on a en effet trouvé quelquefois des hommes fauvages, que des événemens particuliers avoient éloignés de leurs retraites ordinaires. Mais il ne faur pas confondre le véritable homme fauvage avec de grands finges, ou d'autres animaux brutes qui ont quelque reffemblance extérieure avec l'homme par la forme, par les geftes, par les façons d'agir &c. Ce qui diftingue effentiellement l'homme d'avec la brute, aux yeux du Naturalifte, c'est l'organe de la parole & la perfectibilité.

HOR MIN 01 ORMIN. Voyez ORVALE.

HORNBERG: la plupart des Minéralogiftes difent que c'eft la pierre de corne. Voyez re mot. On l'appelle auffi Hornftein: ces mots font ufités chez les Mineurs Allemands & Suédois.

HOTAMBŒIA: nom qu'on donne au Serpent puant de Ceylan: il eft d'une couleur jaune, il n'incommode perfonne par fa morfure, à moins qu'on ne l'irrite: mais peu de gens s'occupent de cette befogne; car il exhale de fa gueule une vapeur fi infecte, qu'on eft obligé de fuir.

HOUATTE ou HOUETTE. Voyez APOCIN.

HOUBLON ou VIGNE DU NORD, Lupulus. Plante ferpentante, très précieufe, & qui eft connue de tout le monde; fes racines font menues & s'entortillent les unes avec les autres. Il en fort des tiges foibles, très longues, tortillées, velues & rudes; elles embraffent étroitement les perches & les plantes fur lefquelles elles grimpent ; fes feuilles qui font ameres, fortent des nœuds deux à deux, oppofées, rudes, communément découpées en trois ou cinq parties, portées fur des queues affez longues. L'efpece qui porte les fleurs n'a point de graines, & celle qui porte des graines, n'a point d'étamines. Les fleurs naiffent dans le mâle, de l'aiffelle des feuilles; elles font en grappes comme celles du chanvre, pâles, fans pétales, compofées de plufieurs étamines & d'un calice à cinq feuilles: elles font ftériles. L'efpece femelle porte

des fruits qui font comme des pommes de pin, compo fés de plufieurs écailles membraneufes, pâles, jaunâtres, attachés, fur un pivot commun, à l'aiffelle defquels naillent de petites graines applaties, rouffes, d'une odeur d'ail, ameres & enveloppées dans une coeffc membraneuse.

Cette plante eft très commune en différens pays, & croît dans les haies & les prés. En Angleterre, en Allemagne, en Flandres, on feme & on cultive le houblon avec grand foin & beaucoup de dépenfe; on le fait foutenir par de grands échalas, ou des perches à la maniere des vignes.

Le houblon fe plaît dans un terrein humide, peu pierreux, mais gras & bien fumé: on doit le labourer à l'entrée de l'hiver, & à la fin faire dans le plant des trous d'environ un pied en tous fens, & à quatre pieds de diftance; vers la fin de Mars on met dans ces trous du fumier, celui de pourceau y eft très bon. L'année suivante lorfque le houblon a pouffé à la hauteur d'un pied, on fiche en terre de petites perches, comme pour ramer des haricots, enfuite on jette de nouvelle terre autour de chaque plante'; au mois de Mai, on donne un troifieme labour: vers le mois de Décembre, on met un demi pied de fumier fur chaque motte de houblon, on bêche la terre & on renfouit le fumier. En Mars, on bêche encore, & à la fin du mois on le taille, c'est-àdire, qu'on coupe tout le vieux bois à rafe du cœur de la plante; en Avril, on plante à côté de chaque motte de houblon, de groffes perches de bois blanc, & on y lie le houblon avec de bon fil; en Septembre & dès qu'il jaunit, ce qui en marque la maturité, on coupe avec la faucille les farments à deux pieds de terre ; puis on détache les fruits: mais ce n'eft guere qu'à la troifieme année qu'on peut efperer beaucoup de rapport de cette plante.

Il y a une rofée farineufe & mielleufe, qui tombe en été au lever du foleil, dans le tems que le houblon est en fleur; elle fait fécher & périr les feuilles, & ruine quelquefois la récolte. Pour prévenir ces mauvais effets, on doit auffitôt arracher les feuilles de houblon, car les

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