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AN1555.

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cette ville & écrit aux princes de s'y rendre. LXXXI. Difcours de ce prince à la diéte. LXXXIV. Le pape envoie le cardinal Moron pour legat à la diéte. LXXXV. Il envoie un nonce en Angleterre. LXXXVI. On fait le procés aux heretiques en Angleterre. LXXXVII. La reine veut reftituer les biens des églifes. LXXXVIII. Mort du pape Jules III. LXXXIX. Retour du cardinal Moron à Rome. xc. On entre au conclave, & le cardinal de Ferrare prétend à la papauté. xc1. On travaille à l'életion du cardinal de Sainte-Croix, xc. Brigues du camerlingue en faveur de ce cardinal. xcm. Il eft élú pape. xcv. Il prend le nom de Marcel II. xcv. Il eft facré évêque & couronné pape. xcvi. Son zele pour la reformation. xcvi. Son deffein d'inftituer un ordre militaire. XCVIII. Ses grands deffeins pour le gouvernement de l'églife. xcix. Sa

mort.

HISTOIRE

L'angleterre reconciliée au S. Siege sous le regne de la Reyne Marie.

HISTOIRE

ECCLESIASTIQUE.

LIVRE CENT QUARANTE-SIXIÉM

C

E-SIXIÈME. An.1550.

J.

te vers le nouveau

les III. Pallavicin,

OMME la mort du pape Paul III. fa- L'empecilitoit beaucoup le rétabliffement du reur depu concile; & que d'ailleurs Jules III. qui venoit de lui fucceder, s'étoit obli-pape Jugé dans le conclave, par un ferment fait avec les autres cardinaux, de reprendre cette impor-in hift. cont. tante affaire, l'empereur dirigea toutes fes vûës Trident.l. 11. du même côté, afin de rétablir la paix dans. 8. n. 1. l'empire, & d'obliger les Proteftans à fe foû- Vez le limettre aux décifions d'une fi augufte affemblée. precedent Dès qu'il eût appris en Flandre la nouvelle de l'élection du pape, il nomma pour l'ambaffade d'obédience Dom Louïs d'Avila, grand-maître

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∙145.n.105.

110. D.Antonia.

deVera, hift. de Charles

de

pag. 270.

de l'ordre d'Alcantara, qu'il chargea de feliciter AN.1550. le nouvel élû fur fon exaltation, & de l'entrete

II.

nir des affaires du concile, dont il defiroit la continuation & l'heureux fuccés.

Le nouveau pape reçut cet ambassadeur avec Le pape beaucoup de joïe, & répondit aux complimens fait fçavoir de l'empereur avec de grandes marques d'affereur qu'il &tion. A l'égard du concile, il paroît que

à l'empe

cile.

l'on en

veut réta- parla peu, parce qu'auffi-tôt après fon élection blir le con- le nouveau pape avoit chargé François de TolePallavicin, de, ambaffadeur de Charles V. de mander à ce ibid. ut fup. prince, que fon intention étoit de rétablir ce

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contre les

concile à Trente, & de le faire continuer autant de tems que cela feroit neceffaire, pour le bien & l'honneur de la religion. L'empereur voulut répondre à cette bonne intention du pape, par de nouveaux témoignages de zéle pour la vraie religion,

Ce fut pour cette raifon qu'il fit publier un Edit de édit très-fevere contre tous ceux qui feroient l'empereur profeffion d'une autre religion que de la cathoheretiques. lique; & pour tenir la main à l'execution de cet Sleidan in édit, il établit plufieurs tribunaux femblables à oment. de ceux de l'Inquifition, choififfant des juges féveftatu relig. breip. lib. res pour punir à la rigueur tous ceux qui y con22. pag. treviendroient, & ordonnant lui-même les pei781.ex edit, nes aufquelles ils feroient condamnez fans aucuan. 1556. ne remiffion.

Heff, hift.

de l'empire › Cet édit qui fut rendu public fur la fin du tom. 1. 1. 3. mois d'Avril, quelque tems avant le départ de 8.397. l'empereur de Bruxelles, pour fe rendre à une

autre diéte qu'il avoit convoquée à Ausbourg portoit que ce prince après tous les foins qu'il s'étoit donnez pour conferver la religion dans fes païs, & en déraciner l'erreur & l'herefie, apprenoit avec un vrai chagrin, que non-feulement fes fujets, mais encore les étrangers, qui habi toient fes province s& y négocioient, répan

doient

doient cette pefte dans tous les endroits parmi AN.1550. le peuple; enforte qu'il croit qu'il eft abfolument AN.1550. neceffaire d'y pourvoir par de violens remedes, & de s'informer exactement des coupables, pour arracher entierement cette yvraie & extirper le mal jufqu'à fa racine. Que c'eft dans cette vûë qu'il avoit eu foin d'avertir dans les dernieres diétes les gouverneurs des provinces & les états d'y veiller, & de maintenir l'ancienne & catholique religion; vû que chacun voit évidemment les troubles & féditions, que cette tâche a caufez parmi les peuples voifins, fans parler de la perte du falut d'une infinité d'ames. L'empereur ajoûte, que du confeil de fa très-chere fœur gouvernante des Païs-bas, il a fait cette loi; & qu'il défend en premier lieu qu'on vende, qu'on achete & qu'on retienne les ouvrages de Luther, d'Oecolampade, de Zuingle, de Bucer, de Calvin, & d'autres imprimez depuis trente ans fans nom d'auteur, & contenus dans le catalogue des theologiens de Louvain. De plus, continuë-t-il, on n'aura aucun tableau ou image faite en dérifion de la fainte Vierge & des Saints, on n'abbattra ni statuë ni tableau d'aucun Saint; on ne prêtera point fa maison pour tenir des affemblées fecrettes, où l'on a coûtume de répandre l'erreur, où l'on confpire contre l'église & contre l'état, & où quelques-uns fe font rebaptifer; on ne difputera ni en public ni en particulier de la fainte écriture; on ne s'ingerera point de l'interpreter, à moins qu'on ne foit theologien, & que l'on n'ait un témoignage autentique d'une univerfité approuvée, enfuite l'édit expofe les peines aufquelles il menace de condamner ceux qui contreviendront à ces défenfes.

Les contrevenans, dit-on, feront punis com. me des féditieux & des perturbateurs de la tranquillité publique, & en cas d'obftination dans

A 2

leurs

leurs erreurs, les hommes périront par l'épée, les AN.1550 femmes feront enterrées vives, tous leurs biens confifquez, fans qu'ils aïent le pouvoir de faire aucun teftament, & s'ils en ont fait quelqu'un, il fera caffé & annullé. De plus on défend à tous fujets de recevoir dans leur maison, ou d'affifter ceux qu'on connoîtra fufpects d'herefie : on enjoint de les dénoncer au plûtôt à l'inquifiteur ou au gouverneur de la ville, fi l'on ne veut pas fubir la même peine. Ceux qui par foibleffe feront tombez dans l'erreur, s'il n'y a ni malice, ni opiniâtreté, ni efprit de fédition, & qui fe feront reconnus pour retourner dans le fein de l'églife, ne s'entretiendront jamais entre eux des chofes concernant la foi & la religion, autrement ils feront punis comme s'ils étoient retombez dans le crime, auffi-bien que ceux qui étant feulement foupçonnez d'herefie, auront été condamnez à faire abjuration, ou à fatisfaire publiquement, & qui enfuite feront accufez de nouveau. Aucune dignité, aucune charge ne feront accordées aux perfonnes fufpectes. On ne recevra point d'étrangers dans les villes, s'ils ne font munis d'un témoignage de vie & de mœurs du curé de leur paroiffe, Les gouverneurs & lieutenans s'informeront avec foin de ceux qui contreviendront à cet édit, & prêteront main-forte aux inquifiteurs & aux juges ecclefiaftiques pour faire arrêter les coupables, & les punir felon les formalitez l'empereur fe refervant le droit de les punir lui-même, fi ces officiers manquent à leur devoir.

Les évêques, archidiacres, & abbez, prendront foin d'examiner fi quelques uns d'entre les ecclefiaftiques font infectez de cette pefte, & en feront une févere punition Le delateur dont l'ac-. cufation fera bien fondée, aura la moitié du bien de l'accufé, pourvû qu'il n'excedât pas fix cens

écus

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