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AN.1551ler. Il donna donc fes ordres pour lever fix mille trop aigri, & fe croïoit trop engagé pour recuPallavic. hommes de pied & trois cens chevaux, & les Trid. l. 11. faire marcher à Boulogne, où fe devoit faire la 6.16.n.9. jonction des troupes de l'empereur avec les fiennes.

hift. cons.

XCIIL

Le pape

envoie

fon neveu

hift. concil.

Trid.l. II.

Vide Adria

Pendant que ces troupes étoient en chemin, le pape dans le deffein de faire croire qu'il avoit fait tout fon poffible pour éviter la guerre, envoïa Corneio Afcagne Corneïo, fils de fa foeur, vers le roi de en France France, & lui ordonna de paffer d'abord à Parau fujet de me pour exhorter le duc à remettre la ville enFarme. tre fes mains, & lui propofer en échange le duPallavic. ché de Camerino, avec une penfion de quinze mille écus par an, pour dédommagement, parce 13.2.5. que ce duché pouvoit moins valoir que celui de Daniel, ut Parme, & l'affurer qu'il n'y avoit point d'autre fup, p. 22. moien de contenter l'empereur. Le duc réponBum lib. 8. dit à ces propofitions, que les François étant dé. ja dans Parme, il ne pouvoit pas les en chaffer, parce que ce feroit commettre une trahison envers le roi de France; que cependant pour faire plaifir au pape, il étoit prêt de faire tout ce que le roi jugeroit à propos. Afcagne fe rendit en France pour fçavoir les intentions de Henri II. mais on lui dit pour toute réponse que ce prince feroit tout ce que voudroit le duc. Octavio & Henri II. étoient convenus de répondre ainfi; ce qui vouloit dire, qu'ils ne vouloient rien accorder de ce qu'on leur demandoit. Afcagne aïant rapporté ces réponses on se résolut ferieufement à commencer la guerre.

Fra-Paolo ut fup.

XCIV.

Ferdinand de Gonzague auquel on joignit le Commen-marquis de Marignan fe mit auffi-tôt en camcement de pagne avec les troupes Efpagnoles qu'il avoit tila guerre rées du Milanez & du Piemont, & s'étant renpour l'afe du à Plaifance, il remplit cette ville & le bourg de Sandonino de nouveaux foldats, & tient par

faire de

Parme.

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parce

AN.1551.

De Thon,

ce moïen Parme inveftie, & pour priver les affiégez du moïen de faire leur récolte, que c'étoit au mois de Mai, il fit un dégât ge- in hift. 1.8. neral dans toute la campagne. A ces premiers.. actes d'hoftilitez, le cardinal de Tournon & Paul Sleidan in de Termes, dont l'un conduifoit les affaires du comment.. roi en Italie, & l'autre étoit fon ambassadeur à 22.p.811. Rome, voïant qu'ils n'avoient pû rien obtenir du pape, fe retirerent l'un à Venife, & l'autre à la Mirandole, où les troupes de France s'affembloient. La premiere place que Gonzague attaqua fut Bercello château dépendant du duc de Ferrare entre Cafel-Major & le territoire de Mantouë. Déja tout étoit en armes, Jean-Baptifte de Monté avec cinq mille hommes d'infanterie, & cent chevaux legers, étant parti de Boulogne, avoit paffé la Lenza pour fe joindre à Gonzague. On prit plufieurs lieux du Parmesan, & entr'autres Colorno terre de Jean François Sanfeverino à qui Octavio l'avoit ôtée, & qu'il avoit fait mettre en prison.

fac envoïé

en Italie.

Sleidan. lo

XCV. Henri II. envoïa Charles de Coffé maréchal Le maréde Brifac au fecours d'Octavio, avec de bonnes chal de Bri troupes: mais les Imperiaux joints aux troupes du pape attaquerent en même tems Parme & la Mirandole avec tant de force, & firent de fi, co fup. p. grands ravages dans tout le païs, que Brifac ne 817. fe fentant pas affez fort pour s'y oppofer, ne penfa qu'à faire diverfion, & fur la fin du mois d'Août s'en alla en Piémont & dans le Montferrat où il se rendit maître de Quiers, de faint Damien & d'autres places. Ce qui obligea Gonzague d'abandonner le blocus de Parme, craignant pour le Milanez. Paul de Termes s'étoit jetté dans Parme, & Sanfac dans la Mirandole pour les défendre. Et pour plus grande fureté, le roi avoit dépêché Pierre Strozzi en Italie avec un bon corps d'infanterie, & un autre de cava

E 3

lerie

Pierre

lerie commandé par Horace Farnefe duc de AN.1551. Caftro. Strozzi paffa par la Suiffe, & se rendit XCVI. en diligence à Concordia, d'où fans s'arrêter il Strozzi fe tira vers Reggio, & aiant fait en peu de tems jette dans les quatorze lieues qui lui restoient, il entra dans Parme avec Parme où on ne l'attendoit pas, & confola ceux des trou- de la ville par fon arrivée, principalement Octavio qui en eut beaucoup de joïe.

pes.

De Thus,

ibid. ut fup.

Le peu de progrés que les armes de l'empereur faifoient en Italie, ne manqua pas d'irriter fes miniftres contre la France; ils accuferent fans fondement les François d'avoir entrepris la défense d'Octavio, 1 moins pour fecourir un Prince affligé, que pour faire la guerre dans l'Italie, & pour animer les chrétiens les uns contre les autres. Ils débiterent que Henri II. avoit dans ee deffein follicité les princes & états de l'empire à fe révolter contre l'empereur : Qu'en France on ne vouloit pas fe foumettre aux décrets du du concile que Charles V. avoit fait affembler à la priere du roi pour rétablir l'union & la paix dans l'églife; & pour rendre la nation encore plus odieufe, ils ajoûtoient qu'elle avoit fait alliance avec le Turc, ce qui ne pouvoit conduire qu'à la ruine entiere de la religion chrétienne. Pour répondre à fes accufations, les François reprocherent à l'empereur que dans le tems que la Guienne étoit remplie de troubles & de feditions, il avoit envoïé le comte de Buren en Angleterre, pour folliciter fa majefté Angloise de fomenter la révolte des Bourdelois, & profiter d'une fi belle occafion pour recouvrer ce qu'elle avoit perdu dans cette province: Qu'il n'avoit rien oublié pour empêcher les Suiffes de renouveller leur alliance avec la France: Qu'enfin il avoit menacé Charles de Marillac évêque de Vannes, ambassadeur du roi auprès de ce prince, que fi on en venoit aux armes, il réduiroit le roi à la condition du moindre de fes fujets.

Ce

fend d'en

fon édic

contre les

comment. I.

Cependant le pape, voulant attaquer Henri II. AN.1551. par les armes fpirituelles, en même tems qu'il emploïoit contre lui les armes temporelles, dé- xCVII. clara ce prince excommunié, menaça de met- Le roi détre fon roïaume en interdit, & foumit à la mê- I voïer de me peine de l'excommunication tous ceux qui l'argent à oferoient proteger, foutenir ou donner du fe- Rome & cours au duc Octavio; de quelque maniere que ce fût, ou avec de l'argent, ou par les armes, ou heretiques. par les confeils. Jacques Amiot fe prépara à pro- sleidan in tefter contre le concile de Trente qu'on alloit affembler, & le Roi fit défenses à tous fes fujets 22.p.821. fous de rigoureufes peines, de porter ou d'en voïer de l'argent de France à Rome fous quelque pretexte que ce fût, & d'y avoir recours pour des benefices, & ordonna de s'adreffer aux ordinaires pour toutes les affaires ecclefiaftiques. Maisen même tems pour faire voir dans le pu blic que fes brouilleries avec le pape ne diminuoient rien de fon zele pour la religion, il fit un édit très - févere datté de Château - Briant le vingt-cinquiéme de Juin pour la recherche des perfonnes de la religion prétendue réformée dans fon roïaume.

font Stroz

nois.

Dans le même tems Strozzi & Horace Farne- XCVII. fe, voïant que leurs ennemis étoient les plus Dégât que forts en rafe campagne, & n'ofant pas les at-zi & Hora taquer, entrerent avec leurs troupes dans le Bou- ce dans le lonnois & dans les autres terres du pape, où ils Boulonn'épargnerent que les feules vignes, brûlerent & faccagerent tout le refte, & firent un fi grand De Then, dégât, que le pape touché des plaintes & des lib. 8. cris de fes fujets, donna ordre à fon armée de courir promptement à leur fecours, il implora auffi l'affistance du grand duc de Tofcane qui envoïa auffi-tôt à Boulogne Othon-Montacuti avec mille hommes à fa folde. Leur arrivée fit eeffer durant quelque tems les incurfions; &

E 4

Stroz

ne

Strozzi chargé d'un riche butin, s'en retourna à AN.1551 Saint-Antonio proche la Mirandole, dont le fiége, après avoir été heureusement commencé, continuoit pas de même ; parce que Paul de Termes qui s'y étoit enfermé, y faifoit une vigoureuse réfiftance. Il écrivit à Gonzague qu'il y avoit des gens de l'empereur dans les troupes du pape; ce qui l'étonnoit, vû que le roi avoit toûjours rendu à Charles V. toutes les preuves d'une fincere affection. A quoi Gonzague répondit que fa majefté imperiale ne faifoit rien qui ne lui fût permis par le traité fait avec le roi, dans lequel le pape étoit compris, & qu'il ne pouvoit refufer au faint fiége fa protection ni la défense des droits de fa fainteté contre les François qui vouloient s'emparer du domaine de l'églife, la Mirandole étant un fief de faint Pierre, auquel le roi ne pouvoit prétendre.

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De Thou,

XCIX. Cependant le marquis de Marignan fe faifit au Conduite nom de l'empereur de Montechio & de Caftel du pape Nuovo, & y mit garnifon. Le pape inftruit par l'égard de Farnefe. le danger prefent de celui qui menaçoit Caftro & les autres places des Farnefes voisines de Rooco fup. cit. me, fit citer Horace dans cette capitale comme ennemi de l'églife. Le cardinal Farnese qui s'étoit retiré à Urbin, & le cardinal Ranucce fon frere furent auffi citez, & la legation de Viterbe fut ôtée au dernier, & donnée au cardinal de Carpi. Enfuite le pape envoïa Rodolphe Baglioni avec les chevaux legers de fa garde & quelques troupes que Mendoza lui avoit envoïées de Sienne, pour fe faifir de toutes les places que les Farnefes poffedoient dans la campagne de Rome. Ce qu'il fit fans peine, la mere des Farnefes les aïant confignées fans difficulté fur l'affurance que le pape lui donna, qu'après la guerre elles lui feroient fidélement rendues. Cependant comme le pape manquoit d'argent, que le fiége de Parme

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