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préparât un logement. On y vit auffi arriver dans le même tems plufieurs évêques d'Allemagne. L'électeur de Maïence étoit Sebastien de Haunsenstein, celui de Treves, Jean d'Eyfembourg. L'empereur en nomma trois ambaffadeurs pour être envoïez au concile; Hugues comte de Montfort, au nom de l'empire, Guillaume de Poitiers, comme député des provinces de Flandres, & François de Tolede, au nom de l'empereur. Ferdinand y cut auffi fes ambassadeurs.

AN.1551.

Maurice

chefs de

in hift. 1. 8.

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L'électeur Maurice croïant marquer d'une ma- CXIII. niere particuliere fa déference aux ordres de l'em- L'électeur pereur, chargea Melanchton & quelques autres charge Metheologiens, de mettre par écrit les articles de lanchton de doctrine qu'on devoit rendre publics, & propo- dreffer les fer au concile, & cet écrit étant achevé, tous doctrine. les theologiens & miniftres s'affemblerent à Leip- Sidan, in fik le huitiéme de Juillet, par l'ordre de Mauri- comment. 1. ce, & après l'avoir examiné, l'approuverent una- 22. p. 813. nimement. Chriftophle duc de Wirtemberg, fit De Thom la même chofe, & Brence en eut la commiffion. ∙n. 4. Son écrit fut affez femblable à celui de Melanchmais ils étoient bien aifes de faire chacun fa confeffion de foi à part, parce que l'électeur qui avoit diffimulé jufqu'alors, craignoit que fi tous ceux de fon parti ne présentoient qu'une même confeffion de foi, les miniftres de l'empereur ne fe perfuadaffent qu'il y avoit une ligue formée entre les Proteftans. Ceux de Strasbourg publierent auffi une confeffion semblable à celle des autres.

ton;

CXIV.

de Saxe &

le duc de

Quand ces articles furent dreffez, l'électeur de Saxe & le duc de Wirtemberg écrivirent conjoin- L'électeur tement à l'empereur le vingt-feptiéme de Juillet, que leurs theologiens étoient prêts de fe ren- Wirtemdre au concile; mais que parce qu'on fçavoit berg dequ'il avoit été ordonné dans le concile de Con- mandent un faufftance, que les heretiques qui y étoient venus conduit à fuf-l'empereur.

fuffent punis, quelque fauf-conduit qu'ils euffent AN.1551 de l'empereur Sigifmond, & que ce decret avoit Sleidan été executé dans la perfonne de Jean Hus; ils ibid.p.814. étoient contraints de demander une affurance de loco fup. cit.la part des prelats affemblez à Trente, pour les

De Thou

CXV.

feffion du

theologiens qu'on l'y envoïeroit, comme on l'avoit autrefois demandé au concile de Baile en faveur des Bohemiens; ils fupplierent l'empereur d'emploïer fon autorité & fon credit pour obtenir des peres un fauf-conduit femblable, afin de mettre les perfonnes de leurs theologiens en fûreté, & ne les pas expofer au fort de Jean Hus brûlé à Conftance; la condition des Proteftans étant affez femblable à celle des Bohemiens, & le concile convoqué à Trente à peu près pour les mêmes caufes qu'il l'avoit été à Bafle; fçavoir pour extirper l'herefie, rétablir la paix dans l'é glife & réformer les mœurs. L'empereur leur fit réponse qu'il envoïoit fes ambaffadeurs à Trente, & qu'il ne manqueroit pas de les charger d'ob tenir un fauf-conduit tel qu'ils le fouhaitoient.

Les électeurs de Maïence, de Treves & de Douziéme Cologne étant arrivez, avec les évêques de Vien concile à ne, de Constance, de Coire, & de Ñaümbourg, Trente. qui tous furent reçûs avec une joïe extraordinai Labbe, col-re, & un applaudiffement univerfel: on fe préleft. concil. para à la douziéme feffion, qui fut tenue au .14.p.803. Pallavicin jour marqué le premier de Septembre; & les pe lib. 11.6.15. res fe rendirent à l'église cathedrale dans cet or 6. dre. Le cardinal Marcel Crefcentio legat mar

choit le premier, accompagné des deux nonces, enfuite le cardinal de Trente, fuivi des deux archevêques électeurs de Maïence & de Treves, celui de Cologne n'étoit pas encore arrivé; après eux le comte de Montfort, & François de Tolede, ambaffadeurs de l'empereur, celui du roi des Romains, lefquels précedoient les archevêques & évêques. La meffe du Saint-Esprit fut

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ann. n. 27.

celebrée par Balthazar Erodia évêque de Cagliari. Après la messe on récita un difcours au nom des préfidens, pour exhorter les peres à emploier Raynald. tous leurs foins & beaucoup d'exactitude dans la ad hunc défense de l'églife Catholique, & dans la condam- "De Tboss. nation des hercfies. Dans ce difcours on félicite lib.8.n. 3. d'abord le concile fur l'arrivée des deux celebres prelats d'Allemagne, électeurs du faint Empire, dont la prefence fait efperer que plufieurs autres fe rendront bien-tôt à Trente, non-feulement de PAllemagne, mais de tous les autres endroits de la chrétienté, pour terminer les affaires à la plus grande gloire de Dieu, & pour l'honneur de l'églife.

aŭ nom des

Enfuite les préfidens y difent que pour s'ac. CXVL quitter de ce qu'exige d'eux le rang qu'ils tien- Difcours nent, ils ont crû devoir commencer par s'ex- prononcé horter eux-mêmes, & tous les peres en peu de préfidens mots, quoiqu'ils foient déja portez par leur zele du concile. & leur pieté à faire l'office de bons pafteurs, puif- Labbe, colo qu'il s'agit d'extirper les herefies, de réformer la lect. conc. difcipline ecclefiaftique, de la corruption de la- 14P-799, quelle font nées toutes les erreurs, & de rétablir. 2. Raynald la paix entre les princes. Que la grandeur & l'importance des difficultez qu'il falloit pour cela furmonter, devoient les faire entrer dans la confideration de leur propre foibleffe, & les engager à recourir à l'assistance divine, qui ne leur manqueroit pas, puifqu'ils en avoient déja reçû des preuves dans l'arrivée des deux électeurs. Que pour l'attirer, ils devoient tous, à l'exemple de ceux qui les avoient précedez, la demander fans ceffe avec larmes, difpofer leurs cœurs, & les rendre affez purs pour être les temples du SaintEsprit. Vous n'ignorez pas, mes peres, di,, foient-ils encore, quelle a toûjours été la puis,, fance & l'autorité des conciles generaux, & .. vous ne doutez pas que le Saint-Esprit n'y pré,

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,,fide,

AN.1551.

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,, fide, s'ils font legitimement affemblez, puif-
,, que J. C. nous affure, qu'où deux ou trois per-
fonnes feront affemblées en fon nom
il s'y
trouvera. Et fi cela eft, qui peut douter qu'il
,, ne préfide avec son esprit faint dans une fi ce-
,, lebre affemblée des peres & des prêtres lé-
,,gitimement convoquez pour la caufe de la
,, foi & de la religion, pour la correction des
,, mœurs, pour la paix & la tranquillité de l'égli-
,,fe. C'eft pourquoi les decrets de femblables con-
,, ciles font moins l'ouvrage des hommes de
que
,, Dieu même. ""

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دو

Les apôtres remplis du S. Efprit, nous en ,, ont donné l'exemple dans les premiers tems de ,, l'églife naiffante : ils font les premiers qui ont ,,affemblé des conciles ; & leurs fucceffeurs ont toûjours eu recours au même remede dans les ,, tems fâcheux où la foi étoit en danger. C'est par-là qu'ils ont détruit l'herefie Arienne répandue dans tout le monde, où elle étoit comme ,, inveterée, & foutenue du zele & du credit de ,, princes très-puiffans. Ils ont fait de même à „,l'égard des erreurs de Neftorius, d'Eutychés, & ,, de tant d'autres, qui font fans nombre. C'est,, là où l'on a réformé les mœurs des prêtres & ,, la vie des peuples, où l'on a rétabli dans la paix & la tranquillité l'églife agitée par un nombre ,, infini de divifions & de difcordes. C'eft auffi

dans cette vûë que le fouverain pontife a convoqué ce concile, pour recouvrer les brebis égarées du bercail, & conferver dans la foi cel,, les qui y font encore. Par-là toute la posterité aura de la veneration pour ce concile, & en publiera les louanges: ce n'eft pas néanmoins ce que nous devons le plus confiderer, nous devons plûtôt nous occuper de l'obligation où nous fommes de nous acquitter de nos devoirs ,, envers Dieu, à qui nous devons rendre compte

"

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», des

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5, des troupeaux qui nous ont été confiez, & envers l'église désolée de la perte de fes chers „ enfans, , pour le falut defquels nous devons fans ,,ceffe lever les mains au ciel. On ne peut con,, cevoir avec quelle joïe les ames pieuses voïent „le rétablissement du concile, pour lequel elles » ont fait tant de vœux, persuadées qu'il n'y » avoit pas d'autre remede plus propre à tirer du „, peril, & à mettre en fûreté l'église agitée de ,, tant de tempêtes & prête à faire naufrage. Il ,, ne nous reste plus qu'à vous dire, que nous „, devons ici traiter les affaires avec un esprit de ,, paix, de douceur & de charité, comme il con,, vient à un fi grand concile, évitant les con‚, testations & les difputes, & nous ressouvenant ,, que nous avons Dieu pour fpectateur & pour ,, juge.

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AN. 1551.

lect. conc.

loco fup. cit.

Après cette exhortation, le fecretaire Maffarel CXVII. lut quelques avis fur la maniere dont on devoit Decret fe comporter dans le concile. Enfuite l'évêque de quer la fefpour indiCagliari, qui avoit celebré la messe, monta au fion fuijubé, & fit lecture du decret fuivant, qui indi-vante. quoit la prochaine feffion à quarante jours. Il Labbe, colétoit conçû en ces termes. Le faint concile de ,, Trente cecumenique & general, légitimement ,, affemblé fous la conduite du S. Esprit, le mê,, me légat & les mêmes nonces du S. fiege ,,apoftolique y préfidans. Quoiqu'il eût ordon„, né dans la derniere feffion que celle qui la doit fuivre, fe devoit tenir aujourd'hui, & que ,,l'on continueroit d'avancer toûjours en matiere: néanmoins aïant jusqu'ici differé d'y pro,, ceder, tant à caufe de l'affemblée peu nom,,breufe des prelats, qu'à cause de l'absence de ,, la noble nation des Allemands, de l'interêt def,,quels il s'agit principalement, & d'autre part .,aïant préfentement tout fujet de se réjouir en ,,nôtre-Seigneur, & de rendre graces à Dieu

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tout

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