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tout-puiffant de l'arrivée depuis peu de jours AN.1551 de fes venerables freres & fils en J. C. les archevêques de Maïence & de Treves, princes électeurs du S. Empire Romain, & de plu,, fieurs autres évêques du même païs, & d'ail,,leurs d'où il conçoit une ferme efperance que beaucoup d'autres prélats, tant d'Allemagne que des autres nations, excitez, & par leur ,, exemple & par leur propre devoir, se rendront au plûtôt dans ce lieu; affigne la prochaine feffion au quarantiéme jour d'aujourd'hui, qui ,, fera l'onziéme d'Octobre prochain Et pour,, fuivant les chofes en l'état auquel elles fe trouvent maintenant, y aïant été prononcé dans ,, les feffions précedentes fur les fept facremens ,, de la nouvelle loi en general, & en particulier, ,,fur le Baptême & la Confirmation: il ordon,,ne & declare qu'il fera traité dans ladite feffion du facrement de la très-fainte Euchariftie. Et », pour ce qui concerne la réformation des autres chofes qui restent à regler, pour aider & faciliter la réfidence des prélats; il avertit & ex,,horte cependant tous les prélats qu'à l'exemple ,, de nôtre-Seigneur J. C, ils vaquent au jeûne & à l'oraison, autant que la foibleffe humaine ,,leur pourra permettre; afin que Dieu étant appaifé, daigne ramener les coeurs des hommes à la connoiffance de la vraie foi, à l'unité de ,, la fainte mere église, & à la veritable regle de In actis S.,, bien vivre. On lit dans les actes de l'évêque conc. Trid. de Verdun, que dans la congregation du matin aut. Pfalm tenue avant la meffe, l'évêque de Calahorra pro

p. 221.

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pofa qu'on devoit ajoûter cette claufe dans le decret, le S. concile reprefentant l'église universelle. A quoi le légat Crefcentio s'oppofa, difant que

le

pape étoit le chef, & que les peres n'étoient

que les membres, & qu'on n'avoit emploïé cette clause dans le concile de Conftance qu'à caufe du fchifme

fchifme. Cette dispute agitée dans les premieres feffions, n'alla pas plus loin pour cette fois.

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AN.1551

fort ambaf

Enfuite le comte de Montfort, un des envoïez CXVIII. de l'empereur, préfenta au concile le mandement Le comte imperial, dont le fecretaire fit la lecture après de Mont quoi le comte parla avec beaucoup de modeftie, fadeur de pour reprefenter aux peres :,,Que depuis que l'em-l'empereur ,, pereur avoit obtenu le rétablissement du con- reçû dans cile à Trente, il n'avoit pas ceffé de preffer les le concile. », prelats de l'Empire de s'y rendre, comme on ,, le voïoit affez par la présence des deux électeurs, ,,& de plufieurs évêques fes fujets: mais que pour », donner un témoignage plus plaufible de fes ,, bonnes intentions, il avoit envoïé D. François de Tolede pour l'Espagne, l'archidiacre Guil,, laume de Poitiers pour fes états patrimoniaux, & lui comte pour l'Empire, qui bien qu'il fe ,, fentit indigne de cet honneur, prioit néan,, moins le concile de vouloir le recevoir favora,,blement. "" Le promoteur Jean-Baptiste Caftel répondit au nom des peres, qu'ils avoient entendu avec plaifir la lecture du mandement imperial, d'autant plus qu'ils concevoient par ces lettres, & par les qualitez perfonnelles des procureurs envoïez, ce qu'ils devoient attendre de leur miniftere, c'est-à-dire, toute forte d'affistance; & qu'ainfi ils recevoient volontiers le mandement de fa majefté imperiale. Celui du roi des Romains fut pareillement lû, & Paul Gregoriani évêque de Zagrabia, capitale de Colocza, & Frederic Vauffen évêque de Vienne, fes ambaffadeurs agréez. Le fecond parla, & le promoteur lui répondit comme à ceux de l'empereur.

CXIX.

Cependant Jacques Amyot, abbé de Bellofane, qui étoit à Venife avec le cardinal de Tour- Jacques non & de Selve, ambaffadeur du roi de France Amyot auprès de la république, aïant reçû ordre de par- préfente tir pour Trente, & de n'y paroître que lorfque concie

Tome XXX.

F

la

aux peres

du roi de

France.

1. 8. n. 3.

la feffion se tiendroit, parut au concile fans être AN.1551. attendu, & présenta au legat une lettre du roi une lettre fon maître, dont la fufcription étoit conçûë en ces termes : Aux très-faints peres en J. C. de l'af Pallavicin. femblée de Trente. Amyot dit en fe préfentant: hift. concil. Voici la lettre que le roi Très-Chrétien vous écrit 4.11.cap. 17. & aux peres du concile. Le legat lui aïant demanDe Thou, 'dé s'il n'avoit point d'autres ordres, il répondit, Raynald.hec qu'il n'avoit que cette lettre fignée de la propre ann. n. 27. main de fa majefté, & d'un fecretaire d'état ; Pfalm. in que par fa lecture on verroit ce qu'il étoit venu act, concil. faire à Trente, & qu'il prioit qu'on la lût publiquement. Le fecretaire eut donc ordre de la lire, & aïant commencé par la fuscription, les évêques Efpagnols s'écrierent, que cette lettre n'étoit point adreffée à eux, qui compofoient un concile general & légitime, & non pas une fimple affemblée, exprimée par le mot de Conventus, & qu'ainfi on ne devoit ni ouvrir cette lettre, ni là lire.

Trid.ut fup.

Amyot s'efforça de perfuader aux peres affemblez, que le terme de Conventus dont Henri II. fe fervoit, n'avoit rien que de refpectueux; qu'il étoit pris en très-bonne part dans des auteurs latins fort eftimables, & qu'il falloit plus avoir égard à leur autorité, qu'à l'abus que les notaires faifoient de ce terme dans leurs actes; que d'ailleurs, le roi fon maître, dans les propofitions qu'il avoit à leur faire, appelloit cette assemblée, tantôt Concilium, tantôt Conventus, quelquefois Confeffus, & qu'il n'entendoit point que ce fût un terme de mépris, qu'ils en feroient perfuadez, s'ils vouloient avoir la patience d'ouvrir les lettres, de les faire lire, & que ce qu'il avoit à leur propofer fut patiemment entendu. On ne parut pas fort touché de fes raifons; mais afin de terminer la difpute, il y eut quelques prelats qui confeillerent à Amyot de demander que la

let

petere at le

gantur fine

lettre fut luë fans que cette lecture pût être tirée à confequence. Amyot répondit: je n'ai été envoïé A.1551. que pour vous préfenter ces lettres de la part du Dic ergo te roi, & pour vous faire lecture de quelque autre propofition que j'ai en main, & il ne m'eft pas prejudicio. permis de rien ajoûter, ni de rien diminuer pour ne point exceder les ordres qui m'ont été donnez. Au refte, mon avis eft qu'on ne devroit pas s'arrêter à une fufcription, que le fecretaire n'a peut-être faite que parce qu'il aura crû que le terme Conventus eft plus latin que celui de Concilium. Cette réponse échauffa encore les efprits: on fe remit à difcuter le mot de Conventus: on cita de part & d'autre des écrivains, qui l'ont pris, les uns en bonne part, & d'autres en mauvaise part : & au milieu de toute cette difpute grammaticale, l'archevêque de Saffari en Sardaigne dit à Amyot: Vous êtes donc venu ici pour protefter contre le concile? Amyot fe contenta de répondre, en parlant à tous, qu'il les prioit de lui donner audience, qu'ils apprendroient ce qu'il étoit venu faire, & qu'ils trouveroient les chofes fi moderées, fi mefurées & fi refervées, qu'ils ne fe répentiroient pas de l'avoir écouté: ,,Et afin que vous ne vous allarmiez pas inuti,,lement, ajoûta-t-il, je vous déclare que je ne ,, vous demande aucune réponse, ni

que ceci foit infcrit dans vos regiftres.,, Alors les préfidens lui répondirent, que quoiqu'il ne demandât point de réponse, ils vouloient cependant lui en donner une. Les Espagnols crioient fans ceffe qu'on recueillît les voix, & l'on commençoit à ne fe plus entendre, lorfque le legat & les deux préfidens dirent, qu'il falloit aller dans la facriftie pour déliberer entr'eux. Ils fe retirerent donc derriere le grand autel où étoit la sacriftie, & confulterent entr'eux fur ce qu'ils avoient à faire & à répondre. Les évêques y entrerent aufli, avec

F 2

les

AN1551.

exx.

res du consile de

Trente.

du concile de

fandi concil.

les deux ambaffadeurs de l'empereur, & après
qu'ils eurent déliberé ensemble plus d'une demi-
heure, ils revinrent tous s'affeoir en leurs places
felon leurs rangs, & firent cette réponse à Amyot,
par le promoteur du concile. Très-fçavant hom-
me, le faint concile a jugé à propos qu'on liroit les
lettres du très-fereniffime roi Très-Chrétien fans pré-
judice, perfuadé que le mot de Conventus,
point été mis ni entendu en mauvaife part; que fi on
l'entendoit ainfi, on protefte de nullité. Amyot s'étant
contenté de ces promeffes fans rien répondre,
la lettre du roi fut enfin ouverte & lûë; elle étoit
conçue en ces termes :

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Henri

la par

grace

n'a

de Dieu roi de France, Lettre de,, aux très-faints & très-reverends peres en JEsusHenri II. CHRIST, affemblez en concile à Trente. Comroi de Franee aux pe- me nos prédeceffeurs ont toûjours témoigné un refpect fingulier envers l'églife univerfelle, ,,& qu'ils ont eu de grands égards pour vôtre il nous a femblé dignité, très-illuftres peres, Memoires convenable de ne vous pas diffimuler les juftes Trente, in & néceffaires raifons qui nous ont fait prendre 40. p. 21.,,la réfolution, & même contraints de nous difPfalm. a,, penfer d'envoïer aucun évêque de notre jurifTrid. su facr. diction à Trente, pour affifter à l'affemblée qui antiquit. ,, y a été indiquée par notre très-faint pere le pape monum. in, Jules, fous le nom de concile general. Par cetfol. p. 224. te confideration nous avons bien voulu prendre bift. cencil., foin de vous faire écrire en peu de mots, & b.11.6.17.,, expofer de nôtre part fur ce fujet tout ce qui femblé meriter d'être mis devant les yeux de perfonnages de vôtre dignité & de vôtre gra »,vité, afin que vous y faffiez attention: d'au,, tant plus que nous eftimons que ce feroit une chofe qui s'accorderoit fort mal avec vôtre fageffe, vôtre prudence & vôtre integrité, trèsfaints peres, de condamner témerairement une action foit de nous, foit de quelqu'autre

Pallavicin

n. 4.

Raynald. ad

banc ann.

8. 29.

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nous a

La

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