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AN.1551.

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,, Il paroît affez que fa fainteté a voulu fe pri,, ver elle-même des fruits d'un concile tant defiré; & c'eft une chofe qui n'eft que trop manifeftée les commencemens, les progrés & la fin des deffeins du pape; puifque pour le fujet dont il s'agit, on ne devoit jamais en ce ,, tems-ci, ni à la perfuafion même du faint pere, ,, entreprendre une guerre fi pernicieuse, fi fatale à la republique Chrétienne, & qui l'expose à ,,tant de pertes & de calamitez. On a vû fou,, vent d'illuftres princes, qui pour conferver la ,, paix, ont diffimulé par une generofité admirable les injures qu'on leur faifoit, & qui par-là ,, ont arrêté dès fon commencement l'embrafement qui fe préparoit: ici au contraire, on voit que la matiere d'un incendie funefte, eft affemblée & préparée par celui qui doit le moins fe prêter à un si mauvais deffein. Il seroit plus digne du concile d'introduire ou de rétablir, par l'exemple que fa fainteté auroit dû en donner, la forme de l'ancienne église, & la feverité de fa difcipline, que d'ébranler encore & deshonorer celle qui non-feulement ne fe conferve plus aujourd'hui que par la religion de très-peu de gens, mais qui n'eft même pratiquée que par beaucoup moins encore, qui feuls fuivent les regles de l'honnêteté & des bonnes ,, mœurs. Il ne faut pas jetter des femences de divifion parmi les princes Chrétiens. Il ne faut ,, pas expofer la barque de S. Pierre à une tem,, pête plus grande qu'aucune autre que l'église ait jamais foufferte du tems de nos ancêtres.

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On ne doit pas exclure d'un concile fi ardemment fouhaité, un prince très-Chrétien, non,, feulement de nom, mais qui en effet a merité ,, ce titre, par toute fa conduite & par celle de fes prédeceffeurs, dont les bienfaits ont comblé l'église, qui n'a jamais hésité, chancelé, ou

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» manqué dans la caufe commune de la foi ou de ,, la religion: & qui ne s'éloignera jamais des ve- AN.1551. ,, ritables interêts de l'églife Catholique. Que fon

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cœur veritablement roïal, n'a pû s'empêcher de porter fes plaintes à fa fainteté, au facré college des cardinaux, & de leur demander par fes ,, plaintes & par fes prieres, qu'ils ne regardent ,, pas comme une chofe nouvelle & éloignée de ,, la pratique de fes prédeceffeurs, qu'on lui ac,, corde ce qu'il demande, c'est-à-dire, felon la ,, maniere prefente de s'exprimer, qu'il foit reçû ,, à protester, ainfi qu'il a déja protefté; & qu'il ,, n'ignore pas que de droit il lui eft permis de ,, le faire: ce qui tend à ce que, pendant qu'il fera embarraffé dans les difficultez, & par ,, mouvemens d'une fi grande guerre, il ne foit », pas obligé d'envoïer à Trente au concile des ,, évêques de fa jurisdiction, parce qu'ils ne pour

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roient y avoir un accés libre & affuré, & que ,, le concile, dont il fe voit ainfi exclu malgré ,, lui, ne puiffe point être eftimé, reputé, ap,,pellé concile de toute l'églife Catholique, qu'il ne foit regardé que comme un concile particu,, lier parce qu'il ne paroît pas convoqué & affemla réformation & le rétabliffement de ,, la difcipline, & pour extirper les herefies; mais » pour favorifer certains partis, & dans les vûës », de l'utilité de quelques particuliers, & non de ,, celle du public.

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,, Qu'enfin, ni fa majefté, ni les prelats & do&teurs de l'églife Gallicane ne s'eftimeront pas ,, à l'avenir obligez de reconnoître un tel concile, ,, ni de fe foumettre à fes decrets. Au contraire, », fa majefté témoigne, & déclare publiquement, ,, que fi elle le juge neceffaire, elle aura recours ,, aux-mêmes remedes & aux mêmes voies dont », les rois fes prédeceffeurs fe font fervis en pareille ,,occafion; & que rien ne lui fera plus cher après

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la confervation de la religion & de la foi, que la fûreté & le maintien des libertez de l'église Gal,,licane. Que néanmoins il déclare qu'il ne dit ,,point ceci par aucune penfée qu'il ait de donner atteinte à l'obéiffance, & de fe fouftraire au ref,,pect dû au faint fiege apoftolique, ni d'en rien retrancher; qu'au lieu de cela il prétend de plus ,, en plus faire voir qu'il eft très-digne du nom de ,,roi très-Chrétien, & de l'éloge qui accompagne les titres qu'il a de fils aîné de l'églife, & de pro,,tecteur de la foi. Qu'il refervera les effets de fon ,, affection pour des tems meilleurs & plus heu,, reux, lorfqu'il aura plû à Dieu de permettre que fuivant fes voeux & ceux de fon peuple, il puif,, fe en faveur de tout le genre humain, & fur,, tout de la republique chrétienne, quitter avec honneur les armes qu'on le force de prendre, par ,,le peu de mefures qu'on a gardé avec lui, cal ,, mer les mouvemens où font les efprits, &ré,,tablir heureusement la paix. Qu'ainfi il prie fa

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fainteté & le facré college de ne pas trouver », mauvais qu'il demande que fes declarations, re,,quêtes & proteftations foient enregistrées, & qu'il lui en fait délivré des actes autentiques qui puiffent faire foi de tout ce que deffus, lorfqu'il en fera befoin, & qu'il fait fait réponse à tous les articles ci-deffus, afin qu'il en puiffe informer les princes Chrétiens, les peuples & les villes. „,

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Après qu'Amyot eut achevé de lire cette proMemoires teftation, le promoteur lui répondit au nom du du conc. de concile.,, Le faint concile a pour agréable la moTrente, p. deration que fa majefté fait paroître dans fa B. N. elettre; mais il ne reçoit vôtre perfonne qu'auwander, hift.,, tant que cela ne préjudiciera à rien. Il vous ecclef.part. », avertit de vous trouver ici à la feffion qui fe

33.

in 49.

Sec. 16.

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recevoir la

tiendra l'onziéme d'Octobre, . 146. réponse qu'il veut faire à la lettre du roi, dé

347.

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fendant aux notaires de dreffer aucun acte de ,, cette proteftation, que conjointement avec le fecretaire du concile. Ce fut par-là que finit la feffion; elle dura fi long-tems, qu'il étoit près de huit heures du foir. Amyot follicita fouvent les préfidens d'ordonner que le fecretaire du concile lui délivrât un acte de ce qu'il avoit fait, pour marquer fa diligence envers le roi, ou du moins qu'ils lui donnaffent ces mêmes paroles qu'ils lui avoient fait dire par le promoteur, avec la copie de la lettre du roi, afin de les faire inferer dans l'acte qu'il devoit emporter; mais il ne fut point écouté, parce qu'on ne vouloit pas que cet acte fût rendu public, avant la réponfe du concile. Cependant Amyot voulant fçavoir ce qui avoit été dit, lorfque les préfidens s'étoient retirez pour confulter fur la réponse qu'on lui avoit promife, alla le foir même chez l'évêque de Verdun, très-affectionné au parti du roi, & il fçut de lui que le legat & fes affiftans avoient fort infifté à ce qu'il fût entendu. Le cardinal de Trente, les deux archevêques de Maïence & de Tréves, électeurs de l'Empire, avoient fait la même chose, de même que les ambaffadeurs de l'empereur. On l'affura auffi que l'archevêque de Maïence avoit dit: Si vous ne voulez pas recevoir ni entendre la lecture des lettres du roi, comment recevrez-vous les proteftans d'Allemagne, qui nous appellent le concile des malins. Le comte de Montfort avoit dit de plus, que fi l'on refusoit d'accorder l'audience, il protefteroit au nom de P'empereur fon maître, afin qu'Amyot fût entendu. Le cardinal de Trente avoit fait auffi là-deffus de fortes remontrances, & dit que ce feroit trop irriter le roi, que de ne vouloir ni écouter ses miniftres, ni même recevoir fes lettres.

Le lendemain de la feffion deuxième de Sep

tembre

AN. 1551

Amyot

au legat.

:

tembre, Amyot alla faluer le legat, & lui fit des AN.1551. excufes de ce qu'il ne s'étoit pas acquitté plûtôt CXXII. de ce devoir, parce qu'il avoit des ordres exprés, rend vifite qui lui défendoient de faire fçavoir le fujet de fon arrivée jufqu'à l'heure de la feffion. Le legat le reçut affez bien, & lui marqua le déplaifir qu'il avoit du differend furvenu entre le pape & le roi, & qu'aïant toutes les obligations poffibles au premier, dont il étoit le ferviteur, il ne pouvoit faire que ce qu'il jugeoit le plus avantageux pour fon fervice qu'en ce cas-là, il étoit contraint d'agir contre le roi; mais que fon affection le porteroit toûjours à accommoder les affaires, & à fervir les fujets du roi en tout & par tout où il pourroit, fa foi fauve. Amyot lui répondit, qu'eu égard à la place qu'il occupoit auprès du pape, & la haute opinion que fa fainteté avoit de lui, il croïoit qu'il ne pouvoit y avoir personne plus capable de moïenner un accommodement, étant fi bien intentionné pour les deux parties. Sur quoi le legat repliqua, qu'il en avoit fouvent écrit au pape, mais que les lettres font muettes, & que s'il avoit été préfent à Rome, il penfe que les chofes ne feroient pas allé fi loin; que fa fainteté n'étoit point ennemie du roi, & que ee prince de fon côté qui témoignoit de ne point vouloir fe departir de l'obéiffance du S. fiege, ne pouvoit manquer de reconnoître le pape, qui en eft le chef, & que c'étoit une même chofe indivifible, que le S. fiege & le pape. Amyot répondit, , que pour lui il penfoit bien autrement, & qu'il croioit qu'il pouvoit arriver qu'un pape fût ou fchifmatique, ou heretique, où furieux, & qu'alors on ne pourroît dire, que ce fût une même chofe que le pape & le S. fiege; & la converfation n'alla pas plus loin fur cet article.

Amyot pria enfuite le legat de lui faire expedier par le fecretaire du concile & par les deux

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