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fure qu'on les publie. Enfin fi les Proteftans viennent, ajoûta-t-il, ils ne feront AN,1551. pas expofez tentation de s'en retourner après la premiere feffion, à laquelle ils auront affifté, & où ils auront entendu prononcer leur condamnation. Au contraire, ils auront toûjours quelque efperance, & ils attendront plus volontiers la fin du concile. Ce fentiment que l'électeur de Mayence approuva auffi, parut fort judicieux à plufieurs, & de Vargas l'avoit penfé de même, comme on le voit par la lettre qu'il adreffa le feptiéme d'Octobre à l'évêque d'Arras. On ne fçait pas fi cet avis fut communiqué aux préfidens du concile; mais il eft für qu'il ne fut pas fuivi, & que l'on proceda fans délai à la quatorziéme feffion.

lect. concil.

Elle se tint au jour marqué le vingt-cinquiéme LIV. de Novembre, & s'ouvrit avec les prieres & les Quatorziéme feffion ceremonies ordinaires. François Manrique, évê- du concile que d'Orenfe en Galice, y celebra pontificale- de Trente. ment la meffe, & l'évêque de faint Marc y fit Labbe, col un difcours latin, lequel étant fini, le prelat offi-; ciant monta en chaire, & lût les decrets concer- & seq. nant la foi & la réformation; les premiers étoient au nombre de neuf touchant la penitence, & trois fur l'extrême-onction, fuivis de dix-neuf canons, & les decrets de la reformation contenoient quatorze chapitres.

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Si tous ceux qui font regenerez par le bap- LV. „, tême, en confervoient une fi grande recon- fur la peniChapitres » noiffance envers Dieu, qu'ils demeuraffent con- tence. » ftamment dans la juftice qu'ils y ont reçûë par Chapitre 1. " grace & par fon bienfait; il n'auroit pas été De fa nebefoin d'établir d'autre facrement que le baptê- de fon in

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fa

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ceffité &

"" pour la remiffion des pechez. Mais parce stitution. que Dieu qui eft riche en mifericorde, a con,,nu la fragilité de nôtre fond d'argile & de ter,,re, il a bien voulu auffi accorder un remede » pour recouvrer la vie à ceux mêmes qui depuis

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le baptême fe feroient livrez à la fervitude d AN.1551.", peché & à la puiffance du démon; & ce reme de eft le facrement de penitence, par lequel l ,, bienfait de la mort de J. C. eit appliqué à ceux », qui font tombez depuis le baptême. Cette pe ,, nitence a toûjours été neceffaire en tout tem ,, pour obtenir la grace & la juftice, generale,,ment à tous les hommes qui s'étoient foüillez ,, par quelque peché mortel, & même à ceux qui demandoient d'être lavez par le facrement de baptême: enforte que renonçant à leur ma,,lice & s'en corrigeant, ils déteftaffent l'offenfe qu'ils avoient commife contre Dieu, y joignant la haine du peché & la douleur de leur cœur; Exech. cap.,, ce qui fait dire au prophete. Convertissez vous, ,,& faites penitence de toutes vos iniquitez, & vô

- 18.

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رو

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tre inquité ne vous fera point perir. Et nôtreLuc.e. 13.,, Seigneur a dit lui-même : Si vous ne faites penitence, vous périrez tous de même. Et S. Pierre le prince des apôtres, recommandant la penitence aux pecheurs qui devoient recevoir le Alt.cap. 2.,, baptême, leur difoit: Faites penitence, & que ,, chacun de vous foit baptifé. Mais la penitence avant la venuë de J. C, n'étoit point un fa,, crement, & elle ne l'eft pas même depuis » pour perfonne avant que d'avoir reçû le baptê,, me. Or nôtre-Seigneur J. C. a principalement inftitué le facrement de penitence, lorfqu'é,, tant reffufcité, il fouffla fur fes difciples, en Joan. s. 20.,, difant: Recevez le Saint-Efprit, les pechez feront remis à ceux à qui vous les remettrez. Et ,, par cette action fi remarquable, par ces paro,, les fi claires, tous les peres, d'un confente,,ment unanime, ont toûjours entendu que la ,,puiffance de remettre & de retenir les pechez, avoit été communiquée aux apôtres, & à leurs légitimes fucceffeurs, pour réconcilier les fidéles tombez dans le peché depuis le baptême,

น. 23.

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D'où

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5, D'où vient que l'églife catholique, avec beau-
de raifon, a condamné autrefois, & re-
coup
,, jetté comme heretiques les novateurs qui nioient
», opiniâtrement cette puiffance de remettre les
pechez. C'est pourquoi le faint concile ap-
prouvant & recevant pour très-veritable ce fens
,, des paroles de nôtre-Seigneur, condamne les
interpretations imaginaires de ceux qui, pour
combattre l'institution de ce sacrement, détour-
,,nent & appliquent fauffement ces paroles à la
puiffance de prêcher la parole de Dieu, & d'an-
,, noncer l'évangile de J. C. (Ces derniers mots
condamnent l'herefie de Luther.)

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AN.1551,

LVI.

Chapitre

tre la penitence & le

baptême.

1. Cor.c.5.

„, Au reste, il est évident que ce facrement differe en plufieurs manieres du baptême : car ou- 11. tre qu'il eft fort diffemblable dans la matiere De la dif& dans la forme, qui font l'effence du facre- ference en,,ment, il est conftant auffi qu'il n'appartient point au miniftre du baptême d'être juge; l'é,,glife n'exerçant jurifdiction fur aucun qui ne ,, foit premierement entré dans fon fein par la porte du baptême. Car pourquoi, dit l'apôtre, entreprendrois-je de juger ceux qui font hors de l'églife? Il n'en eft pas de même des domestiques de la foi que nôtre-Seigneur J. C. a faits une fois membres de fon corps par les eaux du bap ,, tême qui les ont lavez: car à leur égard, fi dans ,, la fuite ils fe foüillent de quelques crimes, il a voulu non pas qu'ils fuffent de nouveau lavez » par une répetition du baptême, cela n'étant en ,,aucun façon permis dans l'églife catholique ; ,, mais qu'ils comparuffent comme des coupables devant ce tribunal de la penitence, afin que par ,, la fentence des prêtres ils puffent être délivrez, feulement une fois, mais toutes les fois », que fe répentant de leurs pechez, ils auroient recours à lui. De plus, autre eft l'effet du baptême, autre eft celui de la penitence: car étant revê

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non pas

I 3

AN.1551.

erat. 39.

, revêtus de J. C. par le baptême, nous devenons ,, entierement une nouvelle créature en lui, obtenant une pleine & totale rémiffion de tous ,, nos pechez; mais par le facrement de peniten-Erfeb. 1. 3.,, ce, nous ne fçaurions parvenir à ce renouvelhift. c.23.,,lement total & entier, fi ce n'eft par de grands Greg. Naz. ,, gémiffemens & par de grands travaux que la Joan. Da-,, juftice de Dieu exige de nous de forte que mafc.1.4.de,, ç'a été avec grande raifon que la penitence a file. c. 10. ,, été appellée par les faints peres une maniere de baptême penible & laborieux. Or ce facrement de penitence eft neceffaire à falut pour ceux qui font tombez depuis le baptême, comme le baptême l'eft à ceux qui ne font pas encore

LVII. Chapitre III.

Des parties

du facre

ment de penitence.

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,, regenerez.

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دو

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,, rité

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par

eft

Le faint concile déclare enfuite, que la forme de ce facrement de penitence, en quoi confifte principalement fa force & fa vertu, & des effets » renfermée dans ces paroles que le miniftre pro,, nonce. Je vous abfous, &c. aufquelles à la ve une loüable coûtume de la fainte églife, ,, on joint encore quelques autres prieres; mais elles ne regardent nullement l'effence de la forme du facrement, & ne font point néceffaires ,, pour fon adminiftration. Les actes du penitent même, qui font la contrition, la confeffion & ,,la fatisfaction, font comme la matiere de ce ,,facrement; & ces mêmes actes en tant que d'in,, ftitution divine its font requis dans le penitent ,, pour l'integrité du facrement, & pour la re,,miffion pleine & parfaite des pechez, font dits ,, auffi en ce fens les parties de la penitence. Mais ,, quant au fond & à l'effet du facrement, en ce qui regarde fa vertu & fon efficace, il confifte en la réconciliation avec Dieu, laquelle affez fou,, vent dans les perfonnes pieufes, & qui reçoi ,, vent ce facrement avec devotion, a coûtume ,, d'être fuivie d'une grande paix, & tranquillité

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وو

AN. 155

,, de conscience, avec une abondante confolation
d'efprit. Le faint concile expliquant de la forte
de les parties & l'effet de ce facrement, condam-
,, ne en même tems les fentimens de ceux qui
,, foutiennent que la foi & les terreurs d'une con-
,, fcience agitée, font les parties de la penitence.
On voit dans ce chapitre qu'il n'est pas né-
ceffaire pour un facrement, qu'il y ait une ma-
tiere fenfible & permanente, & qu'il fuffit qu'il
y ait quelque chofe qui en tienne lieu, & qui foit
manifefté par quelque figne exterieur. C'est pour-
quoi le concile dit que les actions du penitent qui
ne font pas fenfibles ; mais qui fe manifestent
par des actes exterieurs, font comme la matiere,
quafi materia. Cependant les auteurs avant la dé-
cifion du concile, avoient beaucoup varié là-def-
fus. Scot, précedé par Robert Pullus, & fuivi
par Okam, Jean Major, Almain & d'autres, a
mis toute l'effence de la penitence dans la feule
abfolution, qui en tant qu'elle eft un rite sensi-
ble, eft regardée comme la matiere, & en tant
qu'elle fignifie l'effet, en eft la forme. Durand
croioit que ce facrement confiftoit dans la con-
feffion comme matiere, & l'absolution comme
forme; que la contrition n'étoit qu'une difpofi-
tion qui précedoit, & la fatisfaction le fruit de
la penitence. D'autres ont placé cette matiere dans
l'impofition des mains du prêtre, conjointement
avec les actes du penitent. Saint Thomas & fes
difciples l'établiffent dans la contrition, confef-
fion & fatisfaction, ce que quelques théologiens
croïent être de foi, ou du moins en approcher
beaucoup, à caufe du decret du pape Eugene IV.
& du decret du concile de Trente mais ni l'un
ni l'autre n'ont dit que ces actes fuffent la ma-
tiere proprement dite, mais feulement comme
la matiere.

La forme du facrement de penitence eft auffi
déter-

1 4

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