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AN.1551.

LXII. Chapitre VIII.

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,, effet devant Dieu. Cependant de peur qu'à cet-
te occafion quelqu'un ne vînt à périr, il a toû-
jours été obfervé dans l'église de Dieu par un
pieux ufage, qu'il n'y eût aucuns cas reservez
,, à l'article de la mort, & que tout prêtre pût
,, abfoudre tous pénitens, des cenfures & de quel-
,, que peché que ce foit : mais hors cela les prê-
tres n'aïant point de pouvoir pour les cas refer-
,, vez, tout ce qu'il ont à faire, eft de tâcher
d'engager les pénitens à aller trouver les fupe-
rieurs, & les juges légitimes pour en obtenir
,, l'abfolution.

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,, Enfin à l'égard de la fatisfaction, qui de ,, toutes les parties de la pénitence, a été de de la fatis- tout tems la plus recommandée aux Chrétiens ,, par les faints peres, & qui cependant fous un pré

faction.

cap. 3.

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texte de pieté fe trouve en ce fiecle la plus com, battuë des perfonnes qui ont veritablement 2. ad Tim.,, l'apparence exterieure de pieté, mais qui en ont ruiné en eux l'efprit & la verité. Le faint concile déclare qu'il eft entierement faux & éloigné de la parole de Dieu, de dire la que coulpe ou faute ne foit jamais pardonnée par nôtre-Seigneur, que toute la peine ne foit auffi entierement remife; car outre la tradition ,, divine, il fe trouve dans les faintes lettres plu,, fieurs exemples fameux & remarquables, par ,, lefquels cette erreur eft manifeftement détruite

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& confondue. Et certainement la conduite de ,, la juftice de Dieu femble exiger qu'il reçoive ,, autrement en grace ceux qui avant le baptême ,, ont peché par ignorance; & ceux qui après avoir été une fois délivrez de la fervitude du ,, peché & du démon, & après avoir reçû le ,, don du Saint-Efprit, n'ont point appréhendé ,, de profaner de propos déliberé le temple de ,,Dieu, 1. Cor. 3. & de contrifter le Saint-Efprit. Il eft Ehf.c.4, même de la clemence divine, que nos pechez

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ne

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AN.1551.

,, ne nous foient pas ainfi remis fans aucune fatisfaction, de peur que par-là, prenant occa,, fion de les croire legers, nous ne nous laiffions aller à des crimes plus énormes, par une conduite ingrate & injurieufe au Saint-Efprit, amaf- Hebr. c. 10, ,,font fur nos têtes de trésors de colere au jour

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,, de la vengeance. Car il eft certain que ces pei- Roman... 2. nes que l'on impofe pour la fatisfaction des ,pechez, empêche de les commettre, & ne foient comme un frein qui retient les pecheurs, ,, en les obligeant d'être à l'avenir plus vigilans & plus fur leur garde; outre qu'elles fervent de ,, remede pour guérir ce qui peut refter du peché, & pour détruire par la pratique des vertus contraires les mauvaises habitudes qu'on contractées par une vie criminelle & déreglée. Il eft conftant de plus que l'églife de Dieu ,, n'a jamais crû qu'il y eût de voie plus affurée pour détourner le châtiment dont Dieu ména,, ce continuellement les hommes, que de pratiquer ces oeuvres de pénitence avec une vraie douleur de cœur. Ajoûtez à cela, que pendant Rom. c. 5. », que nous fouffrons pour nos pechez dans ces1. Joan, c. fortes de fatisfactions, nous devenons confor-2. ,, mes à J. C, qui a fatisfait lui-même pour nos Rom. c. 8. ,, pechez, & de qui vient tout ce qui nous rend 1. cor. c. 3. ,, capables de bien faire ; & par-là nous avons Philipp. c. 4. ,,un gage affuré que nous aurons part à fa gloi,,re, aïant part à fes fouffrances. Mais cette fatisfaction par laquelle nous païons pour nos ,,pechez, n'est pas tellement nôtre, qu'elle ne ,,fe faffe & ne s'accompliffe par J. C: car nous qui ne pouvons rien de nous, comme de nous, nous pouvons tout avec le fecours de ,, celui qui nous fortifie. Ainfi l'homme n'a pas de quoi fe glorifier; mais tout le fujet de nô,, tre gloire eft en J. C, en qui nous vivons, en qui nous méritons, & en qui nous fatisfai

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, fons,

2. Cor.

1. Cor. c. I. Galat.c.6.

AN.1551.

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; fons, faifant de vrais fruits de pénitence, qui tiennent de lui leur force & leur meritę, font offerts

lui au par

pere,

& par ,, mife font reçûs & agréez du pere.

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qui

fon entre

,, Les prêtres du Seigneur doivent donc, au,, tant que le Saint-Efprit & leur propre prudence leur pourra fuggerer, enjoindre des fatiffactions falutaires & convenables, felon la qua,, lité des crimes & l'état des pénitens ; de peur ,, que les traitant avec trop d'indulgence, & les flattant peut-être dans leurs pechez par des fa,, tisfactions trop legeres pour des crimes très,, confiderables ils ne fe rendent eux-mêmes participans & complices des pechez des autres: & ils doivent avoir en vûë que la fatisfaction », qu'ils impofent, non-feulement puiffe fervir de ,, remede à l'infirmité des pénitens, & de pré,, fervatif pour conferver leur nouvelle vie; mais ,, qu'elle puiffe auffi tenir lieu de punition & de " châtiment pour les pechez paffez. Car les an», ciens peres croient & enfeignent auffi-bien que ,, nous, que les clefs ont été données aux prêtres, non-feulement pour délier, mais auffi pour liers ,,& n'ont pas cependant eftimé que le facrement de pénitence dût être regardé comme un tribunal de colere & de peine; comme il n'eft non plus jamais tombé dans la pensée d'aucun Catholique que par nos fatisfactions ainfi expliquées, la force & la vertu du merite & de la fatisfaction de nôtre-Seigneur J.C, foit ou ob,,fcurcie, ou tant foit peu diminuée. Mais les Novateurs qui ne veulent pas comprendre cet,, te explication, enseignant d'une autre maniere, & difant que la meilleure pénitence n'eft autre ,, chofe que le changement de vie, fuppriment ainfi entierement toute fatisfaction, & l'ufage qu'on endoit faire, & détruisent toute fa vertu. ,,Le faint concile déclare de plus, que l'enten

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Des cu

vres de fa

,, duë de la bonté & liberalité de Dieu eft fi gran,, de, que par le moïen de J. C, nous pouvons LXIII. AN.155.1. fatisfaire à Dieu le Pere, non-feulement par Chapitre les peines que nous embraffons volontairement, IX. pour venger fur nous-mêmes nos pechez, ou ,, par celles qui nous font impofées par le juge-tisfaction ment du prêtre, felon la mesure de nos fautes; mais encore,' ce qui eft une des plus grandes », preuves de fon amour les afflictions temporelles qu'il nous envoïe, quand nous les fouffrons patiemment.

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, par

non

ment de

Après ces chapitres on lit le decret du facre- LXIV. Du facrement de l'extrême-onction, compofé de trois chapitres, précedez d'une introduction, où le l'extrêmeconcile dit.,, Qu'il a jugé à propos de joindre àonation. ., la précedente doctrine du facrement de péni,, tence, ce qui fuit touchant le facrement de l'ex», trême-onction, que les faints peres ont confi deré comme faifant la consommation, ,,feulement de la pénitence, mais de toute la vie ,,chrétienne, qui doit être une continuelle péni ,, tence. Premierement donc à l'égard de son in,,stitution, le concile déclare & enfeigne, que », comme nôtre rédempteur infiniment bon, qui » a voulu procurer en tout tems à fes ferviteurs , des remedes falutaires contre tous les traits de fes ennemis, a préparé dans les autres facrea, mens de puiffans fecours aux Chrétiens, pour ,,fe pouvoir conferver pendant leur vie, & fe ,, mettre à couvert des plus grands maux fpirituels, auffi a-t-il voulu munir & fortifier la fin de leur courfe du facrement de l'extrême-. ,, onction, comme d'une forte & assurée défense. Car quoique durant toute la vie nôtre adverfaire cherche & épie les occafions de dévorer foit ; ,, nos ames par quelque moïen que ce ,, n'y a pourtant aucun tems auquel il emploïe >> avec plus de force & d'attention ses rufes & fes 1. Petr..

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a finef

AN.1551.

LXV.

turion du

me-on

&ion. Marc.6.

رو

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fineffes pour nous perdre entierement, & pour nous faire décheoir, s'il pouvoit, de la confian,, ce en la mifericorde de Dieu, que lorsqu'il nous ,, voit prêts de quitter la vie.

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Or cette onction facrée des malades a été Chapitre I.,, établie par nôtre-Seigneur J. C, comme un De l'infti- ,, facrement propre & veritable du nouveau testafacrement, ment, dont l'usage se trouve infinué dans faint de l'extré-,, Marc, & fe voit manifeftement établi & re,, commandé aux fidéles par faint Jacques apôtre, Marc. c. 6. " & frere de nôtre-Seigneur. Quelqu'un, dit-il, Jacob. c. 6.,, est-il malade parmi vous, qu'il faffe venir les prêtres de l'églife, & qu'ils prient fur lui, Poi,,gnant d'huile au nom du Seigneur; & la priere de la foi fauvera le malade, & le Seigneur le ,,foulagera; s'il eft en état de peché, fes pechez lui feront remis. Par ces paroles que l'égli,, fe a reçûës comme de main en main de la tradition des apôtres, elle a appris elle-même, & nous enfeigne enfuite, quelle eft la matiere, la forme, le miniftre propre & l'effet de ce fa,,crement falutaire: car pour la matiere, l'église a reconnu que c'étoit l'huile benite par l'évêque; ,, & en effet l'onction représente fort justement la », grace du Saint-Efprit, dont l'ame du malade eft ,, comme ointe invifiblement; & que pour la forelle confiftoit en ces paroles: Par cette onction, & par fa mifericorde pleine de bonté, &c. Quant à l'effet réel de ce facrement, il est Chapitre déclaré par ces paroles: Et la priere de la foi "De l'effet » fauvera le malade, & le Seigneur le foulagera, s'il eft en état de peché, fes pechez lui fe,,ront remis. En effet, ce qui eft donné par ce ,, facrement, eft la grace du Saint-Esprit, dont ,, l'onction nettoie les reftes du peché & les pechez ,, mêmes, s'il y en a encore quelques-uns à expier, foulage & raffure l'ame du malade, excitant en lui une grande confiance dans la mi

11.

LXVI.

du même facrement.

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