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decrets de toutes les diétes precedentes, & de AN.1550 celles qui fe tiendroient à l'avenir.

XXI.

de ceux de

Sleidan. in

6.pag. 175.

Les mêmes conditions furent propofées à ceux de Magdebourg, excepté qu'on y ajoûta, qu'ils comparoîtroient en juftice pour répondre à tous les faits dont ils étoient accufez, & qu'ils fe foumettroient à la sentence qu'on rendroit; qu'ils n'intenteroient aucun procés contre perfonne, touchant ce qui s'étoit paffé depuis le commencement de leur revolte; qu'ils démoliroient toutes leurs fortifications; qu'ils recevroient dans leur ville fans aucune condition, & lui empereur, & tous ceux qu'il envoïeroit de fa part, avec autant de troupes qu'il jugeroit à propos; qu'ils païeroient deux cens mille écus, & que les confifcations faites par fon autorité fubfifteroient, pour ne pas troubler ceux qui en étoient en poffeffion.

Vers la fin d'Octobre on reçut la réponse que Réponse les citoiens de ces deux villes firent à ces condiBrême & tions. Ceux de Brême dirent, qu'ils avoient toûde Magde-jours fouhaité la paix; qu'ils n'avoient rien oubourg. blié pour meriter la bienveillance de l'empereur; comment. i. qu'ils perfeveroient dans la même volonté, dif22. p. 791. pofez à accepter les conditions qu'on leur propoDe Then, foit, quelque dures qu'elles leur paruffent, pourin hift. lib. vû qu'on ne touchât ni à leur religion, ni à leur liberté; qu'enfin ils envoïeroient leurs deputez pour donner à l'empereur toutes les fatisfactions dont ils feroient capables. Ceux de Magdebourg firent à peu près la même réponse; mais ils fe plaignirent fort des dommages qu'ils avoient reçûs du duc de Meckelbourg, dans la guerre qu'il leur avoit faite à l'infçû de l'empereur, & dirent, qu'il n'avoit pas d'autre fujet pour les tourmenter, que la pureté de l'évangile qu'ils faifoient profeffion de fuivre. Ils demanderent qu'on les traitât avec moins de rigueur, & qu'on fît retirer les troupes venues depuis peu pour attaquer

leur

leur ville; ils ajoûterent, qu'ils fupplioient auffi qu'on donnât des füretez fuffifantes à leurs dé- AN.1550. putez, afin qu'après avoir fçû les intentions de fa majefté Imperiale, ils puffent leur en faire un fidéle rapport; & que fi on leur accordoit cette faveur, on auroit lieu d'être content de leur conduite.

L'empe

reur veut

De Thou,

leco cit.

Après qu'on eût lû ces deux réponses dans la diéte, l'empereur qui vouloit menager ceux de Brême, parce qu'ils n'étoient pas profcrits, & châtier qu'ils fe montroient plus faciles à accepter les ceux de conditions qu'on leur propofoit, dit qu'il falloit bourg. attendre leurs deputez; mais il n'eut pas les mê- Sleidan mes égards pour ceux de Magdebourg, qui ibid. ut fup. étoient déja affiegez, parce que l'on croïoit entrevoir dans leur réponse beaucoup d'injustice & Spond. has de mépris. Il fit donc fçavoir à la diéte qu'on ann. n. 6. deliberât au plûtôt fur ce qu'il y avoit à faire contre eux : & parce que le clergé de cette ville avoit offert de contribuer aux frais de la guerre, & qu'ils follicitoient qu'on punît feverement les citoïens qui étoient des rebelles, plufieurs princes & états confentirent, quoique malgré eux, aux volontez de l'empereur, & lui promirent du fecours; mais en même tems ils le prierent de vouloir contribuer de fon côté autant qu'il le pourroit, & que fi fa fanté ou fes affaires ne lui permettoient pas de commander fon armée en perfonne, il en donnât du moins le commandement à quelque prince de l'Empire, & qu'il jettât les yeux fur l'électeur Maurice, s'il lui agréoit. L'empereur approuva ce choix, & exhorta tous les princes à embraffer avec ardeur cette occafion, capable de rétablir le repos & la dignité de l'Empire, les priant en même-tems de fe hâter, parce que la faifon étoit fort avancée, & qu'il reftoit peu de tems pour executer ce deffein. Ainfi Maurice fut declaré chef de cet>

to

te armée : l'on ordonna cent mille écus pour les AN.1550 frais qu'on avoit déja faits, & foixante mille par mois pour le tems que la guerre dureroit.

XXIII.

des Prote

du decret d'Aufbourg.

pas

Comme l'empereur preffoit l'acceptation du deRaifons du cret d'Ausbourg, & qu'il paroiffoit furpris qu'on clergé & n'observât celui de la reformation qu'il avoit ftans con- fait dreffer, on lui dit, qu'il n'étoit pas aifé de tre l'ob faire revenir fi-tôt les efprits des opinions qui fervation étoient enracinées dans les peuples depuis longtems: qu'il falloit premierement les inftruire, enfuite les accoûtumer peu à peu à embraffer la De Tho, doctrine qu'on leur enfeigneroit; qu'il étoit im1.6. p. 196. poffible de changer les chofes auffi promptement qu'on le fouhaitoit, fans caufer beaucoup de troubles & de féditions; qu'on n'y pouvoit contraindre les prédicateurs, qu'autrement l'on rendroit les églifes défertes, parce que le célibat des prêtres, & le retranchement de la coupe rebutoit tellement tout le monde, qu'à peine s'en trouvoit-il quelques-uns qui vouluffent fe foumettre à ce qui avoit été ordonné. Ainfi parloient les Proteftans. Mais les Catholiques attribuoient la cause de tout le mal aux privileges & aux immunitez; d'autres aux écoles où la jeuneffe recevoit de mauvaises inftructions. Quelques-uns rejettoient toute la faute fur les miniftres de la confeffion d'Ausbourg, qui rendoient le decret odieux au peuple, à force de lui repeter qu'il étoit contraire à l'écriture fainte. Ils en accufoient encore le petit nombre des prêtres, & la negligence des magiftrats, qui fouffroient qu'on s'élevât hautement contre l'édit, & fur la vie licentieufe des ecclefiaftiques, qui fcandalifoient les peuples au lieu de les édifier. A quoi l'empereur promit de remedier par la continuation du concile à Trente, que le pape étoit prêt de raffembler.

XXIV.

En effet, il y avoit plus de trois mois que On agite à cette affaire occupoit le facré college à Rome.

Rome la

Le

Le nonce Pighin, informé par l'empereur des reftrictions des Proteftans, avoit mandé au pape reprife du AN.1550. les refolutions de ce prince, & le defir qu'il avoit concile à qu'on parût contenter ceux qui s'oppofoient, au Trente. concile, en remettant du moins à parler de la Pallavicin. uhi fipra l · validité des decrets, lorfqu'on feroit affemblé. II. C. II. Mais le pape trouvoit qu'il n'y auroit rien de fait, Spond. hoe fi les anciens decrets n'étoient pas reçûs, & pré- ann. n. 3• voioit que fi l'on entroit d'abord en dispute làdeffus, on perdroit beaucoup de tems à contefter, & que le tout fe termineroit à la diffolu tion du concile fans avoir rien avancé. Que de la difpute generale, s'il falloit recevoir ces decrets, il en naîtroit une particuliere fur chacun; & que d'ailleurs s'il vouloit y interpofer fon jugement, il feroit fufpect, aiant été le premier legat du concile, & comme tel, le principal auteur de ces decrets : Que de preffer davantage fur la décifion de ce point, cela ne ferviroit qu'à le chagriner & l'embaraffer davantage; il aima donc mieux prendre le parti de fuppofer dans fa bul que les decrets faits à Trente étoient reçûs par les Allemands. Ce fut ainfi que cette bulle fut envoïée à Charles V.

le

XXV.

Elle étoit dattée du quatorziéme de Novem- Bulle de bre, & conçue en ces termes.,, Jules, évêque, Jules III. ,, ferviteur des ferviteurs de Dieu, pour fervir pour la ,,de memoire à la pofterité, dans le deffein d'ap- convocapaifer les differends de la religion en Allema-concile à » gne, qui la troublent depuis long-tems, & qui Trente. » ont excité un fcandale univerfel dans toute la Pallavicin.

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tion du

1. II. c. II.

,, chrétienté, il nous a paru convenable & expe- n. 3. »dient, ainsi que nôtre cher fils en J. C. Char- Kaynald »lés empereur des Romains, toûjours augufte, hoc ann. u. » nous l'a representé par fes lettres, de rétablir21. Sleidan. ,,à Trente le faint concile oecumenique general, 1. 22. F », convoqué par le pape Paul III. d'heureufe me-793. », moire notre prédeceffeur, commencé, reglé, "

& "

Lubbe, in

AN.1550.& continué par nous alors cardinal, & préfident au nom de nôtre prédeceffeur,. conjointecollect, conc. ment avec deux autres cardinaux de la fainte 10. 14. pag.,, églife Romaine, dans lequel on a tenu plu,, fieurs feffions folemnelles, & l'on a publié plu

1043.

pag. 743.

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fieurs decrets concernans la foi, & la réforma,, tion, Nous, à qui il appartient maintenant comme fouverain pontife, d'indiquer & de di,,riger les conciles generaux pour procurer la paix de l'églife, l'accroiffement de la foi chrétienne, ,, & de la religion orthodoxe, à la loüange & à ,, la gloire du Dieu tout-puiffant, & autant qu'il ,,eft en nous, au repos de l'Allemagne, qui dans ,, les tems paffez ne l'a jamais cedé à aucune au,, tre nation dans fon attachement à la vraïe religion, à la doctrine des facrez conciles & des ,, faints peres, & dans fon obéïffance, & fon refpect envers les fouverains pontifes, vicaires ,, de J. C; de plus, efperans de la grace & de la bonté de Dieu, que tous les rois & les prin,, ces Chrétiens nous favoriferont dans de fi juftes & de fi pieux deffeins, & nous feconderont de tout leur pouvoir : Nous exhortons & con,, jurons par les entrailles de la mifericorde de J. C. ,,nôtre-Seigneur, nos venerables freres patriar,,ches, archevêques & évêques, les abbez & autres, ,, qui de droit, ou par coûtume, ou par privilege, ,,doivent affifter aux conciles generaux, & que ,, nôtre prédeceffeur y a appellez par les lettres d'indiction, ou d'autres écrites & publiées à ce fujet : nous les conjurons, dis-je, de fe trouver à ,, Trente le premier de Mai prochain, jour que nous avons choifi après une mûre déliberation, ,, de nôtre fcience certaine, de la plenitude de ,, l'autorité apoftolique, par le confeil & du confentement de nos venerables freres les cardinaux ,, de la fainte églife Romaine, pour reprendre & continuer le concile tel qu'il fe trouve, & qu'il

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étoit

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