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étoit alors, tout légitime empêchement ceffant. Promettant que de nôtre côté nous aurons foin d'y faire trouver dans le tems marqué nos ,,legats, par lefquels nous préfiderons à ce concile fous la direction du Saint-Esprit, fi nous ne pouvons pas y affifter en perfonne, arrêtez » par notre âge, nos infirmitez, & autres be» foins du faint fiége: & ce nonobftant tou„te translation, fufpenfion, & autres choses ,, contraires à cette fin, & particulierement tou,, tes celles que Paul III. avoit specifiées dans fa ,, bulle de convocation, & dans les autres qui „ concernent le concile, lefquelles nous voulons & ,, entendons demeurer en leur force, & que nous ,,renouvellons même autant qu'il eft néceffaire, ,, avec toutes & chacunes claufes & decrets qui ,, y font contenus: déclarant nul & fans effet ,, tout ce qui pourroit être entrepris, à deffein ,, ou par ignorance par qui que ce foit, & de ,, quelque autorité que ce puiffe être contre ces », préfentes: que fi quelqu'un a la témerité d'y ,, donner quelque atteinte, qu'il fçache qu'il en,, courera dès-lors l'indignation de Dieu, & celle des bienheureux apôtres S. Pierre & S. Paul. ,, Donné à Rome l'an de J.C. 1550. le dix-hui,, tiéme des Calendes de Decembre, & le pre,,mier de nôtre pontificat.

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L'empereur aïant reçû cette bulle la fit examiner dans fon confeil, avant qu'on la lût en pleine diette, & l'aïant trouvée affez convenable à ce qu'il défiroit, à quelques expreffions près, qu'il eût voulu plus méfurées, il ne penfa plus qu'à la faire agréer à la diette.

AN.1550.

D'un autre coté le pape pour confirmer ce qu'il XXVI. avoit avancé dans cette bulle, fit expedier le vingt la publicaBref pour feptiéme un bref, par lequel il approuvoit & tion de la confirmoit ladite bulle, & ordonnoit que l'un & bulle qui l'autre feroient lûs, publiez & affichez aux por

Tome XXX.

B

tes

rétablit le

concile.

AN.1550.

tes des églifes de S. Pierre & de S. Jean de Latran, afin que perfonne n'en pût prétendre caufe d'ignorance, & s'autorifer de ce prétexte, pour refufer d'adherer aux volontez du faint fiége. Il voulut auffi qu'on en envoïât des copies imprimées aux archevêques, êvêques & autres prélats. Ce fut ce bref qui détermina principalement l'empereur à faire lire la bulle dans la diette. Elle n'y produifit pas l'effet que la cour de Rome attendoit; elle en fit même un tout contraire. Les princes choquez de plufieurs expreffions de la bulle, crurent qu'on avoit voulu les irriter, & ils retracterent la parole qu'ils avoient donnée de fe foumettre au concile. Ils fe plaignoient entr'autres, que le pape malgré toutes les inftances qu'ils avoient faites, leur ôtât la liberté d'examiner les decrets qui avoient été faits en leur abfence, en déclarant qu'il avoit résolu de continuer les chofes commencées. Ils difoient enfin, que ce concile n'étoit point convoqué pour eux, mais contre eux; puifque le pape n'invitoit que des perfonnes qui lui étoient dévouées, & entierement attachées à la cour de Rome par le ferment qu'elles en avoient fait. L'empereur chagrin de ce contre-tems, penfoit aux moïens d'y remedier, en cherchant quelque voïe favorable pour appaifer les princes, lorfqu'il furvint un autre obftacle qui penfa empêcher abfolument la reprise du concile. C'étoit à l'occafion de la XXVII. reftitution de Parme à Octave Farnese qui Le pape n'étoit pas plus agréable à l'empereur qu'au roi rend Par de France, & qui fut caufe dans la fuite d'une Farne- rupture entre ce dernier & le pape. Mais l'empereur arrêta pour lors les mauvais effets que toute cette affaire pouvoit caufer, par rapport à la continuation du concile, qu'il fembloit défirer fincerement.

me à Octa

ve.

fe.

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La religion Catholique depuis la défaite des

Pro

tholique en

comment.

ann. n 22.

Proteftans, faifoit toûjours affez de progrès en Allemagne. Le Zuinglianifme ne dominoit plus XXVII. AN.1550. à Strasbourg, quelques efforts que fiffent les no- Progrés vateurs pour le maintenir. Le deuxième de Fé- de la r livrier, jour de la Purification de la fainte Vierge,gion Cala meffe interrompue depuis plus de vingt ans, Allemafut rétablie dans les trois églifes. Mais quelques gne.. troubles arrivez parmi le peuple, fufpendirent Sarins in l'office divin jufqu'à la Pentecôte. Les habitans hoc anno haiffoient beaucoup le clergé, & traitoient les 1550. ceremonies de l'églife de profanes & tendantes à Kaynald. l'idolâtrie. Ils y furent excitez par l'apoftat Mar-ad bunc tin Bucer, qui vomiffoit des blafphêmes horri- leidan, in bles contre l'Euchariftie & les autres facremens.comment 1. Le dogme impie d'Ochin, qui publioit qu'on ne 21. p. 776. devoit ni adorer Dieu, ni attendre aucun fecours, Raynald. ut fupra n. de lui, y avoit fes fectateurs. Mais les magiftrats 28. prirent main-forte pour reprimer la petulance des féditieux & par les foins du cardinal Othon, qui eût beaucoup à fouffrir de la part des Lutheriens, la religion Catholique fut rétablie, auffibien qu'à Conftance, où les Zuingliens avoient exercé une cruelle tyrannie contre le clergé & les Catholiques. Le pape pour pacifier ces troubles, adreffa un bref datté de Rome le vingt-uniéme de Juin de cette année, à l'évêque & au chapitre, où il les exhorte à réfider dans la ville, & à exciter par leur exemple les fidéles à perfeverer dans la foi, il accorda auffi dans cette année le douzième d'Avril un bref d'abfolution en faveur de tous ceux qui avoient exigé les decimes dans la Sicile fans le confentement du faint fiege, & permit de les exiger à l'avenir.

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Il eft vrai que les Catholiques reprirent un peu courage en Angleterre par la difgrace du duc de Sommerfet, protecteur du roiaume, dont on a parlé plus haut; ce qui fit beaucoup de peine aux prétendus réformez, qui regardoient cet

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éve

évenement comme la ruine de leur parti, & donAN.1550 na quelques lueurs d'efperance aux Catholiques qui crurent trouver un appui dans Jean Dudley comte de Warwick, qui fut chargé de la principale administration du roïaume en la place du duc. Ils regardoient ce comte comme étant Catholique dans le cœur, & fon étroite liaison avec le comte de Southampton les confirmoit dans cette penfée. La cour de France en particulier fe le perfuada, & elle ne fut pas la feule à qui fon élevation fit beaucoup de plaifir. Bonner & Gardiner, tous deux évêques, qui étoient à la Tour, aïant appris les honneurs dont on venoit de le combler, lui écrivirent auffi-tôt, pour le feliciter de ce qu'il avoit délivré le roïaume du tyran. Bonner lui demanda fon rappel & fa liberté. Dans l'opinion qu'on alloit détruire tout ce que le protecteur avoit établi, il y en eut plufieurs qui cefferent de frequenter les églifes, & de recevoir la communion fuivant les rites de la nouvelle liturgie. Mais le comte de Warwick trompa l'attente de tout le monde. Soit qu'il fut plus indifferent pour la religion Catholique, qu'on ne l'avoit crû, foit que ne traitant la religion en general, que comme une pure politique, il eut remarqué que le meilleur moïen de plaire au roi, étoit d'avancer la reformation, il en conçût le deffein, & fe déclara hautement en fa faveur. Gardiner évêque de Wincefter demeura toûjours en prifon; on donna des Juges à Bonner, qui declarerent que les procedures avoient été jurídiques, la fentence équitable, & par confequent fon appel nul. Ainfi les Catholiques n'eurent pas long-tems fu jet de fe réjouir du changement qui venoit d'arriver à la cour le comte de Southampton trompé dans fes efperances, & fe voïant méprisé du comte de Warwick, fur lequel il comptoit beaucoup, fe retira de la cour fans prendre congé, &

alla

alla mourir de chagrin dans une de fes terres. Tout ceci fe paffa en 1549.

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Angl.

AN.1556. Le deuxième de Janvier 1550. le parlement xxix. étant affemblé, on lut dans la chambre haute un Le proteprojet d'acte de conviction contre le protecteur, tient fon fondé fur fa confeffion fignée de fa propre main, pardon & & on le condamna à une amende de deux mille fort de la livres sterling, outre que tous fes biens mobi-tour. liers furent confifquez au profit du roi, & qu'illic. g. demeura privé pour lors de toutes fes charges. de Rymer. Quoiqu'il eût pu fe juftifier fur beaucoup d'arti- tom. xv. p. cles, il crût mieux réüffir à obtenir fon pardon; 205. s'il fe déclaroit coupable fur tous les chefs d'accufation, & s'il n'avoit recours qu'à la clemence du roi; & ce parti lui réüffit. En effet, il fortit de la Tour le fixiéme de Février, après avoir donné caution pour fa conduite à l'avenir; & dix jours après le roi lui donna des lettres d'abolition: mais il ne laiffa pas de perdre toute l'eftime qu'il avoit acquife parmi le peuple, qui ne penetrant pas les raifons de fa conduite, ne pouvoit s'empêcher de le croire coupable, parce qu'il avoit tout avoué; le roi néanmoins lui redonna le fixiéme d'Avril une place dans le confeil.

dinations.

69.bc.

L'ordre étant donné de continuer la réforma- xxx. tion, on fongea qu'il y avoit une partie du fer- Nouveau vice de l'églife, à laquelle on n'avoit pas encore ceremonial touché. C'étoit le ceremonial des ordinations. Pour les or Quelques évêques, & quelques théologiens reçu- Voiez Hey rent du parlement la commiffion de le corriger, lin. in hift. & il fut ordonné qu'on fe ferviroit de ce nou-reform. p. vel ordinal dès le cinquiéme d'Avril de cette an- in Faft. née; il fut en effet imprimé dès le mois de Mars. eecl. Angl. Poynet évêque de Winchefter fut le premier qu'on Stryp.in vir. Cranm. ordonna felon ce nouveau rit: mais avant cette Barnes, l.1. confecration épifcopale, des évêques particuliersp. 212. l'avoient déja emploié dans les ordinations des prêtres & des diacres, puifqu'on trouve que dès

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