re, & le promoteur dit au nom de tous les pe- AN.1552. Sentimens Dans les venda à l'é 1552. P. 496. Ces envoiez s'étant retirez, les prelats refte- XLII. rent avec les prefidens, pour prendre des mefu- du concile res pour la feffion qui devoit fe tenir le lende- fur les demain. On s'entretint des demandes que venoient mandes des de faire les Proteftans, on examina les raifons Proteftans. pour lesquelles ils n'étoient pas contens du fauf- memoires de conduit qu'on leur offroit; & après que le legat Vargas, letcut demandé qu'on deliberât fur ce fujet, tous tre de Malles peres opinerent unanimement qu'il ne falloit vêque d'Anrien changer à la minute qu'on leur avoit fait ras du 27. voir, de peur d'entrer dans des difputes fans Janvier fin, & de fe jetter dans de nouveaux embarras. En effet, les Proteftans ne fe contentoient pas de propofer feulement leurs fentimens fur la religion, & de dire les raifons qu'ils ont eues de les embraffer & de les publier; mais ils faifoient encore des loix & des conditions au concile, dont ils demandoient l'obfervation. Ils veulent, difoit Malvenda, écrivant à l'évêque d'Arras, qu'on declare le concile eft au-deffus du ,, pape, que les évêques foient abfous du fer,,ment qu'ils ont fait à fa fainteté, & plufieurs ,, autres chofes. Cela feroit fupportable, fi en ,, faifant ces propofitions, ils promettoient en même tems de fe foumettre à telles conditions ,, au jugement & à la définition du concile : & qu'ils le reconnuffent alors comme un tribunal ,, fouverain, dont les juges font parfaitement libres, & en état de décider des points con,, troverfez. Si les Proteftans parloient de la for,, te, leurs demandes ne feroient pas tout-à-fait éloignées de la raifon. Mais qu'ils donnent des ,, conditions & des loix, & qu'ils prétendent de ,, ne fe foumettre au jugement de qui que ce foit, en forte qu'il n'y ait point d'autre juge " " " " 33 que O 2 ,, que AN.1552." que l'écriture fainte, il femble qu'il y a de l'in,, juftice & de l'arrogance. La chofe me paroît certainement dure. Ils veulent feulement dire دو ce qu'on leur a prefcrit dans leurs inftructions, & contenter leurs maîtres en comparoiffant dans le concile. Après cela ils s'en retourneront Pallariin,» avec les mêmes fentimens. Car enfin, quelque 4. 12. c. 15.,, chofe que le fynode leur accorde, ils lui donn.8.& feq. nent feulement le pouvoir de les entendre. C'est ainfi que parloit ce docteur.,, Trente. XLII. Le lendemain de la congregation, où furent Quinziéme entendus les députez des Proteftans, c'est-à-dire, fellion du le vingt-cinquiéme de Janvier, l'on tint la fefconcile de fion quinziéme, dans l'église de faint Vigile à Labbe,cel- l'ordinaire. Et après la meffe folemnelle chantée lect, concil. par Afcanio Gherardini * évêque de Catane, & to. 14. f. le fermon prêché par Jean-Baptifte Campegge 331.& feq. Nu. Palm, évêque de Majorque, avec beaucoup d'éloquenact. concil. ce, le legat commença la feffion avec les cereTrid.p.286. monies accoûtumées; & l'hymne du Saint-Ef*Pallavic. prit, Veni Creator, étant finie, avec le verfet & lib.1.c.15. l'oraifon, le même évêque de Catane monta dans n. 18.p- la tribune, & lût à haute voix le decret fuivant, pelle Ni olaus Maria pour le delai de la décifion des matieres jufqu'au Caracciali dix-neuviéme Mars, jour de S. Jofeph, en faveur des Proteftans, qui demandoient cette prorogation. 311. XLIV. Decret de tion de la feflion. رو Le faint concile general, fuivant ce qui avoit été ordonné dans les dernieres feffions, s'étant 13 proroga,, appliqué pendant ces jours-ci avec tout le foin & l'exactitude poffible, à difcuter ce qui re,, garde le faint facrifice de la meffe, & le facre,, ment de l'ordre, pour être en état de publier ,, dans la feffion d'aujourd'hui, felon que le Saint,, Esprit lui avoit fuggeré, les decrets fur ces matieres, comme auffi les quatre articles con,, cernans le très-faint facrement de l'Euchariftie, qui avoient été remis à cette même session : رو رو رو pu ,, Et aïant pensé que ceux qui s'appellent eux- رو " 03 >> plai AN.1552. 318 Hiftoire Ecclefiaftique. AN.1552. » plaira. Et pour leur ôter tout fujet de retarder davantage, il leur donne & accorde volontiers une affurance publique ou fauf-conduit, dont la teneur eft ci-après. Cependant il ordonne qu'on ,, travaillera à la matiere du facrement du mariage pour prononcer fur ce qui le concerne dans ,, la prochaine feffion, outre la publication des autres decrets, & qu'on pourfuivra toûjours la ,, matiere de la réformation. XLV. aux theolo دو Enfuite on lût le fauf-conduit que l'on accordoit aux Proteftans, dans la même forme, à peu près que celui que le concile de Basle avoit accordé. Ce nouveau étoit conçû en ces termes. ,, Le faint concile de Trente cecumenique geSaut-con-,, neral legitimement affemblé fous la conduite duit donné,, du Saint-Efprit, le même legat & les mêmes nonces du faint fiege apoftolique y présidans; giens Pro-> eftans. fuivant les termes du fauf-conduit accordé dans Labte, ut,, la penultiéme feffion, & l'amplifiant encore en fup. p.832.,, la forme & teneur qui fuit: déclare & certific, Pfalm. in adis concil. " qu'il a donné & accordé, donne & accorde Trid. p.311.,, par ces préfentes, affurance publique, & pleine Seg. "2 & entiere liberté, qu'on appelle communement ,, fauf-conduit, à tous & chacun, prêtres, éle,, &teurs, princes, ducs, marquis, comtes, ba,,rons, nobles, gens de guerre, gens du peuple, & à tous autres, de quelque état, condition & qualité qu'ils foient, du païs & nation d'Alle ,, magne, comme auffi aux villes & autres lieux ,, en dependans; & à toutes autres perfonnes ec,, clefiaftiques & feculieres, particulierement de la confeffion d'Ausbourg, qui viendront avec eux à ce concile general de Trente, ou y feront ,, envoïez, qui fe mettront en chemin pour s'y rendre, ou qui font déja arrivez, fous quel», que nom qu'ils puiffent être compris; de venir ,, librement dans cette ville de Trente, y refter, demeurer & féjourner; comme auffi y propo ,, fer, כן כן par ,,fer, déduire, traiter, examiner & difcuter, avec le concile même, toutes fortes d'affaires, y reprefenter, & mettre en avant avec toute liberté, foit écrit ou de vive voix, toutes ,, les chofes & tels articles qu'il leur plaira; les expliquer, foutenir, & défendre par les faintes écritures, & par les paroles, les paffages & les ,, raifons des faints peres; & même, s'il eft be,,foin, répondre aux objections du concile general, difputer & conferer charitablement avec „ceux qui auront été choifis pour cela par le con,,cile, fans aucun empêchement, & fans repro„ches, injures, ni invectives; entendant pour cet effet fur toutes chofes, que les matieres qui font en controverfe, fe traitent dans ledit ,, prefent concile de Trente, fuivant l'écriture fainte & les traditions des apôtres, les conciles ,, approuvez, la croïance unanime de l'églife catholique, & les autoritez des faints peres: Et ,, ajoûtant ceci nommément, que ceux dont on a fait ci-deffus mention ne puiffent être punis en aucune maniere, fous pretexte de religion ,, ou de delits commis déja, ou qui pourroient être commis à ce fujet : comme auffi que pour ,,leur prefence ni dans le chemin, ni dans aucun lieu, foit en venant, féjournant ou s'en re,, tournant, ni dans la ville même de Trente, on ,, n'interrompe en quelque maniere que ce foit le fervice divin. " " " 22 ou Que s'il arrivoit qu'après la conclufion des affaires, ou même avant qu'elles fuffent termi,,nées, ils euffent volonté, ou quelqu'un d'eux, de fe retirer de leur propre mouvement » par l'ordre & de l'agrément de leurs fuperieurs, » confent ledit concile qu'ils puiffent auffi-tôt », s'en retourner librement & fûrement, felon ,,leur bon plaifir, fans qu'on leur faffe naître ob„stacle, incident, ni retardement; & cela tant AN.1552A |